"Fabuleux", "extraordinaire", "une belle décharge"... Cette fois, les Bleus ont adoré le public

Vendredi soir, un peu bougon, Yannick Noah avait clairement laissé entendre qu'il n'avait pas été emballé par l'atmosphère de Pierre-Mauroy, où les 4000 supporters belges avaient fait presque autant de bruit que le reste du stade. "Rien ne nous déçoit. Pour être déçu, il faut espérer quelque chose. On n'espère rien. On joue avec ce que l'on a", avait lancé le capitaine. Ces mots ont-ils titillé ceux qui avaient un billet pour le double samedi ? En tout cas, l'ambiance a été beaucoup plus chaude et, cette fois, les Français ont été plus supporters que spectateurs.

Yannick Noah a apprécié cette montée en température. "Je crois qu'on a le public qu'on mérite, a-t-il dit samedi soir après le double. C’est vrai qu’hier (vendredi) on était un peu déçus. Grâce à votre campagne médiatique, vous avez relayé mes propos, les gens ont bien réagi." Le point culminant en termes d'atmosphère a été atteint dans le troisième set. Les Belges ont réussi un break qui aurait pu être décisif mais paradoxalement, c'est là que le public est devenu un acteur du match. Sur la balle de break, le retour de Joris De Loore a touché Pierre-Hugues Herbert. Le joueur belge avait joué sur l'homme, mais dans les règles de l'art. Aucun scandale là-dedans. Mais le public n'a pas aimé.

La fin de cette troisième manche, avec le débreak des Français et le jeu décisif peu après, a vraiment été brûlante. Nous étions alors loin de l'atmosphère presque sage de la veille. "L'ambiance a été fabuleuse dans le troisième set, estime Richard Gasquet. Quand il a fallu répondre présent, il a répondu présent. C'est capital pour nous. C'est pour ça qu'on joue à la maison, pour ressentir ça. Il faut s'en servir et on a su le faire dans les deux derniers sets, ça a été un atout important." "Les gens ont compté, confirme Noah. Sur un tel match, cela se joue à tellement peu de choses."

Le capitaine s'est vraiment régalé. "Le public a été extraordinaire aujourd’hui, lance-t-il. C'était une ambiance fantastique." Il va même plus loin : c'est une des ambiances les plus extraordinaires qu'il a pu voir en Coupe Davis. "25 000 personnes, ça fait du bruit. Quand on est au milieu de ça, ça fait une belle décharge. En tant que capitaine, je n'ai pas le souvenir d'avoir eu une telle ambiance depuis toutes ces années. Je pense que cela se rapproche de l'atmosphère de ce que l’on avait vécu, qui était déjà unique à l'époque, à Lyon (NDLR : en 1991)." Et ça, c'est un sacré compliment, quand on se souvient de la folie de Gerland...