Coupe Davis 1er tour: la Suisse en quarts de finale aux dépens de la Serbie

Et si c'étaient eux les favoris de cette saison ? Les Suisses, forts d'avoir aligné leurs deux meilleurs joueurs, ont dominé sans peine une Serbie, privée, elle, de ses éléments forts. A Novi Sad, Wawrinka et Federer n'ont fait qu'une bouchée des Bozoljac et Lajovic, même si les jambes étaient encore lourdes pour le récent vainqueur de l'Open d'Australie. Samedi, le double composé de Chiudinelli et Lammer a apporté le troisième point qualificatif face à Krajonovic et Zimonjic (7-6, 3-6, 7-6, 6-2). Et envoyé la Suisse en quarts de finale... une première depuis bien longtemps.

Il faut remonter à 2004, soit dix ans en arrière, pour retrouver les Helvètes en quarts de finale de la Coupe Davis. A l'époque, Federer, venait tout juste de remporter l'Open d'Australie et de grimper pour la première fois de sa carrière à la première place mondiale. Il faut encore remonter au premier tour de 1999 pour les voir se qualifier dès le samedi (3-0). C'était face à l'Italie à Neuchâtel et Federer était déjà là aux côtés de Marc Rosset. Quinze ans plus tard, l'ex-numéro un mondial est là. Mais pour combien de temps ?

Les Suisses Marco Chiudinelli et Michael Lammer, qui se sont montrés dignes de leurs illustres coéquipiers Roger Federer et Stanislas Wawrinka, ont donc réjoui les fans suisses en apportant le point de la victoire sur la Serbie dans le match de double. Ce double semblait pourtant être la meilleure chance des Serbes de faire durer le suspense grâce à la présence d'un grand spécialiste, Nenad Zimonjic, toutefois sur le déclin à 37 ans.

Mais les Suisses ont su se montrer efficaces dans les moments-clés, notamment les deux jeux décisifs, pour boucler la rencontre. Là encore : voir deux joueurs autres que Wawrinka et Federer gagner un point dans cette compétition, cela ne s'était plus vu dans un match à enjeu depuis le premier tour 2007 en Espagne. Avec toutes ces premières, il n'en fallait pas plus pour faire rêver les Suisses de la conquête du Saladier d'Argent qu'ils n'ont jamais remporté.

Si la Serbie, vainqueur en 2010 et finaliste l'an passé, jouera son maintien dans le groupe mondial en barrage en septembre, la Suisse accueillera en quarts de finale le Kazakhstan, vainqueur de la Belgique 3-2 à Astana. Et si Wawrinka et Federer sont de la partie début avril, les Helvètes pourraient viser sereinement les demi-finales.

De là parler de la finale, il n'y a qu'un pas que Federer, même très intéressé, ne franchit pas encore : "La Coupe Davis dure sur une année complète. Le prochain tour est dans trois mois, la finale dans neuf mois, a résumé l'actuel huitième mondial au quotidien suisse Le Matin au début du week-end. Est-ce que Stan et moi seront en forme dans neuf mois? Est-ce qu’on ne sera pas blessés? On ne peut pas regarder aussi loin."

"J’avais toujours laissé une petite porte ouverte, a d'ailleurs répété Federer concernant sa participation en Coupe Davis, qui est devenue plus minime depuis une dizaine d'années. Parfois, c’est difficile pour moi de donner une réponse catégorique quatre mois à l’avance car je ne sais jamais comment je vais me sentir quatre mois plus tard."

"Après ma défaite à Melbourne, j'ai évalué les différentes possibilités et me suis demandé quels étaient les sentiments de mon corps. Et j’ai réalisé que j’avais envie de participer." Si les Suisses entrevoient la finale - ce qui serait une première depuis 1992 (22 ans !), peut-être que pour la première fois depuis bien longtemps, Federer verra cette compétition comme prioritaire sur l'ATP Tour.