Fontang: "Chardy a décidé"

Nous avons appris en début de semaine la fin d’une collaboration longue de 12 ans environ entre vous et Jérémy Chardy, qui à pris la décision et dans quelles circonstances a-t-elle été prise ?

FREDERIC FONTANG : A la suite de sa défaite contre Bernard Tomic à l'Open d'Australie, Jérémy m'a annoncé sa décision de mettre un terme à notre aventure. Il voulait changer quelque chose.

Après une progression régulière, et d’excellents résultats en 2008 et 2009, Jérémy Chardy à culminé à la 31e place mondiale avant de connaître un an et demi de flottement… Que s’est-il passé ?

F.F. : Afin que Jérémy puisse exprimer ses qualités, au fil des ans j'ai mis en oeuvre les moyens nécessaire à sa progression. L'aventure à commencé alors que Jérémy avait 12 ans et demi et était classé 15\5, il n'a cessé de progresser chaque année. La seule exception est 2010 où il termine 44eme alors qu'il avait clôturé la saison 2009 à la 32eme place.
Une année de flottement ?... Je dirais une année d'apprentissage du très haut niveau ... Car il faut digérer les progressions. En effet, Le nouveau statut obtenu par les résultats de 2009 (vainqueur à Stuttgart et première sélection en Coupe Davis) à engendré de nouvelles attentes, sollicitations et difficultés...

Jérémy avait-il besoin d’un « électrochoc » ?

F.F. : Un électrochoc est provoqué par un élément extérieur, là c'est Jérémy qui à pris une décision.

Alizé Cornet et Pierre Bouteyre ont connu à peu près la même trajectoire, votre collaboration semblait se faire dans des conditions idéales, mais un blocage à persisté, comment l’expliquez-vous ?

F.F. : Construire une relation dans la durée n'est pas chose facile dans le milieu du tennis, mais cette expérience m'a permis de comprendre ce qui était important pour former, puis entraîner un joueur professionnel. J'ai des convictions sur la manière de réussir à haut niveau. Je crois au travail, au bon équilibre entre les objectifs de résultats et ceux qui permettent au joueur de faire évoluer son jeu.
Les périodes de stagnation ont toujours apporté quelque chose, l'écoute, l'analyse, l'adaptation et le travail permettent de les surmonter et les dépasser.

Maintenant c'est dans une certaine culture, de vouloir changer... Est-ce mieux? A voir dans le long terme. Moi, je pense que la stabilité offre un gage de solidité, surtout dans les moments difficiles et aussi dans les périodes d'euphorie, où les pieds ne sont plus toujours sur terre...

Que manque-t-il à Jérémy pour aller plus haut ?

F.F. : Essentiellement de la confiance, et encore du travail.

Patrick Mourataglou peut-il lui apporter ce dont il à besoin ?

F.F. : Je ne le connais pas en tant qu'entraîneur, mais c'est bien de pouvoir compter sur des personnes qui peuvent investir et aider le tennis français comme il le fait. Je leur souhaite de vivre une belle collaboration et d'obtenir des résultats.

.Est-ce que vous allez poursuivre le coaching, et si oui, avec qui aimeriez-vous travailler ?

F.F. : J'ai pour objectif de franchir une autre marche par rapport à mon parcours en tant que Joueur (59eme), puis comme entraîneur avec Jérémy (31e). Mon vécu est riche de toutes les étapes, depuis la formation jusqu'au haut niveau, j'ai développé une méthode et un savoir faire transférable sur d'autres joueurs, joueuses, entraîneurs ou structures. J'ai vraiment envie de contribuer à ce que le tennis français soit plus présent au palmarès des tournois majeurs, notamment en Grand Chelem.