Bilan français (1re partie) : Paire en divine surprise, Monfils en mode frustrant

Benoît Paire

• Son bilan : C’est la divine surprise. Fin 2014, entre bleus au corps et à l’âme, Benoît Paire était tombé aux oubliettes. Fin février 2015, il pointait aux alentours de la 150e place dans la hiérarchie mondiale. Personne, pas même lui, n’aurait alors osé imaginer boucler l’année parmi les 20 premiers du classement ATP. C’est inespéré. L’Avignonnais est revenu avec énormément de fraicheur mentale. Des challengers à la sortie de l’hiver à sa finale en ATP 500 à Tokyo à l'automne, que de chemin parcouru. Il a aussi découvert la seconde semaine en Grand Chelem pour la première fois et décroché son premier titre sur le grand circuit. Bref, un exercice riche en satisfactions et en promesses pour la suite. Maintenant, le plus dur : confiemr sur la durée.

• Le moment fort : Son succès au 1er tour de l’US Open, en 5 sets, contre Kei Nishikori, alors N.4 mondial et finaliste de la précédente édition. Une perf’ majuscule, qui a donné encore plus de relief à la saison de Paire.

• Le plus gros regret : La gestion de son premier huitième de finale en Grand Chelem. Il tenait la grande forme, mais à Flushing, contre Tsonga, il est passé au travers. Un non-match. Mais il y en aura d’autres…

Gaël Monfils

• Son bilan : Forcément décevant. Après un dernier trimestre 2014 convaincant, Gaël Monfils fondait beaucoup d’espoirs pour cette campagne 2015. De bonnes résolutions, un nouveau coach, de l’envie à revendre… Et puis, après un premier semestre 2015 très honorable sans être délirant non plus, la Monf’ a peu à peu perdu le fil. On espérait davantage, lui aussi sans doute. Il boucle cette saison en dehors du Top 20 pour la 3e fois en 4 ans. Pas une année de perdue, mais pas franchement le bond en avant espéré il y a 12 mois. Loin de là, même. Frustrant, voilà le mot qui définit le mieux sa saison.

• Le moment fort : Sa semaine à Monte-Carlo, où il a atteint son unique demi-finale 2015 dans un tournoi de premier plan, avec au passage des victoires sur Roger Federer en huitièmes et Girgor Dimitrov, alors 11e mondial, en quarts.

• Le plus gros regret : Son bilan d’ensemble en Grand Chelem. L’inconstance est dans l’ADN de Monfils mais il avait pris la bonne habitude de signer un ou deux coups d’éclat dans les majeurs. Cette année, il n’a atteint qu’une fois les huitièmes et n’y a pas battu un seul joueur du Top 20.

Jérémy Chardy

• Son bilan : 32e fin 2012. 34e fin 2013. 29e fin 2014. 31e fin 2015. Pour la 4e année consécutive, Jérémy Chardy évolue dans une zone du classement où il est bien au chaud, mais dont il a aussi du mal à s'extirper par le haut. On aimerait le voir franchir un cap. Le Palois y parvient, mais uniquement par séquences. On ne peut s’empêcher de penser qu’avec les atouts qui sont les siens, il a les moyens d’aller découvrir d'autrez horizons. Mais entre son huitième à Roland-Garros et sa remarquable tournée américaine cet été, il a enchainé les défaites au 1er tour et sa fin de saison, marquée par une certaine fatigue, a été quelconque en termes de résultat. D’où son incapacité à aller chercher le Top 20, où il pourrait pourtant avoir sa place.

• Le moment fort : Son quart de finale à Montréal contre John Isner. Un match énorme, en trois heures, trois sets et trois tie-breaks, notamment le deuxième, remporté 13 points à 11 par le Français. A l’arrivée, une victoire en sauvant 7 balles de match pour s’offrir sa première demi-finale de Masters 1000.

• Le plus gros regret : Son huitième de finale perdu en 4 sets contre Marin Cilic à Flushing. Jusqu’à la perte du tie-break du troisième set, Jérémy Chardy était dans le coup et on le sentait proche de l’exploit.