Djokovic est très inquiet

Au grand désarroi du public de Bercy, venu en nombre en ce jour férié, l'affiche des quarts de finale opposant le N.1 français au N.1 mondial n'aura pas lieu. Et pour cause, Novak Djokovic a refusé le combat face à Jo-Wilfried Tsonga, de peur d'aggraver une blessure à l'épaule qui l'embête depuis son retour à la compétition la semaine dernière à Bâle. Un revirement de situation bien embarrassant pour le directeur du tournoi Jean-François Caujolle qui était persuadé, du moins officiellement, que le Serbe tiendrait son rang jusqu'au bout. Mais c'est une situation qu'il assume parfaitement.

"Il est rentré chez lui pour se soigner le plus vite possible", a expliqué Caujolle après l'annonce du forfait de Djokovic sur son site Internet. "Il ne va pas rentrer à 80%sur le court... Ce ne serait pas respectueux. Il a vraiment mal et n'est même pas certain de jouer le Masters, il est vraiment très inquiet. En tant qu'organisateur, on pourrait se dire qu'il peut jouer diminuer, mais lui a une carrière". Une consultation tard jeudi soir avec le docteur Montalvan, médecin du tournoi, lui aurait permis de confirmer son mal et d'éviter le pire. "Ma saison a été longue et fatigante, a finalement expliqué Novak dans un communiqué. J'ai joué tous mes matches à mon plus haut niveau et maintenant mon corps me supplie de lui donner du repos".

Annoncé sur le retour avec l'ambition de gagner à Paris pour la seconde fois de sa carrière (après 2009), Djokovic a fait acte de présence pendant deux matches face à Dodig et Troicki, avant de jeter l'éponge. Au sein d'une polémique l'accusant d'être présent à Paris uniquement pour toucher une prime, le Serbe n'a pas pris la peine de se présenter à la presse vendredi : celui-ci aurait pris la direction de Monaco avant de rallier Londres où il est toujours attendu dans une dizaine de jours. C'est d'ailleurs pour cette raison principale que le N.1 mondial a refusé de jouer face à Tsonga ce vendredi : affronter le Français dans des conditions indoor qui ne lui réussissent pas aurait sans doute remis en question sa participation au dernier tournoi majeur de la saison, l'un objectif qui prime sur sa présence à Paris-Bercy.

Depuis l'US Open, Djokovic prend toutes les précautions possibles pour se préserver. Il a seulement joué sept matches, dont un de Coupe Davis qu'il n'a pas pu terminer, et renoncé à la tournée asiatique pour se remettre d'un déchirement musculaire, problème résolu d'après le principal intéressé. C'est à Bâle qu'il a finalement repris la compétition et qu'il a contracté ce mal à l'épaule droite avant de repartir après un 6-0 encaissé face au Japonais Kei Nishikori, puis de quitter Paris sur un forfait finalement prévisible. "Après l'US Open, il n'a pas pu servir pendant quatre semaines. Les muscles n'ont pas travaillé et c'est comme ça qu'il s'est fait mal. Lundi encore, il n'était pas certain de jouer à Bercy", a encore expliqué un Caujolle qui n'était pas si alarmiste en début de semaine. Après une période faste de neuf mois où il a survolé la saison, le N.1 mondial est maintenant en plein doute sur ses capacités physiques. Moins sur ses priorités.