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Monfils a besoin de passer en mode Masters, pas en mode IPTL

Laurent Vergne

Mis à jour 15/11/2016 à 15:14 GMT+1

Diminué physiquement, Gaël Monfils a logiquement subi la loi de Milos Raonic dimanche pour ses débuts au Masters. Reste que le Français a aussi donné l'impression d'être à côté de son sujet, limite en mode exhibition. Ce qui n'a pas été sans rappeler sa demi-finale de l'US Open…

Gaël Monfils

Crédit: Panoramic

Il n'y a pas eu de miracle pour Gaël Monfils. Le premier match de sa carrière au Masters, le Français l'a perdu dimanche, et bien perdu, contre Milos Raonic. Pas de miracle, parce que le numéro un français n'est à l'évidence pas dans les meilleures dispositions. Relevant de blessure, il manque de rythme et de caisse. Pas l'idéal avant d'aborder un tournoi tel que le Masters qui, de par sa nature, n'autorise justement aucune montée en puissance.
"Je suis venu ici avec même pas une semaine d'entraînement, seulement trois ou quatre vrais jours de vrai entraînement, a rappelé la Monf' dimanche soir. Même à 100%, c'est dur de battre ces gars. Il est N.4 mondial. Avec trois ou quatre jours d'entraînement, ça devient vraiment dur. Ça va être dur. Pas beaucoup de temps pour récupérer. Pour être honnête, je suis fatigué. Je le sens déjà. Ce n'est pas bon signe."
C'est le moins que l'on puisse dire. Malgré tout, au-delà de ses limites du moment, Monfils a donné l'impression d'être hors-sujet contre Raonic. Et ce dès le début. Son match a cruellement fait écho à sa demi-finale perdue à l'US Open contre Novak Djokovic, où son attitude avait soulevé tant de critiques (remember, notamment, la violente sortie de John McEnroe).
Dimanche, les mêmes maux ont produit les mêmes effets. Les limites physiques sont là, O.K.. Mais mentalement, le Français a encore complètement raté son entame de match. Ses deux doubles fautes (ses deux seules du match !) consécutives pour offrir sur un plateau le break à Raonic dès son premier jeu de service avaient tout d'un hara-kiri tennistique. Trop crispé, Monfils, comme il l'avait été à Flushing face au numéro un mondial d'alors ? Peut-être.

Raonic, l'anti-Monfils

Puis il y a eu ces choix "tactiques", souvent improbables. Presque en dépit du bon sens. Ces amorties mal touchées, parce que mal préparées, et même totalement improvisées. Jamais il n'a semblé avoir un fil conducteur, un plan de jeu à l'échange. Sinon, Monfils a fait du Monfils. Dès le premier set. Tweeners, amortie jouée en top spin et à l'aveugle, plongeons... Le public a apprécié, il a applaudi. Le problème, c'est que certains de ces gestes, totalement déconcertants, sont apparus pour certains inutiles et, surtout, contre-productifs. Un peu comme à New York contre Djokovic...
Raonic, lui, fait du Raonic. En termes d'esthétisme, ce n'est pas forcément un compliment. Pas sexy pour un penny donc, mais tellement efficace. Le contraste entre les deux protagonistes ne pouvait être plus saisissant. Encore une fois, avec ses limites du jour, Gaël Monfils n'avait peut-être pas les moyens de battre Raonic qui, s'il n'est pas lâché par sa cuisse, a tout pour faire du grabuge à l'O² Arena. Mais l'impression laissée par moments par le Parisien, c'est qu'il était en train de disputer une exhibition. Qu'il était à l'IPTL, plus qu'au Masters.
Gaël n'a cessé de répéter à quel point il était heureux d'être là. Même après sa défaite. "J'ai adoré ce court, j'ai adoré l'ambiance", a-t-il confié. Pour tout dire, nous aussi, on est très heureux de le voir là. Après une telle saison, il est à sa place ici à Londres. On aimerait qu'il puisse y être autre chose qu'un simple spectateur.
"Sois courageux dès le premier jour, et ne subis pas l'évènement", avait proclamé Alex Corretja, dernier débutant à avoir gagné le Masters (en 1998) en guise de conseil. Pour le coup, c'est raté. Si les demi-finales paraissent aujourd'hui relever davantage de l'utopie que de l'objectif après ce revers inaugural qui plus est en deux sets, son match contre Dominic Thiem, mercredi, dira si ce premier Masters de Monfils vire au sauvetage partiel ou au fiasco. Et on ne parle pas tant de résultat brut, au vu de ses capacités physiques, que de cette nécessité de ne pas quitter Londres en ayant le sentiment d'avoir servi de "super sparring-partner" à ses camarades de promo et d'amuseur de galerie. Ce qu'il a semblé être contre Raonic.
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Gaël Monfils au Masters

Crédit: Panoramic

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