Noah, l'exhibition, la finale : Tsonga donne sa version et remet les points sur les i

Forcément, il n'a pas encore digéré. La douleur va encore mettre de longues semaines à passer et va laisser une belle cicatrice. Mais Jo-Wilfried Tsonga est enfin sorti de son silence pour mettre des mots sur cette finale perdue de Coupe Davis face à la Suisse, où son cas a fait débat. Le Manceau ne fuit pas ses responsabilités mais accepte mal certaines critiques. "C'est comme si j'étais à moi tout seul l'équipe de France. J'en prends plein la gueule. Je connais mes responsabilités dans la défaite", s'agace-t-il lors de cette longue interview accordée à L’Equipe.

Jo-Wilfried Tsonga a toujours répondu présent quand le camp tricolore a fait appel à lui. Et logiquement, ça l'énerve que certains oublient son attachement aux Bleus. "Pendant six ans, j'ai mis la Coupe Davis en avant plutôt que ma carrière (...) Je me dis que tout ce que j'ai fait toutes ces années pour l'équipe de France, c'est comme si ça comptait zéro. C'est difficile à encaisser", avoue le Français.

Son forfait lors du double face aux Suisses et pour la dernière journée est au cœur du débat. Le manque d'explications et l'annonce tardive de son absence ont fait régner un flou pendant le weekend. "Avant le double, je suis complètement honnête et je dis que j'ai mal", se défend aujourd’hui JWT. Sa participation au tournoi exhibition de l'International Premier Tennis League de Manille quelques jours après cette finale a remis le feu aux poudres. Là encore, il s'explique. "J'avais un engagement de longue date" pour l'exhibition et "c'est mon boulot". "Le docteur m'a dit que ça allait me gêner mais que je ne pouvais pas aggraver ma blessure", enchaîne le Sarthois, qui rappelle que jouer un match exhibition, ce n'est pas disputer une finale de Coupe Davis…

S'il affirme "rêver de gagner la Coupe Davis" qu'il "continuera de jouer" même s'il avoue "être froissé", Jo-Wilfried Tsonga revient également sur les déclarations de Yannick Noah. Le capitaine de l'équipe de France victorieuse de la Coupe Davis 1991 et 1996 s'est déclaré prêt à remplacer Arnaud Clément et s'est montré très critique. Et cette fois, JWT ne fait pas que défendre. Il passe aussi à l'offensive. "J'aurais pu être meilleur il n'a pas tort. Maintenant, on est toujours plus intelligent quand c'est terminé. Moi, j'aurais aimé qu'il vienne nous voir avant, s'il voyait que quelque chose n'allait pas et qu'il nous dise 'les gars, là ça ne va pas'."

Visiblement agacé par la sortie du vainqueur de Roland-Garros en 1983 qui arrive pour lui un peu trop après la bataille, Tsonga se montre assez percutant. Il se dit "certain" que Noah "a des choses à apporter: une expérience, une façon de penser" mais il déplore également son absence : "je vois plus les anciens joueurs étrangers que lui. Je ne le vois jamais et on ne lui parle jamais." Et Tsonga apporte son soutien à Arnaud Clément, le capitaine de l'équipe de France. "Aujourd'hui il dit qu'il a envie d'être dedans. C'est très bien, mais ça arrive un peu tard. 0n fait tous confiance à Arnaud. On était quand même en finale", conclut Jo-Wilfried Tsonga.