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Coupe Davis 2014 - Cette année, la France ne s'avance pas la fleur au fusil

Sébastien Petit

Mis à jour 02/02/2014 à 23:37 GMT+1

En ne faisant aucun sentiment face aux Australiens, repartis bredouilles, les Français ont envoyé un message : cette saison, la Coupe Davis comptera beaucoup.

TENNIS 2014 Coupe Davis France Tsonga Gasquet

Crédit: AFP

Qu'on se le dise, cette saison de Coupe Davis sera différente des autres. Ce n'est pas une phrase toute faite lancée à qui voudra l'entrendre, mais bien une vérité que les hommes d'Arnaud Clément ont assénée tout le long du week-end vendéen. Cette année, tout le monde est impliqué et focalisé vers le même objectif : rapporter en France un dixième Saladier d'argent. Et tout sera fait pour y arriver. Comprendre par là : les meilleurs joueront, les egos seront mis de côté, quitte à faire des malheureux comme Gilles Simon ou Michaël Llodra, et la solidarité sera le maître-mot. Sans cela, pas de succès possible.
Les espoirs de victoire finale seront d'autant plus permis que tous les meilleurs joueurs des autres pays ne seront pas mobilisés par la compétition. Ainsi, Nadal et Ferrer ont vu de loin la défaite de l'Espagne en Allemagne (4-1). Même chose pour Novak Djokovic et la Serbie, finaliste l'an passé mais battue au premier tour par les Helvètes à Novi Sad (2-3). Avec deux monstres en moins, le tableau s'ouvre inexorablement. Mais ne croyez pas que la route vers la finale est toute tracée : la Suisse, emmenée par Wawrinka et Federer en quarts de finale pour la première fois depuis 2004, et la République tchèque, double tenante du titre toujours dominée par Berdych et Stepanek, n'ont pas dit leur dernier mot, même si aucun des leaders présents ce week-end n'a assuré une présence tout au long de la saison.

Gasquet et Tsonga ont pris le pouvoir

S'il y en a qui ont fait des promesses, ce sont Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet. A Mouilleron-le-Captif, où l'Australie a été battue 5-0, la France ne s'est pas trouvé un leader, mais deux. Autant pour Tsonga, le constat était assez net depuis plusieurs saisons. Autant pour Gasquet, c'était loin d'être joué. Mais depuis qu'il est redevenu le numéro un français à la fin de l'année dernière, le Biterrois prend son rôle de leader très à coeur.
Au point d'avoir un discours beaucoup plus engagé qu'auparavant. "C'est vrai que là je sens que je suis à maturité, que je suis bien dans l'équipe et qu'on peut faire quelque chose. Il y a une possibilité de gagner cette compétition. On se parle beaucoup, peut-être plus que par le passé. Le capitaine est super aussi. Maintenant ce n'est qu'un premier tour, donc il ne faut pas s'exciter. Mais on peut aller loin dans cette compétition. A nous de le prouver."
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TENNIS 2014 Coupe Davis France Tsonga Gasquet

Crédit: AFP

Le voir prendre les choses en main dans le match de double, alors que lui n'était pas à son meilleur niveau, a plu à Tsonga. "C'est un génie, a assuré son coéquipier de samedi. C'est mon petit Mozart à moi. Avant chaque balle, souvent, je lui dis: 'Vas-y Richard, fais moi rêver!'. On croit que le point est fichu et puis finalement il sort un coup exceptionnel. C'est rassurant et super agréable de jouer à ses côtés." Vu leur prestation de vendredi, Arnaud Clément s'est presque senti obligé de les lancer en double devant l'insistance des deux joueurs du Top 10 d'en découdre ensemble, comme peuvent le faire les Tchèques Tomas Berdych et Radek Stepanek, omniprésents les week-ends de Coupe Davis.

Le traumatisme argentin dans toutes les têtes

"Non, ce n'est pas la même chose, tranche toutefois Clément. Aujourd'hui, on a la chance d'avoir deux joueurs, Ritchie et Jo, dans les dix premiers mondiaux et qui ont assuré. Peut-être qu'ensuite, d'autres joueront très bien et essaieront de gagner leur place". Avec Gaël Monfils et Gilles Simon qui ont fait partie des dix meilleurs mondiaux, ou encore Julien Benneteau et Michaël Llodra pour le double, la France jouit toujours d'avoir un effectif assez dense. "Le potentiel est là depuis plusieurs années. Ce sont des joueurs qui ont désormais 27 ou 28 ans pour la plupart. Il faut maintenant que la mayonnaise prenne", rappelle tout de même Cédric Pioline, double vainqueur de la compétition en 1996 et 2001, année de la dernière victoire des Bleus.
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TENNIS COUPE DAVIS 2014 France Monfils Benneteau

Crédit: Panoramic

Même s'ils sont conscients de leur potentiel depuis plusieurs années, et que tout le monde s'accorde à dire que c'est un gâchis de ne pas les voir réussir, il y a eu une nouvelle prise de conscience au sein du groupe. Celle-ci est née du choc de l'an passé, en Argentine, avec une défaite face aux Gauchos pourtant privés de Juan Martin Del Potro (3-2).
On a une grosse motivation, ça peut faire la différence
De ce nouveau traumastisme, ont découlé des prises de paroles, quelques mises au point et la décision de prendre enfin le taureau par les cornes. Et de laisser les leaders assumer leurs responsabilités, comme ce week-end à Mouilleron et, on l'espère, comme au mois d'avril au moment de jouer l'Allemagne en quarts de finale.
"L'important, c'est justement que ça se passe bien entre nous tous, argumente Gasquet. Si on avait perdu ce double, je pense que Gaël (Monfils, NDLR) était pressenti pour jouer dimanche car ça peut être difficile de jouer trois jours. Mais je pense que je pouvais jouer aussi, Jo pareil. On aurait certainement mis Gaël pour le premier simple face à Hewitt. C'est aussi ça qui fait notre force."
"On a souvent perdu contre la Russie qui nous sortait des joueurs monstrueux le dimanche. C'est aussi pour ça qu'on a une grande chance de bien figurer cette saison. Gilles a été exemplaire, Julien aussi et c'est ça qui permet de former une grande équipe. On a une grosse motivation, ça peut faire la différence." L'état d'esprit est là. Ils n'ont plus qu'à mêler leurs paroles aux actes.
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