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Gasquet, affaire classée ?

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ParEurosport

Publié 28/09/2009 à 18:15 GMT+2

Cinq mois après son contrôle positif à la cocaïne, trois mois après le jugement du tribunal anti-dopage, Richard Gasquet vient d'atteindre les demi-finales à Metz. Tout semble rentrer dans l'ordre. Malgré l'appel de l'ITF et de l'AMA, il peut penser que le pire est derrière lui.

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Crédit: Eurosport

L'Open de Moselle a révélé un grand espoir du tennis français. Un joueur de 23 ans doté d'un sacré coup de raquette, encore perfectible au service et qui manque encore un peu de coffre physiquement: Richard Gasquet... Bien entendu, ce n'est pas le phénomène (le prodige, le coupable que l'on avait oublié , c'est le joueur. Avant sa suspension (deux mois et demi à partir de la fin du mois de mai), Gasquet travaillait son déplacement vers l'avant mais souffrait de son épaule au service.
A Metz, la qualité de sa frappe et une bonne dose de volonté lui ont permis de passer trois tours difficiles, à chaque fois en trois sets. Si on ajoute les "20% de puissance au service" qui lui font défaut, selon ses propres déclarations dans L'Equipe dimanche, on le retrouve à peu près dans la même position que ce printemps : L'évolution de son jeu passe par moins d'échanges, plus de constance dans le jeu vers l'avant et plus de densité sur toute la durée d'un match.
Laborieux pendant deux matches, Gasquet a dégagé une toute autre impression lors des huit premiers jeux de sa demi-finale contre Gaël Monfils. Le match fut d'ailleurs très agréable à regarder et le Biterrois, prêt à se livrer en prenant le filet, n'y est pas étranger. Ce plaisir procuré aux spectateurs messins, c'est bien ce qu'il était venu chercher: Il joue "moins bien c'est sûr" qu'avant, mais il veut "simplement (se) faire plaisir sur le court en donnant le maximum". Des hauts et des bas, l'admiration et le dénigrement, cela était déjà le lot de Gasquet avant 2009.
Chaque année, à chaque frustration, le discours de la refondation, du nouveau départ était resservi à volonté. Depuis l'affaire de Miami et cette soirée passée dans une discothèque, il a certainement eu l'impression de boire le calice jusqu'à la lie. Pour la première fois peut-être de sa carrière, il a pu se concentrer sur l'essentiel: sur son métier. Longtemps "couvé", aujourd'hui protégé et défendu, il cherche encore sa place sur le circuit.
Gasquet et sa "raquette" de Damoclès ?
L'appel conjugué de l'ITF et de l'AMA auprès du TAS (Tribunal Arbitral du Sport), après le jugement du tribunal antidopage indépendant du mois de juillet, plane toujours au-dessus de la tête de Richard Gasquet. En France, le parquet de Paris a classé sans suite la plainte déposée par le joueur (pour " administration de substance nuisible ayant porté atteinte à l'intégrité physique ou psychique"). Une situation inconfortable ? Oui, car il risque toujours deux ans de suspension.
Non, ou disons moins, car comme l'a rappelé le Parisien lundi, les arguments du joueur ont été confirmés par l'enquête : le taux de cocaïne retrouvé dans son organisme peut correspondre à un contact accidentel (le fameux baiser mais pas seulement, sachant que lui-même n'est pas un consommateur régulier (tests capillaires) et qu'au moins une des personnes qui l'accompagnaient (la dénommée Pamela) l'était. Le premier jugement, clément si on se réfère à la législation, était assez clair: Gasquet a commis une faute "technique" dans le sens où il aurait dû déclarer forfait (il était blessé) avant son contrôle. Prendre de la cocaïne avant de participer à un tournoi semble suicidaire vu le nombre de contrôles antidopage en ce moment. Le verdict du TAS, qui doit tomber dans les quatre mois suivant l'appel, prendra en compte le contexte et la loi.
Richard Gasquet, qui a déjà été pénalisé en étant suspendu deux mois et demi, en manquant deux tournois du Grand Chelem (Roland-Garros et Wimbledon), a depuis repris le cours de sa vie. Il n'est pas isolé sur le circuit, Rafael Nadal l'a même soutenu, et il se projette déjà la saison prochaine. "Je veux revenir au niveau qui était le mien avant ma suspension", ou encore "je veux revenir en équipe de France de Coupe Davis et je sais que j'y arriverai" .
Sans Guillaume Peyre, qui l'entraînait depuis l'été 2008, mais avec un intérimaire qui fait presque partie de la famille, Eric Deblicker, il a retrouvé l'envie de jouer. Il cherche désormais un coach étranger pour progresser. A Metz, il a profité d'un "grand bol d'air" : "Ce n'est qu'un début, mais je suis heureux d'être sur la voie du retour". S'il évite la "raquette de Damoclès" du TAS, il lui faudra éviter la saison prochaine de faire table rase du passé. A 23 ans, le dernier grand espoir de Gasquet, c'est d'avoir le temps d'apprendre de ses erreurs. Histoire de ne pas "classer" définitivement l'affaire Gasquet, sportivement s'entend.
A SAVOIR :
. Depuis le début de la saison 2007, Richard Gasquet a perdu 16 fois pour 7 victoires sur des membres du top 10.
. Depuis le début de la saison 2007, il a gagné un titre (Mumbaï 2007), il a atteint 3 finales, 9 demi-finales et 8 quarts de finale. Il a été éliminé 12 fois au premier tour sur 56 tournois joués.
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