Murray, Wawrinka, Nadal : deux fauteuils pour trois ?

6 participations
0 titre
10 victoires, 9 défaites

L'Écossais n'a jamais brillé au Masters. Des membres du "Big four", il est le seul à n'avoir jamais pris part à la finale. En six participations depuis 2008 - il était absent en 2009 - l'actuel numéro 2 mondial a atteint trois fois le stade des demies (2008, 2010 et 2012), butant successivement sur Davydenko (futur vainqueur), Nadal et Federer.

A l'image de son année 2015, sa fin de saison est solide. Le couac en 8e de finale de l'US Open face à Kevin Anderson n'a été, finalement, qu'un accident de parcours. Depuis, il a déroulé en Coupe Davis contre l'Australie puis à Shanghai et Bercy. Deux tournois où il a confirmé son statut de n°2. Irrésistible face à tous. Sauf contre Djokovic qui l'a respectivement stoppé, et sèchement, en demies puis en finale.

0. Cette saison, Murray s'est toujours imposé quand il a remporté le premier set (59 fois). Ce qui n'est pas le cas de Federer (une défaite pour 56 succès), ni même de Djokovic (deux défaites pour 73 victoires).

1. Depuis le début de la saison 2014, Andy Murray n'y arrive (presque) plus face à Djokovic et Federer. Contre le Serbe, il s'est incliné à dix reprises pour un seul succès, en finale du Masters du Canada en août. Et face au Suisse, il reste sur une série de cinq défaites consécutives, sa dernière victoire datant de l'Open d'Australie 2013. Un bilan cumulé de 15 défaites pour une victoire qui pèse dans la tête de l'Écossais.

2. Pour la première fois de sa carrière, Murray devrait terminer l'année au 2e rang mondial. Il n'a besoin de que de deux victoires à Londres pour se l'assurer. Avec 8470 points, il possède 1130 points de marge sur Roger Federer. Très confortable.

Une élimination en poules serait une vraie déconvenue. Mais la suite s'annonce corsée. Trop corsée peut-être. S'il veut décrocher son premier Masters final, il devra, sauf énorme surprise, disposer de Federer et/ou Djokovic à partir des demies. Ses deux bêtes noires depuis deux ans.

2 participations
0 titre
4 victoires, 4 défaites

Présent pour la troisième fois consécutive à Londres, le Suisse a toujours passé le cap des poules. Sans jamais pouvoir accéder à la finale. L'actuel numéro 4 mondial, avait buté sur Djokovic en 2013. Et face à Federer l'an passé, où il s'était incliné, à l'issue d'un match électrique, au tie-break du troisième set.

Depuis son Roland-Garros victorieux, "Stanimal" alterne le chaud et le froid. Et surtout le froid. Après sa sèche élimination par Federer en demies de l'US Open, il s'est imposé à Tokyo sans s'être confronté à un joueur du top 30. Tombé à Shanghai contre Nadal, il a ensuite perdu d'entrée face à Karlovic à Bâle. Et à Bercy, il a retrouvé suffisamment de couleurs pour prendre un set à Djokovic en demies, avant d'exploser complètement lors de la manche décisive.

4. Avec quatre titres individuels cette saison (Chennai, Rotterdam, Roland-Garros, Tokyo), l'année 2015 de Wawrinka sera la plus fructueuse de sa carrière. L'an passé, il n'avait gagné que trois tournois (Chennai, Open d'Australie et Monte-Carlo).

6. C'est le total des victoires consécutives cumulées de Wawrinka face à ses trois adversaires de poule : trois contre Ferrer, deux contre Murray et une contre Nadal. Si l'on excepte la victoire de Nadal à Shanghai le mois dernier, le Suisse n'a plus perdu contre ce trio depuis deux ans et un succès du Majorquin lors du Masters. Une série qui n'a pas suffi à équilibrer un bilan largement déficitaire pour Wawrinka (15 victoires pour 28 défaites).

73,3. C'est le pourcentage de tie-break remportés par Wawrinka cette saison (33 sur 45). Personne ne possède un meilleur ratio ici au Masters. Derrière lui, viennent Berdych (70,6%, 24 sur 34) et Murray (66,7%, 18 sur 27).

Le protégé de Magnus Norman a les cartes en main pour passer le cut pour la troisième année consécutive. Se posera alors, comme Murray, le double problème Federer - Djokovic. S'il a réussi à les vaincre cette année, qui plus est lors d'un même tournoi (Roland-Garros), il accuse face au duo un bilan de 36 défaites pour sept victoires. Et il ne les a jamais battus en indoor. En tout cas pas lors de la dernière décennie. En intérieur, Wawrinka est venu une fois à bout de Djoko à Vienne. C'était en 2006. Une autre époque.

