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Finale de Coupe Davis - France-USA - 1982, l'année où tout a recommencé pour les Bleus

Sébastien Petit

Publié 23/09/2014 à 16:59 GMT+2

Premier volet de notre rétrospective sur les finales de Coupe Davis de l'ère moderne : Grenoble 1982. Yannick Noah et Henri Leconte, emmenés par le capitaine Jean-Paul Loth, sont opposés sur la terre battue grenobloise aux Américains, alors tenants du titre. Une finale perdue à cause d'un homme: John McEnroe.

Yannick Noah et Jean-Paul Loth en 1982 (Coupe Davis France)

Crédit: AFP

  • LA FICHE DE LA FINALE
Les Etats-Unis battent la France 4-1
26-28 novembre 1982 - Grenoble - terre battue indoor
John McEnroe (USA) bat Yannick Noah (FRA) 12-10, 1-6, 3-6, 6-2, 6-3
Gene Mayer (USA) bat Henri Leconte (FRA) 6-2, 6-2, 7-9, 6-4
Peter Fleming/John McEnroe (USA) battent Henri Leconte/Yannick Noah (FRA) 6-3, 6-4, 9-7
Yannick Noah (FRA) bat Gene Mayer (USA) 6-1, 6-0
John McEnroe (USA) bat Henri Leconte (FRA) 6-2, 6-3
  • LE CONTEXTE
Avec une star montante (Noah) et une autre en devenir (Leconte), l'équipe de France parvient à se hisser en finale de Coupe Davis pour la première fois depuis 1933. C'est un événement. Les Bleus ont battu successivement l'Argentine Guillermo Vilas à Bueno Aires, finaliste l'année précédente, (3-2), la Tchécoslovaquie d'Ivan Lendl à Roland-Garros (3-2), puis la Nouvelle-Zélande à Aix-en-Provence (3-2). A 22 ans, Noah est déjà un élément incontournable de l'équipe, comme le confirme son statut de Top 15 : cela fait trois ans qu'il est appelé régulièrement à jouer pour les couleurs françaises. Pour Leconte, c'est différent : le récent vainqueur de Roland-Garros junior (1980) dispute sa première saison dans cette compétition où il n'a jamais joué autrement qu'en double en quarts et en demi-finales, avant d'être aligné en simple en finale par le capitaine de l'époque, Jean-Paul Loth, aux dépens de Thierry Tulasne.
49 ans après la dernière finale disputée (et perdue 2-3) face à la Grande-Bretagne, ce sont les Etats-Unis qui se dressent sur la route des Bleus. Il faut remonter cinq décennies en arrière, à l'époque des challenge-round où le vainqueur ne jouait qu'un match par an face à un challenger pour conserver son trophée, pour trouver trace de leur dernière confrontation. Disputée à Roland-Garros en 1932, c'est sur la terre battue de Grenoble, dans un stade couvert construit pour l'événement, que l'équipe américaine, alors tenante du titre, est reçue. Avec les stars de l'époque : John McEnroe, numéro un mondial qui restait sur vingt victoires de suite sur le circuit, Gene Mayer, alors septième mondial, et Peter Fleming, incontournable élément de double invaincu en Coupe Davis aux côtés de McEnroe.
  • LE DEROULEMENT DE LA FINALE
Si les Français croyaient en un exploit en jouant sur terre battue, surface qui ne plaît guère aux Américains, les hommes de Jean-Paul Loth déchantent vite à cause d'un seul homme : John McEnroe. Son expérience et son charisme tirent l'équipe US vers le haut. Assumant parfaitement son rôle de numéro un mondial, l'Américain éclabousse de toute sa classe cette finale de Coupe Davis, compétition très importante à ses yeux qu'il joue depuis qu'il a 19 ans (1978), ce qui le distingue des autres stars de l'époque, comme Jimmy Connors ou encore Bjorn Borg.
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TENNIS COUPE DAVIS 1982 Noah Loth

Crédit: AFP

Le premier match face à Yannick Noah, qui oppose les deux leaders nationaux, scellera l'issue de la finale remporté en cinq sets sur un score à rallonge, dont 12-10 au premier set, le jeu décisif n'étant pas encore intronisé à l'époque dans cette compétition. "Il ne faut pas oublier que les Français n'étaient pas loin de remporter cette finale, se souvient Patrice Hagelauer, entraîneur des Bleus à l'époque. Yannick menait deux sets à un avant que McEnroe sorte deux sets de derrière les fagots! Cela a assommé tout le monde." Associé à Peter Fleming, c'est encore John McEnroe qui donnera le point de la victoire face à la paire Noah et Leconte, qui a perdu le deuxième simple face à Gene Mayer, plus détendu que son adversaire. Vainqueur de Leconte dans un cinquième match sans enjeu, McEnroe terminera l'année 1982 sans avoir perdu la moindre rencontre en Coupe Davis (12).
  • CE QUI A FAIT BASCULER LA RENCONTRE
Malgré le talent de l'équipe française, l'inexpérience et une ambiance lourde ont anéanti les chances tricolores. Noah, en tant que star montante du tennis français, laissait peu de place aux autres joueurs, qui avaient du mal à le vivre. "Il n'y avait pas de grosses tensions à gérer, mais il n'y avait pas d'entente parfaite dans cette équipe, témoigne Hagelauer. L'ambiance n'était pas à l'unité." Cette première expérience n'avait pas empêché Henri Leconte d'apprécier sa sélection pour disputer ses premiers matches en simple. "Jouer une finale de Coupe Davis après seulement deux matches joués auparavant, c'est déjà quelque chose de fort, se souvient "Riton". Mais quand vous avez en face John McEnroe et Gene Mayer, qui étaient deux terreurs à l'époque, cela devient carrément impressionnant."
"J'étais un gamin à l'époque.Je venais de gagner mon premier tournoi ATP à Stockholm. J'étais le petit nouveau à côté de Yannick qui était la star de l'équipe. Malgré cette pression, parce que jouer la première finale de Coupe Davis depuis 50 ans n'est pas anodin, cela m'a permis de me prouver que je pouvais être capable d'un bon joueur de Coupe Davis.C'était un moment fort et important à gérer. Mais, on savait que l'on était largement inférieurs à eux. Et vu le niveau que McEnroe affichait, cela s'est vite vérifié. Cela a permis à l'équipe d'être sereine pendant toute la finale."
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TENNIS COUPE DAVIS 1982 France-USA Noah Leconte McEnroe Fleming

Crédit: AFP

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