Coupe Davis : Roger Federer ne sait pas s'il sera rétabli pour affronter la France à Lille

Qui dit séisme dit souvent réplique. Dimanche soir, l'annonce du forfait de Roger Federer pour la finale du Masters a fait l'effet d'un petit tremblement de terre à Londres. Personne ne l'avait vraiment vu venir. Certes, le Suisse ne s'était pas entrainé dans l'après-midi. Mais après ses presque trois heures de baston helvético-suisse avec Wawrinka, le fait semblait relever plus de la précaution que de l'inquiétude. On sait maintenant ce qui se tramait. "Je me sentais bien jusqu'au tie-break disputé hier (samedi) contre Stan. Puis j'ai ressenti une douleur au dos. J'ai tout essayé depuis hier, les antidouleurs, le repos, jusqu'au dernier moment, mais je ne peux pas m'aligner."

Pour le Suisse, c'est évidemment un coup dur. Une finale du Masters, c'est un évènement exceptionnel. "On essaye toute l'année d'être prêt pour le Masters et je ne souhaitais pas que cela finisse comme ça, mais je ne pouvais simplement pas jouer", a-t-il regretté. La question est maintenant de savoir si ce coup de tonnerre sera suivi d'un autre cette semaine. Car la finale de la Coupe Davis contre la France se profile vite. Très vite. Et celle-ci, Federer a sans doute encore moins envie de la rater que celle du Masters. A 33 ans, c'est sa première et, peut-être, dernière chance de boire le champagne dans le Saladier d'argent. Un forfait serait terrible pour la Suisse, pour la finale, mais par-dessus-tout pour le Bâlois.

Or la question se pose. Clairement. Pour la simple et bonne raison que Roger Federer lui-même a admis qu'il n'était pas certain d'être sur le court du stade Pierre-Mauroy. Il ne l'a pas dit devant les caméras ni au public. Mais il l'a confié... à Novak Djokovic. Le Serbe a vendu la mèche en conférence de presse après sa "victoire". "J'ai appris le forfait de Federer pendant le double, pendant que je m'échauffais, a raconté le numéro un mondial. J'ai parlé avec lui ensuite. Pour la Coupe Davis, lui-même ne sait pas. Il y a un point d'interrogation."

Il reste moins de cinq jours à Roger Federer pour se remettre sur pied. Le coup est jouable. Il n'est pas gravement touché. Dimanche soir, il a parlé de "spasmes au dos". Une douleur "vraiment pas agréable". "Je reste vraiment positif et j'espère que ça va passer au plus vite", a ajouté le Suisse. Il paie sans doute là la note d'une saison très longue. Personne n'a joué (83 matches) ni gagné (72 victoires) plus de matches que lui en 2014. Papy Fed a fait de la résistance, mais le voyant rouge s'est allumé dans la dernière ligne droite d'une saison prolifique mais exigeante. Au pire moment.

Federer est désormais lancé dans une course contre la montre où chaque minute va compter. Les blessures au dos ont ceci de pernicieuses qu'on sait quand elles apparaissent, jamais quand elles s'éclipsent. Et il n'y a pas grand-chose à faire contre elles. Au strict minimum, cette blessure va perturber la préparation déjà courte. Selon toute vraisemblance, Federer ne pourra pas s'entrainer ces prochains jours sur la terre battue lilloise. Le laps de temps déjà court entre la fin du Masters et le rendez-vous nordiste devait être consacré à la transition indoor-ocre. Pour Federer, les plans sont perturbés. Mais c'est aujourd'hui un souci mineur, comparé à celui d'un possible forfait. Ironie du sort, c'est un duel épique... entre les deux champions suisses qui aura, peut-être, causé leur perte. Nous avons quelques jours pour le savoir.