Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Pas de Federer, La Coupe Davis décapitée

Maxime Dupuis

Mis à jour 03/02/2017 à 09:40 GMT+1

La Coupe Davis 2017 commence ce week-end avec un plateau déplumé. Du Top 10 mondial, seul Novak Djokovic a daigné représenter son pays. Plus que jamais, la prestigieuse compétition est sur le gril. Parce que les joueurs veulent qu’elle change. Au risque de lui faire perdre son charme.

La Coupe Davis

Crédit: Panoramic

Novak Djokovic est un oiseau rare. Ce week-end, le Serbe va se sentir un peu seul. Parmi les membres du Top 10, il sera le seul sur le pont alors que débute la Coupe Davis 2017, 106e édition de la prestigieuse compétition par équipe. Compétition qui n'a jamais été autant remise en cause qu'aujourd'hui, par ses plus prestigieux participants en premier lieu. D'ailleurs, s'il a répondu présent, "Nole" n'est pas le dernier à se plaindre d'un format qu'il juge inadapté au tennis moderne.
Le Serbe, vainqueur de la compétition en 2010, n'oublie jamais de rappeler que la Coupe Davis ne le satisfait guère. Sa dernière saillie date de novembre. Un peu après sa qualification pour les demi-finales du Masters de Londres, il s'était épanché sur le sujet : "Le format de la Coupe Davis ne convient pas aux joueurs, spécialement aux tops joueurs, parce que les matches tombent au mauvais moment dans le calendrier. Si vous regardez cinq, six ans en arrière, vous verrez que depuis, il y a de moins en moins de top joueurs qui jouent la Coupe Davis jusqu'au bout". Djokovic n'a pas complètement tort mais le fait que Murray, Federer, Wawrinka et compagnie soient arrivés à leurs fins en remportant le Saladier d'Argent entre temps y est pour quelque chose. Leur envie de Coupe Davis s'est (logiquement) tarie.
Coupe Davis
Pour ne pas perdre la main, l'ITF a proposé une finale sur terrain neutre dès 2018, ce qui ne plait à personne. Parce que le problème, plus que la finale, c'est ce qu'il se passe avant. Ce premier tour intervient . Prenez le cas de l'équipe de France, cela lui impose d'aller au Japon. Ce n'est certes pas très loin de l'Australie. Mais ça fait une trotte pour rentrer en Europe, voire aller en Amérique du Sud, où va se poursuivre la saison. Ajoutez à cela que, l'an passé, la France était allée disputer son premier tour face au Canada du côté de la Guadeloupe et que cela avait, déjà, engendré

Quid de l'avenir de la compétition ?

Ce week-end, Gaël Monfils ne sera pas à Tokyo, pour d'autres raisons qu'un choix personnel. Et le numéro 9 mondial ne sera pas le seul à suivre les aventures de son pays de loin. Le numéro 1 Andy Murray a été exempté par son capitaine, Roger Federer et Stan Wawrinka, qui se remettent de leurs émotions australes, n'ont plus participé à l'épreuve depuis le barrage de 2015. Rafael Nadal, aussi, a fait l'impasse. Finalement, Dominic Thiem est le seul absent de marque qui ne pouvait faire autrement : pensionnaire du groupe I, l'Autriche ne joue pas de vendredi à dimanche.
picture

Juan Martin Del Potro - Coupe Davis 2016

Crédit: AFP

Quid de l'avenir de la compétition ? En a-t-elle encore un ? Oui, juge Novak Djokovic, encore lui. Mais il faut que ça change. "Pour moi, le seul format envisageable, c'est de rassembler en différents lieux, sur une ou deux semaines les équipes en quatre, cinq, six groupes et faire des championnats (…) puis faire un Final Four ou quelque chose comme ça." Bref, oubliez les quatre week-ends d'une compétition qui a de plus en plus de mal à trouver sa place dans le calendrier parce que… les joueurs en ont décidé ainsi. Ce qui agace Yannick Noah au plus haut point.
On ne peut pas dire 'le programme est chargé' et jouer l'IPTL
On a parlé de la transformer en épreuve disputée un an sur deux, sur deux jours ou avec des matches en deux sets. Mais, pour Yannick Noah, le problème est ailleurs. "La situation de la Coupe Davis va au-delà de l'existence de cette épreuve. On est dans un monde de business où la tradition laisse la place peu à peu au profit, aux entreprises qui décident. Les arguments des joueurs du top 10 sont toujours économiques", regrette le capitaine de l'équipe de France dans un entretien accordé à l'AFP.
"On ne peut pas d'un côté dire 'le programme est chargé, on ne peut pas jouer pour notre pays' et d'un autre aller jouer l'IPTL (un circuit de tournois exhibition en Asie pendant l'intersaison, ndlr), qui est une exhibition amusante et agréable pour le tennis aussi, mais qui n'a pas le même impact que la Coupe Davis. Quand il s'agit d'aller jouer l'IPTL, on ne parle pas de problèmes de calendrier, alors qu'il s'agit d'aller de ville en ville tous les deux jours !" CQFD.
Faut-il modifier le format de la Coupe Davis ?
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité