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Coupe Davis - Quart de finale : Face aux Bleus, l'Allemagne a appuyé là où ça fait mal

Sébastien Petit

Mis à jour 05/04/2014 à 14:21 GMT+2

La défaite de Tsonga en Coupe Davis a mis le doigt sur une évidence : sans autres joueurs cadres que lui, les Bleus ne pourront jamais viser la victoire finale. Samedi lors du double à Nancy, les Tricolores tenteront de sauver la face et une piteuse élimination dès le deuxième jour de compétition face à une Allemagne qui sera en roue libre.

Coupe Davis 2014 France Gasquet Monfils Tsonga Roger-Vasselin

Crédit: AFP

La Coupe Davis est bien une compétition à part dans la carrière d'un joueur. Même opposé à un adversaire bien moins classé et sans résultats importants sur le circuit principal, le favori peut complètement passer à côté d'un match qui lui tend les bras. En Coupe Davis, le classement n'est qu'un chiffre, pas un avantage ni un gage de réussite. En cause : la pression que ce genre de matches peut engendrer. Vendredi à Nancy, Benneteau l'a sèchement appris en s'inclinant en trois manches face au 96e mondial, Tobias Kamke. Et Tsonga, qui se cherche encore en ce début de saison, l'a vécu plus violemment en chutant pour la première fois en cinq sets face au 119e mondial.
Pourtant, les Tricolores ne voulaient pas partir gagnant d'avance, Arnaud Clément l'a suffisamment martelé en début de semaine pour que tout le monde l'entende. Mais les Bleus l'ont-ils écouté ? Les Allemands sont venus à Nancy sans leurs six meilleurs joueurs nationaux (dont Haas, Kohlschreiber, Mayer et Becker), ce qui donnait une certaine assurance au clan tricolore qui espère au moins accrocher leur première demi-finale depuis 2011. Mais force est de constater que, même sans plusieurs joueurs cadres dans leur équipe, les Bleus ne parviendront pas à remporter cette compétition, et même à voir au-delà des quarts de finale.
C'est le genre de match qu'on pourrait qualifier d'imperdable et je l'ai perdu.
Longtemps, Tsonga a été quasiment irréprochable à chacune de ses sorties en Coupe Davis. Mais il n'a jamais été à l'abri d'une contre-performance. La France non plus. Sans lui donner tort, Arnaud Clément fait tout reposer sur les épaules de JWT, tout en s'exposant à des situations compliquées lorsque les autres joueurs français ne parviennent pas à suivre... comme en quart de finale en Argentine l'an passé. Voire des situations inextricables lorsque Tsonga lui-même rend les armes.
Forget s'en était déjà rendu compte en le voyant perdre à Monte-Carlo face à John Isner contre les USA et contre Rafael Nadal en Espagne en 2011. Et en déplorant son absence lors de la finale perdue en 2010 en Serbie. C'est désormais au tour de Clément de s'en apercevoir au soir d'un vendredi bien triste. "Je m'en veux. Ça fait mal. Je n'ai pas envie de revivre ça, a lâché un Tsonga en colère contre lui-même. J'ai le match en mains pendant quatre heures. C'est le genre de match qu'on pourrait qualifier d'imperdable et je l'ai perdu. C'est horrible..."
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Coupe Davis 2014 France Jo-Wilfried Tsonga

Crédit: AFP

Est-il vraiment utile de rappeler que les absences de Richard Gasquet, essentiel lors du premier tour, et de Gaël Monfils dans ce genre de match se font cruellement ressentir ? Ce serait enfoncer une porte ouverte. Jusqu'ici, ce sont ces deux joueurs, en plus de Tsonga, qui ont montré le plus de gages de réussite au sein de cette équipe. La blessure du Biterrois, actuel numéro un tricolore, ne semblait pourtant pas préjudiciable à cette équipe, tout comme le fait de laisser sur le banc un Monfils en phase de "pause" dans sa saison suite à des problèmes personnels. Entre Julien Benneteau qui restait sur deux bonnes sorties en Masters 1000 (quart à Indian Wells et troisième tour à Miami) et un Michaël Llodra loin de son meilleur niveau en simple, le choix de Clément a été vite fait. Même si lancer un joueur dans une rencontre de Coupe Davis n'est jamais un cadeau...
Sur le double, nous serons favoris. On n’a plus le droit à l’erreur, on le sait. Le tennis, c’est parfois cruel
Demandez donc à Gaël Monfils, Michaël Llodra ou encore Gilles Simon leurs souvenirs de leurs premiers matchs en simple dans cette compétition. Sans parler de Paul-Henri Mathieu. Tous vous répondront que c'était loin d'être une partie de plaisir. Monfils avait perdu sa toute première rencontre en barrages 2009 aux Pays-Bas face à Thiemo de Bakker, alors 122e mondial. Michaël Llodra s'était incliné en trois sets serrés face à Andy Roddick en ouverture d'USA-France en 2008. Gilles Simon, lui, a précipité la défaite des Bleus en République tchèque au premier tour 2009 en perdant ses deux premiers matches. Mais ce n'est rien à côté de PHM en finale face à la Russie en 2002... S'il a fait ses bonnes classes en double, Benneteau n'a pas résisté à la pression en perdant son deuxième simple à enjeu de suite face à Tobias Kamke vendredi à Nancy.
"La fin du premier set est cruelle pour moi, a-t-il analysé après sa défaite en trois sets (7-6, 6-3, 6-2). J'ai espéré qu'il ait une baisse de régime. De mon côté, j'ai eu des occasions de revenir dans la partie que je n'ai pas saisies. Mais en face, il a très, très, très bien joué. C'est vrai que ma situation personnelle doit être mise de côté, mais je dois réagir tout de suite et pas comme si cette défaite n'avait des conséquences que pour moi. " Si Monfils et Llodra ont su rebondir rapidement par la suite, Gilles Simon, lui, attend toujours de connaître un peu plus de réussite dans cet exercice très périlleux, après une victoire en dix matches...
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Peter Gojowczyk gewann sensationell gegen Jo-Wilfried Tsonga.

Crédit: Eurosport

Pour finir sur une note optimiste, les Bleus, même dos au mur et avec des statistiques défavorables, savent que tout n'est pas terminé. Samedi, ils auront l'occasion de sauver les meubles et leur honneur lors d'un match de double aussi décisif que crucial. Sur le papier, Tobias Kamke devrait revenir sur le court flanqué d'Andre Begemann avec qui il n'a joué aucune rencontre de double que ce soit en Coupe Davis ou sur le circuit ATP. Un problème ? Impossible d'affirmer cela après le vendredi de feu que les Allemands viennent d'accomplir.
En revanche, côté tricolore, tout est ouvert. Arnaud Clément doit tenir un conseil de guerre pour savoir qui ira au front. Llodra-Monfils ? Llodra-Benneteau ? Llodra-Tsonga ? Tsonga-Benneteau ? Il est encore trop tôt pour le dire. "C’est quand même un choc pour nous, assure Clément. Mais on est déjà sur une dynamique positive. Sur le double, nous serons favoris. On n’a plus le droit à l’erreur, on le sait. Le tennis, c’est parfois cruel. Mais la seule différence avec la Coupe Davis, c’est que, ce soir (vendredi, NDLR), nous ne sommes pas éliminés. On est menés 2-0 mais c’est déjà du passé. On est toujours vivants. On va prendre les choses dans l’ordre. Là, dans nos têtes, on est déjà passés sur le double". Les paris sont ouverts. Les chances de vaincre dimanche sont maigres, mais toujours bien réelles.
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