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Nadal face à sa dernière lacune

Laurent Vergne

Mis à jour 13/11/2017 à 22:17 GMT+1

MASTERS 2017 – Rafael Nadal débute sa campagne londonienne lundi soir face à David Goffin. L'Espagnol va tenter de décrocher enfin le grand titre majeur qui manque à son palmarès. Mais entre son genou qui grince et son passé, voire son passif en indoor, ce ne sera pas une mince affaire.

Rafa Nadal

Crédit: Eurosport

Rafael Nadal a tout gagné. Oui, il lui manque les Masters 1000 de Miami et de Bercy, mais au regard de son palmarès, ce ne sont que des broutilles. Quand on a remporté tous les tournois du Grand Chelem, dont 10 fois Roland-Garros, le titre olympique, plusieurs Coupes Davis et une trentaine de Masters 1000, on ne peut pas considérer Miami ou Bercy comme des trous béants. Le Masters, en revanche, c'est autre chose. De par son prestige, le dernier rendez-vous de l'année pèse dans un palmarès. Peut-être plus lourd encore quand il n'y apparait pas.
Roger Federer s'est imposé six fois dans le tournoi des maîtres. Novak Djokovic cinq. Andy Murray y a apposé son nom à son tour l'an dernier. Nadal, jamais. Depuis la création de l'épreuve voilà près d'un demi-siècle, tous les plus grands l'ont gagné, à l'exception de Wilander. Outre les ténors habituels cités plus haut, Sampras, Agassi, Lendl, Becker, Edberg, Borg, McEnroe ont tous été sacrés au moins une fois. Et des joueurs à la place bien plus marginale dans le gotha tennistique, comme Nalbandian, Stich, Davydenko ou Corretja ont eux aussi gagné le Masters. Nadal, jamais.
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Rafael Nadal avec le trophée du N.1 mondial, dimanche, à l'O² Arena.

Crédit: Getty Images

Faire d'une pierre deux coups

Est-ce une anomalie ? Oui et non, mais nous y reviendrons. En tout cas, c'est un manque, et c'est ce manque qu'il vient tenter de combler à Londres. A ce titre, personne ne joue plus gros que lui cette semaine. Car en s'imposant dimanche, Nadal ferait d'une pierre deux coups. D'une part, il comblerait donc le seul vide majuscule de son extravagante carrière. De l'autre, il s'affirmerait pour de bon comme l'homme de l'année.
Car malgré son statut de numéro un mondial, s'il venait à laisser Federer remporter le Masters, le bilan du Suisse serait plus impressionnant encore que le sien, surtout si l'on y ajoute leur rapport de force 2017 (4-0 pour Federer). Quoi qu'en dise le classement ATP, si RF gagne le Masters, il sera (légèrement au-dessus) de Nadal sur la saison. Ce ne sera pas simple car, et pas seulement en raison de son absence de titres dans les "World Tour Finals". C'est surtout son genou, cause de son abandon en cours de route à Bercy, et qui de son propre aveu le titille toujours, qui inquiète.
Au vu de sa saison, qui l'a notamment vu regagner un titre majeur sur surface rapide, on aurait pourtant pu penser que c'était l'année ou jamais. Le problème, c'est que, peu importe les circonstances, Nadal n'a jamais réussi à mettre dans le mille au Masters. Il n'y a gagné que 16 matches. Dans ses plus grandes années (2010, celle du Petit Chelem, et 2013, celle de son grand retour), il y a atteint la finale, mais a buté sur Federer puis Djokovic. Même un Rafa au top est donc toujours resté trop court au Masters. Et plus que l'effet Masters, c'est évidemment l'effet indoor qui a joué à plein.
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Djokovic - Nadal, finale du Masters 2013

Crédit: AFP

L'indoor, sa bête noire

L'indoor, c'est la bête noire de Rafael Nadal. Dans toute sa carrière, il n'a remporté qu'un seul titre sur court couvert et surface rapide. C'était lors de feu le Masters 1000 de Madrid, en novembre... 2005. Oui, Nadal n'a plus gagné un seul titre en indoor depuis 12 ans. Ou plutôt si, il en a remporté un autre, mais sur terre battue, à Sao Paulo. Il n'a même joué que cinq finales sur cette période, toutes perdues donc. Outre les deux évoquées au Masters, le Majorquin a également calé sur Nalbandian à Bercy (2007), Murray à Rotterdam (2009) et Federer à Bâle (2015). Pour un champion de son calibre, c'est un maillon faible plus que significatif.
Alors, pourquoi Nadal réussirait-il cette année là où il a toujours échoué ? Au rayon motifs d'y croire, il y a d'abord cette formidable campagne 2017. Même si cela n'a jamais suffi, Nadal n'a jamais été aussi compétitif au Masters que quand il a sorti des saisons monstrueuses, en témoignent ses finales 2010 et 2013. Puis il y a le plateau de ce cru 2017. Beaucoup de novices, et personne de nature à le terroriser. Même en indoor.
Le seul qui lui soit probablement intrinsèquement supérieur au vu du contexte et de leur "head to head" récent, c'est Roger Federer. Pour peu que quelqu'un lui rende service en boutant le Suisse hors du tournoi, tout deviendrait possible. A condition, bien sûr, que son genou le laisse tranquille. Et ça non plus, ce n'est pas gagné.
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