Goffin-Pouille pour commencer, tout le monde est content

Ce sera à eux de donner le ton de cette finale 2017 de Coupe Davis. Vendredi, sur les coups de 14 heures, David Goffin et Lucas Pouille descendront dans l'arène du stade Pierre-Mauroy et ses quelques 26 000 spectateurs pour lancer ce week-end qui s'annonce bouillant. C'est une lourde responsabilité, mais l'un comme l'autre sont plutôt satisfaits de ce que le tirage au sort leur a réservé : ils voulaient tous les deux démarrer.

"Je suis content de jouer en premier, a confié le récent finaliste du Masters. Je l'avais dit à Steve (Darcis) juste avant le tirage, je préférais commencer." Il a été exaucé. Mais ils seront deux puisque son adversaire, lui aussi, souhaitait jouer en premier. Lucas Pouille aime autant se lancer le plus vite possible dans la bataille. "C'est mieux, a-t-il expliqué. Sinon j'aurais pu gamberger pendant des heures en attendant la fin du premier simple, oui c'est mieux comme ça."

L'aspect psychologique sera déterminant dans cette rencontre. Même s'il a déjà disputé des quarts de finale en Grand Chelem, même s'il a joué une demi-finale de Coupe Davis, l'ampleur émotionnelle d'une finale dans cette épreuve ne ressemble pas à grand-chose d'autre. Surtout quand on joue à domicile. Et à Lille, Lucas Pouille, enfant du coin, est vraiment à la maison. Plus que tout autre. Contre la Serbie au mois de septembre, à Lille, déjà, il était apparu tétanisé lors du match inaugural contre Dusan Lajovic.

Alors, pourquoi ce désir de mettre le couvert d'emblée vendredi face à David Goffin ? Peut-être parce qu'il n'est pas dans les mêmes conditions. A l'époque, il sortait d'une défaite frustrante en huitième de finale de l'US Open contre Diego Schwartzman. Peut-être son échec le plus cuisant de la saison, alors que dans un bas de tableau dévasté, il avait un coup en or à jouer. "C'est un échec, c'est mon échec aussi, avait alors estimé son entraîneur Emmanuel Planque. Les meilleurs arrivent souvent à être dans un état émotionnel propice à la performance. Nous, on est encore dans une phase d'apprentissage."

Vendredi, Lucas Pouille devra prouver qu'il a franchi un cap dans cet apprentissage. Il le faudra, car Goffin est un sacré client, même si le Liégeois n'a encore jamais trouvé la clé pour battre le Nordiste. Trois rencontres, trois défaites, toutes en 2016. "Je n'ai pas vraiment d'explication, s'excuse Pouille. A chaque fois, ça avait été un match difficile, serré." David Goffin a changé de calibre depuis, mais ça ne peut pas faire de mal. "C'est un joueur très complet et très puissant. C'est toujours sa puissance qui m'a dérangé, notamment au service", juge le numéro 7 mondial au sujet de Pouille, avant d'ajouter : "Il faudra que je joue vite, que j'arrive à le faire bouger pour qu'il n'ait pas le temps de lâcher de grosses frappes".

Ses certitudes du moment seront-elles plus fortes que d'éventuels doutes nés de ce triple échec ? A voir. 2016, c'est à la fois très loin et très proche. "On sait que Pouille est un bon joueur mais David est en forme et en pleine confiance", rappelle Johan Van Herck, le capitaine belge. Une chose est sûre : si Goffin et Pouille sont ravis de rentrer sur le court dès 14 heures vendredi, quelques heures et quelques sets plus tard, un des deux aura perdu le sourire.