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La France, un an après

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 19/09/2010 à 20:54 GMT+2

Il y a un an, la France était à Maastricht en matches de barrages contre les Pays-Bas pour garder sa place dans le groupe mondial. Aujourd'hui, elle est qualifiée pour la finale de Coupe Davis (3-5 décembre). Que s'est-il passé pour voir un tel changement ? Premiers éléments de réponse.

French tennis team Arnaud Clement, Gilles Simon, Mickael Llodra, Gael Monfils, captain Guy Forget, sing the national anthem during the opening ceremony in their Davis Cup semi-final

Crédit: Reuters

. LES JOUEURS FRANCAIS ONT MURI
Les joueurs s'accordent à dire qu'ils ont fait beaucoup de chemin pour en être là où ils en sont. Si le circuit ATP rythme leur vie professionnelle tout au long de la saison, la Coupe Davis les a davantage façonnés et leur ont fait prendre conscience de certaines valeurs. Cette compétition n'est pas comme les autres : l'ambiance y est différente, la pression décuplée, le stress omniprésent. Gaël Monfils, qui avait manqué son tout premier match de Coupe Davis aux Pays-Bas contre Thiemo de Bakker il y a tout juste un an, fait partie de ceux qui ont découvert ce qu'est l'épreuve de Coupe Davis : jouer pour son pays est beaucoup difficile que de jouer pour soi-même.
"Avant de jouer contre Nalbandian vendredi, je ressentais beaucoup de pression, mais je me la mets moi-même, raconte Monfils. Dans le vestiaire, une heure ou deux avant que je rentre sur le terrain, je ne tenais plus. J’avais mal partout. J’avais l’impression que ça n’allait plus. C'est là que je sens la différence avec mon premier match de Coupe Davis. J'étais plus cool, sans doute trop sûr de moi et je me suis planté, logiquement avec le recul. Je n’avais pas le même état d’esprit. Maintenant, je pense que j’ai mûri, j’ai grandi. Il y a des choses dans la vie qui m’ont montré que la Coupe Davis était différente. Après, ce ne sont que des moments fabuleux."
. UN EFFECTIF RICHE ET SOUDE
La France n'a pas été épargnée par les blessures cette saison. Comme les autres nations qu'elle a rencontrées en Coupe Davis (Nadal avec l'Espagne ou encore Del Potro avec l'Argentine), l'équipe de Forget a perdu son joueur le mieux classé (Tsonga) au cours de la saison. Cela ne l'a pourtant pas empêchée de se qualifier pour la finale en allant puiser dans un effectif très riche. Cette semaine (celle du 13 septembre), la France est le 2e pays le plus représenté dans le Top 100 mondial (12), juste derrière l'Espagne (13). A titre de comparaison, les Etats-Unis y ont 6 joueurs, la Russie 3. En bon alchimiste, Guy Forget a su composer avec ces ressources inestimables. "Ce n’est pas juste faire jouer des joueurs bien classés à l’ATP. C’est bien plus subtil que ça. Et quand on a autant de garçons avec du talent, mais des garçons fondamentalement différents, qu’on le veuille ou non, ça ne se fait pas du jour au lendemain. On a besoin de prendre des claques parfois pour réagir, pour comprendre un certain nombre de choses. La magie de la Coupe Davis à un moment donné leur ouvre les yeux."
L'équipe de France s'est trouvé un autre leader, en la personne de Michaël Llodra. Grâce à son expérience et sa polyvalence, le Parisien a porté l'équipe à bout de bras en quarts et en demi-finales en jouant en simple et en double. Ayant parfaitement assumé cette responsabilité, il a vu cette compétition le transcender comme jamais, à l'image de sa victoire-référence face à Fernando Verdasco en quarts de finale. Et ce n'est pas un hasard s'il connaît aujourd'hui le meilleur classement de sa carrière professionnelle (N.30 mondial). "Il y a des jeunes, des moins jeunes, tout le monde a fait des efforts pour apprendre à se connaître, à vivre ensemble au quotidien, explique Llodra. On a lâché un peu de lest sur certaines choses. On a su maintenir certaines règles. Ce qu’on est en train de vivre est fabuleux, mais pour y arriver, tout le monde y a mis du sien."
Autour de Llodra, Guy Forget a dû façonner une équipe. Derrière lui, le capitaine savait que Gilles Simon, Richard Gasquet ou encore Jérémy Chardy, présent face à l'Espagne, auraient pu tenir leur place en simple. En perdant Julien Benneteau avant de jouer l'Argentine, actuel partenaire de double de Llodra, le capitaine a réussi à trouver les mots pour faire revenir Arnaud Clément, alors que les deux anciens compères étaient brouillés. Car l'Aixois était le seul joueur en activité à pouvoir jouer avec lui e ndouble aussi bien que Benneteau. Ce qui s'est révélé payant face à l'Argentine. "La force de l’équipe de France actuelle, c’est l’esprit de groupe, résume ainsi Julien Benneteau, forfait mais présent à Lyon avec les Bleus, nous avons tous pris conscience maintenant que pour gagner cette Coupe Davis, il ne suffit pas d'être 4, mais 6 ou 7."
. UN PARCOURS FAVORABLE A DOMICILE
Qualifier la France en finale de Coupe Davis aurait été plus difficile si elle avait eu à jouer à l'extérieur. Les Bleus ont eu la chance de jouer leurs trois rencontres de Coupe Davis (du 1er tour à la demi-finale) à domicile : à Toulon face à l'Allemagne, à Clermont-Ferrand face à l'Espagne et à Lyon face à l'Argentine. A chaque fois, le public français a répondu présent pour supporter les Bleus dans l'adversité. C'est la première fois depuis 2002 que les Bleus n'ont eu à jouer qu'à domicile lors de cette saison de Coupe Davis... c'est justement cette année-là que les Français ont joué leur dernière finale, pourtant perdue face à la Russie à Paris-Bercy. Avoir le public pour soi est un élément important, mais qui n'explique pas tout non plus : en 2001, date de la dernière victoire des Bleus dans la compétition, chaque rencontre de Coupe Davis a été jouée loin de la France.
"C’est magique tout ce qui s’est passé ce week-end, explique un Llodra encore tout émoustillé par ce qu'il vient de vivre à Lyon. J’ai rarement connu un public avec autant de ferveur, autant de soutien. La salle, elle dégage quelque chose. Je suis en train de vivre des moments incroyables. J’ai du mal à trouver les mots finalement pour décrire ce que je ressens." S'il est difficile pour les joueurs français de décrire tout ce qu'ils vivent, que se passera-t-il au moment de gagner la finale s'ils y parviennent ? C'est une question à laquelle le public français aimerait avoir une réponse en direct... Tout dépend du résultat de la seconde demi-finale entre la République tchèque et la Serbie. Si les Tchèques l'emportent, la France les recevra en finale. Sinon, il faudra aller à Belgrade...
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