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Et si Tsonga ressortait (enfin) une grosse saison ?

Laurent Vergne

Mis à jour 23/02/2017 à 11:10 GMT+1

A l'image de son titre à Rotterdam la semaine dernière, Jo-Wilfried Tsonga a réussi un excellent début de saison 2017. Motivé et surtout enfin libéré de ses problèmes physiques, le Manceau peut-il vivre enfin une année pleine pour exprimer pleinement son potentiel pour évacuer ses récentes campagnes frustrantes ?

Jo-Wilfried Tsonga

Crédit: Eurosport

Un peu moins de deux mois après son lancement, cette saison 2017 est encore toute jeune. La ligne d'arrivée est encore très, très loin. Beaucoup trop pour se livrer à des bilans définitifs. Mais les temps de passage, eux, permettent de définir un horizon. Ceux de Jo-Wilfried Tsonga sont particulièrement prometteurs. A la Race (points pris depuis le 1er janvier 2017), au terme des sept premières semaines de compétition, le podium est trusté par les héros de l'Open d'Australie : Roger Federer, devant Grigor Dimitrov et Rafael Nadal. Derrière, tranquillement, Jo-Wilfried Tsonga est au pied de la boite.
Quart de finaliste à Melbourne, demi-finaliste à Montpellier et vainqueur à Rotterdam la semaine passée, il a clairement réussi son début d'année. Dans des proportions auxquelles il n'était plus habitué. Au 20 février, le Manceau totalise 995 points. Du jamais vu pour lui depuis... huit ans. En 2009, Tsonga avait carburé à plein régime, enchaînant les tournois et les bons résultats (quart de finale en Australie, déjà, et deux tournois gagnés à Johannesburg et Marseille, qui intervenait une semaine plus tôt dans le calendrier). Depuis, au gré de ses choix et surtout de ses divers pépins, JWT n'avait jamais engrangé autant de résultats lors des deux premiers mois de l'année.
Jo-Wilfried Tsonga vit son meilleur début de saison depuis huit ans.

Déjà plus de points qu'en 2016 avant Roland-Garros

Quasiment 1000 points en poche, ce n'est donc pas vraiment une norme pour Tsonga si tôt dans la saison. A titre de comparaison, en 2016, il en totalisait 315 à la même époque. Et en débarquant à Roland-Garros, fin mai, il comptait... 990 points et avait remporté 15 matches depuis janvier. Il est déjà à 13 succès en 2017.
Ce qui est pris n'est plus à prendre et pour un joueur comme Tsonga, souvent freiné par des blessures, il est primordial de capitaliser autant que possible sur ses temps forts. Son titre à Rotterdam, le premier en un an et demi, et le premier vraiment significatif depuis son Masters 1000 à Toronto à l'été 2014, est à ce titre important pour lui. Il est venu valider une période de plusieurs mois, à cheval sur deux saisons, où il se sent bien physiquement.
Depuis son abandon contre Novak Djokovic en quarts de finale de l'US Open au mois de septembre, Jo a été plutôt tranquille au plan physique. Sa fin de saison avait déjà laissé entrevoir quelques promesses, avec une finale à Vienne et des quarts à Shanghai et Bercy en Masters 1000. La clé, pour lui, c'est de rester en bonne santé. "Dans ma carrière, j'ai dû faire une saison complète et ça, c'est un gros problème", avait-il soufflé au mois de novembre à Bercy.

Peut-il tenir la distance physiquement ?

Comme chaque année ou presque, il avait eu son lot de repos forcé, d'abandons malvenus, à commencer par celui face à Gulbis à Roland-Garros. On le sentait frustré de ne pouvoir s'exprimer pleinement et surtout, durablement. Il prouve une fois encore que quand il n'est pas freiné (ou carrément stoppé) physiquement, il a encore les moyens d'être compétitif. "J'ai vraiment pu fournir un gros travail à l'intersaison, j'ai beaucoup bossé et cette victoire tombe vraiment à pic pour valider tout ça", a-t-il dit de sa victoire à Rotterdam, où il a notamment battu Cilic, Berdych et Goffin.
La vraie grande question maintenant pour lui, c'est de savoir s'il peut tenir la distance. Avec Jo Tsonga, la prochaine blessure parait toujours imminente. S'il aura beaucoup engrangé en ce début de saison, il aura aussi beaucoup joué. A nouveau sur le pont cette semaine à Marseille, il prend part à son cinquième tournoi en 2017, le troisième en trois semaines. Si le fil ne casse pas, il n'y a aucune raison de ne pas le voir s'installer à nouveau confortablement dans le Top 10 ces prochaines semaines.
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Jo-Wilfried Tsonga avec son trophée à Rotterdam

Crédit: Panoramic

Le blocage du Grand Chelem

On parle d'un joueur qui, de 2008 à 2016, est toujours apparu entre la 6e et la 13e place en fin d'année. Le tout en manquant régulièrement pour cause de blessures un bon quart, voire davantage, de la saison. Imaginez s'il pouvait jouer une saison pleine, sans pépin. Improbable à bientôt 32 ans ? Peut-être. Mais cette perspective est alléchante. Absent du Masters depuis 2012, Tsonga pourrait bien s'affirmer comme un prétendant dans la course londonienne. 2012, c'est aussi l'année où Jo a atteint le meilleur classement de sa carrière (5e).
Pour viser aussi haut, il lui faudra renouer avec des performances majuscules dans les plus grands tournois. C'est ce qui lui manque depuis un petit moment. Toujours aussi régulier (il est le seul joueur, oui le seul, à avoir atteint les quarts de finale des trois dernières levées du Grand Chelem), mais il cale systématiquement désormais sur les plus gros cadors du circuit, à l'image de sa sèche défaite contre Wawrinka à Melbourne. "C'est le seul match où je suis passé à côté cette saison. J'ai un peu fait un blocage", a-t-il admis.
Ces rendez-vous là, Tsonga les aborde moins bien qu'il y a quelques années, comme si l'urgence du temps qui passe lui infligeait un surcroit de pression. Mais le meilleur moyen de résoudre ce problème-là, c'est d'abord de gagner des matches, si possible des titres, sans (re)passer par la case infirmerie. Bref, de conserver une dynamique forte qui est à nouveau la sienne.
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Un set pour se régler et Wawrinka a mis Tsonga au pas : les temps forts du match

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