"Battle of the sexes" : Women’s Lib et lob lifté

Quelques jours seulement après "Borg-McEnroe", le tennis est de retour au cinema avec "Battle of Sexes". L’austérité suédoise laisse place cette fois au glamour hollywoodien et c’est réjouissant ! Le film raconte un simple mixte mythique datant de 1973 entre Bobby Riggs et Billie Jean King. Lui a 55 ans, c’est un ancien n°1 mondial hâbleur et mysogine. Billie Jean King a 30 ans et vient de remporter tous les titres majeurs. Elle devient aussi la pionnière du tennis professionnel féminin luttant pour l’égalité hommes-femmes dans le sport comme dans la société.

Le tennis est ici un prétexte à un récit enlevé et euphorisant au coeur des années 70 avec force rouflaquettes, robes à fleur et pantalon pattes d’eph'. Le couple de réalisateurs, Jonathan Dayton et Valerie Faris, s’était fait connaître avec l’excellent "Little Miss Sunshine" avec lequel la parenté est évidente. On se réjouit dans son fauteuil du combat que mène Billie Jean King contre le machisme ambiant et le cynique Jack Kramer. Les scènes sont efficaces et nous replongent dans une période où le sponsor d’une compétition sportive pouvait être un énorme cigarettier filiale de Philip Morris (Virginia Slims).

Cette plongée dans les années 70 est jubilatoire même si, comme souvent à Hollywood, le propos est vraiment manichéen. Il y a les méchants machos d’un côté et les gentilles féministes de l’autre. Qu’importe ! Tout cela donne lieu à un divertissement rythmé porté par deux acteurs éblouissants. Emma Stone est incroyable de justesse, de finesse, que ce soit en leader de la cause des femmes, en championne athlétique ou en amoureuse timide qui découvre son homosexualité avec une coiffeuse californienne.

Quant à Steve Carrell, il incarne un Bobby Riggs encore plus drôle que l’original, enjoué, extravagant, provocateur et même touchant. En résumé, le film vous offre vraiment un bon moment de plaisir. Bien sûr, je ne vous dis pas qui sortira vainqueur de ce match au meilleur des cinq sets disputé dans l’Astrodome de Houston devant une foule record de 30 472 spectateurs et 90 millions de téléspectateurs à travers le monde. Le film mérite un succès du même ordre !