Coupe Davis - Jo-Wilfried Tsonga : "Au moindre problème, même mineur, j’arrête de jouer"

C'était un rêve de gosse qui s'envolait. Fin octobre 2010, Jo-Wilfried Tsonga était obligé de mettre un terme à sa saison. Pas de Masters 1000 à Paris-Bercy. Et surtout pas de finale de Coupe Davis à Belgrade. C'est avec regrets et amertume qu'il a dû faire une croix sur une énorme fin de saison. Déjà arrêté trois mois à l'été 2010 après Wimbledon, à cause de son genou gauche qui l'avait obligé d'abandonner en huitième de finale de Roland-Garros, le Manceau a été victime d'une "rechute" à Montpellier un mois après son retour. Une blessure physique mais aussi morale qui a laissé des traces.

Cet épisode, Tsonga ne l'a jamais oublié. Et il s'est juré cette année de ne plus revivre une finale de Coupe Davis sur le banc du clan tricolore sans jamais pouvoir entrer en jeu. Une fois la qualification pour la finale en poche, le Manceau a tout de suite planté le décor : "Le plus important pour moi maintenant, c’est de rester en forme, dans de bonnes conditions. En cas de problème physique, j’arrêterai tout de suite. Tout va se passer au jour le jour. Le ressenti physique sera important sur les deux mois qui vont suivre." Et de répéter : "Au moindre problème, même mineur, j’arrête de jouer."

Pour lui, comme les autres membres de l'équipe de France, le programme de fin de saison va forcément être impacté par cette échéance. Peut-être n'iront-ils pas tous jouer la tournée en Asie entre fin septembre et la mi-octobre, moment où se tiendra le Masters 1000 de Shanghai. Mais tous auront dans l'idée de continuer de jouer des tournois pour rester dans le rythme, sans tomber dans la psychose de la blessure qui pourrait tout gâcher. Arnaud Clément a en tout cas indiqué qu'il n'interviendrait pas dans leur choix de programme. "Ils sont tous très conscients de l’événement qui arrive. Ils ont tous très envie d’arriver dans les meilleurs conditions pour avoir le plus de chances d’être sur le court et sont aussi très bien conseillés par leur entourage."

Comme Tsonga, Gaël Monfils sera très à l'écoute de son corps : "J’ai commencé à avoir des douleurs avec le changement de surface, même si je n’ai pas joué énormément. Je vais y réfléchir ces jours-ci pour décider de ce que je vais faire." Gilles Simon, d'ores et déjà forfait à Metz, a annoncé qu'il serait en retrait pendant les quatre prochaines semaines en raison d'une blessure au poignet. La perspective de la finale n'effraye pas Richard Gasquet qui ne pense pas bousculer son emploi de temps : "Pour l’instant je ne vais rien changer, il y a plus de deux semaines entre Bercy et la finale, je pense que tout le monde sera bien reposé, même si on joue beaucoup de tournois." Et Benneteau de préciser : "Il n'y a que Gaël qui soit capable de jouer super bien après un temps d'inactivité de plusieurs semaines..."

Si Paris-Bercy restera naturellement un tournoi à ne pas manquer pour les Bleus, la course au Masters sera donc zappée par la plupart des Tricolores. Monfils est 18e au classement Race (établi uniquement avec les résultats de 2014) à environ 1845 points de la huitième place qualificative pour la Masters Cup. Gasquet est encore plus loin, 24e à 2250 unités. Seul Tsonga, premier Français classé à la Race à la douzième place, peut encore y prétendre en individuel, lui qui est à environ 900 points de Tomas Berdych, détenteur pour l'instant de cette fameuse huitième place.

S'il ne courra pas après son billet pour Londres, il ne le refusera pas s'il venait à se confirmer. A l'heure actuelle, Julien Benneteau est le seul joueur qualifié officiellement pour la Masters Cup qu'il disputera en double avec Edouard Roger-Vasselin, suite à leur victoire ensemble à Roland-Garros. "On est déjà dans la préparation, a même reconnu Lionel Roux sur RMC. Les joueurs parlent déjà de la surface pour la finale. A moi, Arnaud et tout le staff de préparer ça avec notre expérience et d’éviter les petites erreurs qu’on a pu commettre par le passé. Je vais demander à tous les joueurs le programme pour que tout le monde soit opérationnel..." On n'est jamais trop prudents.