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Finale Coupe Davis, France-Suisse : Gaël Monfils a fait son Henri Leconte face à Roger Federer

Laurent Vergne

Mis à jour 21/11/2014 à 22:15 GMT+1

Impérial vendredi, Gaël Monfils se moque pas mal de savoir si Roger Federer était diminué ou non. Ce n'était pas son problème. Lui a fait son match. Et quel match... Comme Henri Leconte à Lyon en 1991, sa prestation parfaite a relancé l'équipe de France.

Gaël Monfils, en finale de Coupe Davis face à Roger Federer

Crédit: Eurosport

Si Lyon reste la référence ultime pour le tennis français en matière de Coupe Davis, la journée de vendredi a offert un écho savoureux à 550 kilomètres et 23 ans de distance. Le scénario de cette première journée lilloise ressemble à s'y méprendre à celle de Gerland. Un numéro un français inhibé et logiquement battu en quatre sets. Puis un numéro deux déchainé, survolté, qui passe en trois sets et met le feu au stade pour remettre les Bleus en mode espérance. Vendredi, Tsonga, c'était Forget. Monfils, c'était Leconte. Un vengeur à peine masqué, tant le clan tricolore était convaincu de la capacité de la Monf' à sortir le match de titan le jour J. "Je n'ai pas été surpris de la qualité du match de Gaël contre Federer, a soufflé Arnaud Clément. C'est une performance exceptionnelle, mais Gaël est capable de jouer à ce niveau."
Ce Monfils-là, c'est un atout maitre. Alors, bien sûr, Federer n'était pas tout à fait Federer. Dos bloqué le week-end dernier, contraint de s'entraîner a minima avant cette finale de Coupe Davis, préparation insuffisante sur terre battue… Tout cela est vrai. Mais qu'il s'agisse de Monfils ou de son capitaine, on n'a pas envie de minimiser cette victoire ni la portée de celle-ci. "Avez-vous vu un Roger Federer qui n'arrivait pas à bouger ou ne pas défendre ?", interroge Clément. La réponse, bien sûr, se niche déjà dans la question. "Non, je ne crois pas, tranche-t-il, sinon on n'a pas vu la même chose". "Si Roger est venu sur le court, c'est qu'il pensait pouvoir gagner ce match", renchérit Monfils, pas décidé à se laisser voler la nature de sa performance.
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Gaël Monfils lors de la finale de la Coupe Davis face à Roger Federer

Crédit: AFP

"A Montpellier, moi aussi j'ai eu mal au dos…"

Gentiment mais fermement, la Monf' a rappelé que, des problèmes physiques, tout le monde pouvait en connaître. "A Montpellier, a-t-il souligné, moi aussi j'ai eu mal au dos. J'ai eu le dos bloqué pendant trois jours et, au final, j'ai gagné le tournoi. Je pense que Roger Federer est un peu plus fort que moi… Même s'il s'est blessé, il a eu du temps pour récupérer. Au début du match, il ne sentait peut-être pas très bien la balle. Mais je ne crois pas que ce soit en rapport avec sa blessure. C'est juste qu'il n'a pas ou peu joué pendant cinq jours. Puis je l'ai mis sous pression, je ne l'ai pas laissé revenir dans le match. Alors, je ne sais pas, s'il était à 100% ou pas."
Le message est clair : j'ai gagné parce que j'étais le plus fort. Federer n'a d'ailleurs pas une seconde joué les "cry baby", pour reprendre une formule en vogue au sein du tennis suisse. "Le meilleur a gagné aujourd'hui, a concédé le Bâlois. Je ne peux pas dire que j'ai été surpris par Gaël. Je le connais bien, je sais comment il peut jouer. A New York, déjà, j'étais en super forme, je venais de faire finale à Toronto et victoire à Cincinnati, et il avait déjà failli me mettre trois sets." Cette fois, Monfils n'a pas relâché l'étreinte sur sa proie. Jamais. "Ce match (à l'US Open, ndlr) m'a aidé, estime d'ailleurs le Français. J'avais eu l'impression de le dominer pendant la plus grande partie du match. Aujourd'hui, j'avais un plan de jeu différent, mais j'ai été encore plus agressif. Jusqu'au bout."
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Gaël Monfils contre Federer pendant la finale de Coupe Davis France-Suisse

Crédit: Panoramic

Taillé sur mesure pour la Coupe Davis

Parce qu'il a été abouti du début à la fin, et parce que le contexte est celui d'un (très) grand évènement, Gaël Monfils n'hésite pas à classer ce match en haut de son "Top 3" personnel. Les deux autres? Accrochez-vous. "La première fois, c'était quand j'ai battu mon père, explique le Parisien sans rire. Sinon, c'est bizarre, mais mon meilleur match, c'est une défaite. C'était en 2004, contre Hewitt, à Bercy. J'avais perdu 6-3, 7-6 mais pour moi, c'était le meilleur match de ma carrière pour l'empreinte que ça m'a laissé, pour l'ambiance." Un "best of" révélateur. Monfils marche au souvenir, plus qu'au résultat. Sa came, c'est la chaleur de l'émotion, pas la froideur du score. Voilà pourquoi il explique que, si ce 21 novembre trône au sommet de son propre Panthéon, "ce n'est pas une question de qualité de tennis. C'est le contexte, la situation générale. C'est la Coupe Davis, c’est une finale et c'est Roger. Voilà pourquoi."
Comme Leconte jadis, Monfils est taillé sur mesure pour la Coupe Davis. Son besoin de communier, de partager, sied à merveille à cette épreuve. Et lui qui a parfois du mal à épouser la constance, sur une saison ou même un tournoi, trouve là un terrain d'expression parfait. Sur un match, un "one shot" comme vendredi, il est capable de tout.  Et si les lombaires de Federer ont bon dos, la Monf' s'en fout. Vendredi, il a eu tout bon. Peut-être ne rejouera-t-il pas dans ce week-end lillois. Le double n'est pas pour lui et, dimanche, le premier simple ne le concernera pas. S'il remet le couvert, ce sera pour le 5e match décisif. Il assure "ne pas y penser pour l'instant" et se préparer surtout à "soutenir les potes". Mais si tout devait se jouer sur le 5e duel dimanche, il y aurait pire que Monfils pour s'y coller…
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Gaël Monfils pendant son match contre Federer - Finale de Coupe Davis France-Suisse

Crédit: AFP

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