6 participations
2 finales
13 victoires, 11 défaites

Roger Federer l'a gagné 6 fois. Novak Djokovic 4. Rafael Nadal ? Nada. Le Masters, ce n'est pas le truc de l'Espagnol, qui totalise tout de même deux places de finaliste et deux demi-finales en 6 participations. A noter qu'il a aussi raté le rendez-vous majeur de fin de saison à quatre reprises pour cause de forfait depuis sa première qualification en 2005. A l'évidence, ça n'aide pas.

A l'évidence, ça va beaucoup mieux pour lui qu'à la sortie d'un été pourri. Finaliste à Pékin et à Bâle, demi-finaliste à Shanghai et quart de finaliste à Bercy, il a retrouvé cet automne un niveau de jeu plus conforme à son standing. Tout part de la confiance et, en la matière, Nadal s'est requinqué. Il arrive du coup à Londres sans pression excessive mais avec l'envie et la conviction de pouvoir faire quelque chose. Mais on a vu aussi que, face à de gros clients, dans des matches très serrés, il lui manquait encore un petit quelque chose. Le match face à Wawrinka à Bercy fut particulièrement révélateur à cet égard.

1. Cette saison, Rafael Nadal n'a gagné qu'un seul match sur 8 rencontres disputées face aux quatre joueurs qui le précédent au classement ATP, Djokovic, Murray, Federer et Wawrinka. Succès obtenu contre Wawrinka à Shanghai.

4. Le nombre de victoires de Rafael Nadal sur les joueurs du Top 10 en 2015. Pour l'heure, son plus faible total dans ce domaine depuis 2004. Mais il lui reste le Masters pour améliorer ce score.

11. Cela fait 11 ans que Rafael Nadal n'a pas achevé une saison sans remporter un des 14 plus grands tournois du calendrier (Grand Chelem, Masters 1000, Masters). Il totalise 3 titres en 2015, deux ATP 500 et un ATP250.

Rafael Nadal n'a jamais gagné le Masters. Il n'a plus gagné un tournoi en indoor sur surface rapide depuis 10 ans. Et, même en la terminant sur une note positive, il va boucler sa pire saison en plus d'une décennie. Trois bonnes raisons de douter fortement s'un sacre du Majorquin dans 6 jours à l'O² Arena. Mais sur ce qu'il a montré depuis plus d'un mois, Rafa a sans aucun doute les moyens de jouer un rôle dans ce tournoi. Une place en demies validerait un peu plus son renouveau.

6 participations
0 titre
8 victoires, 11 défaites

Sa première participation en 2007 avait été particulièrement réussie. Quatre victoires puis une finale perdue face à Federer. Pas mal pour un numéro 8 mondial. Mais depuis son retour dans le tournoi des Maîtres en 2010, l'Espagnol n'a rejoint qu'une fois le dernier carré. C'était en 2011 et il avait été une nouvelle fois sorti par Federer.

Il a de la fraîcheur à revendre. Au repos lors des deux premiers mois estivaux pour soigner un coude, "le poux" est revenu aux affaires à l'US Open, où il avait été sorti par Chardy au 3e tour. Depuis, il carbure fort. Titré à Kuala Lumpur et Vienne, il a été stoppé par Djokovic en quarts à Pékin et par Murray en demies à Bercy.

3. Son nombre de victoires face à des membres du top 10 cette saison (pour huit défaites). Parmi les dix meilleurs joueurs du monde actuels, seul Berdych possède un total aussi faible.

11. Son nombre de défaites lors de ses quinze derniers matches en Masters. Il reste d'ailleurs sur une série de quatre revers consécutifs. Trois en 2013. Puis un en 2014, où il avait remplacé Milos Raonic lors du dernier match de poule.

35. C'est le pourcentage de jeux de retour qu'a remportés le Valencien depuis le début de la saison. Personne n'a fait mieux que lui.

Sa difficulté récurrente à battre des joueurs mieux classés semble une tare rédhibitoire en Masters. D'autant qu'à Londres, il est, avec son 7e rang mondial, l'élément le plus faible du groupe Ilie Nastase. Depuis sa victoire contre Murray à Shanghai l'an passé, il n'a plus battu aucun des joueurs présents dans sa poule. Contre eux, Il affiche d'ailleurs un bilan cumulé de neuf défaites consécutives. Murray a montré qu'il était un voire deux crans au-dessus du Valencien à Bercy. Mais Nadal et Wawrinka, en quête de constance, devront être dans un bon jour pour se défaire de l'infatigable joueur de 33 ans, qui finit fort la saison.