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Ce n'est pas la plus grande victoire d'Andy Murray, mais c'est la plus belle

Laurent Vergne

Mis à jour 30/11/2015 à 19:04 GMT+1

COUPE DAVIS – Jusqu'au bout, Andy Murray aura assumé son rôle de leader et de héros pour mener la Grande-Bretagne jusqu'au Saladier d'argent. Une victoire qui va marquer la carrière de l'Ecossais.

Andy Murray victorieux de la Coupe Davis 2015

Crédit: Panoramic

On pourra me dire tout ce qu'on veut. Qu'elle est dépassée, hors du temps, inadaptée au circuit actuel. Et bien d'autres choses encore. Ce qui est certain, c'est que la Coupe Davis possède une force unique, une capacité à générer des émotions d'une nature différente qui n'appartiennent qu'à elles. La finale entre la Belgique et la Grande-Bretagne l'a encore souligné ce week-end à Gand. Ce fut un beau moment de tennis, chargé d'émotion. Et le sacre final de la Grande-Bretagne offre une jolie conclusion à cette campagne. Le sacre d'Andy Murray, plutôt. Car c'est bien le sien.
Rarement un joueur aura à ce point porté son équipe sur l'ensemble de la saison. Oui, James Ward a signé une victoire déterminante sur John Isner au mois de mars, sans laquelle les Brits n'auraient même pas franchi le cap du premier tour. Non, le numéro 2 mondial ne joue pas le double tout seul. Mais ses 8 victoires sur 8 en simple et son 3 sur 3 en double font de lui l'incontournable héros de cette victoire en Coupe Davis. Attaché à son pays autant qu'à l'histoire de son sport, Murray fait un vainqueur parfait et un superbe ambassadeur d'une épreuve moins moribonde qu'on veut bien le dire.

Savoureux et réconfortant

Parce qu'on y porte une ambition et un rêve qui dépasse ses propres ambitions, et parce qu'elle concrétise des efforts répartis sur 9 mois et non concentrés sur 15 jours, une finale de Coupe Davis reste vraiment une aventure à part. Et ça fait plaisir d'entendre Murray dire qu'il s'en souviendra "toute sa vie", ou que c'est sa "victoire la plus émouvante". Venant de la part d'un joueur qui a été champion olympique devant son public et qui a remporté deux titres du Grand Chelem, dont un Wimbledon à la maison, c'est savoureux et, plus encore, réconfortant.
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Andy Murray porté en vainqueur après la victoire des Britanniques en Coupe Davis

Crédit: AFP

De fait, dimanche, Andy Murray a sans doute conquis sa plus belle victoire. Pas la plus grande. Pas la plus prestigieuse non plus. Pas davantage la plus bluffante au plan sportif. En 8 rencontres de simple, il n'a pas eu à battre un seul top joueur du circuit. Mais l'essentiel est ailleurs, dans l'émotion générée. Dans sa faculté, aussi, à porte à bout de bras tout une équipe.
C'est ce qui épate le plus chez l'ami Muzz. Depuis des années, il doit non seulement composer avec ses propres exigences, mais, comme si ce n'était pas suffisamment lourd à porter, il traine aussi le double handicap d'être tout seul à incarner le tennis britannique et de devoir composer avec ces disettes longues de plusieurs décennies. Fred Perry ceci, Fred Perry cela… Plus personne n'enquiquinera Murray avec tout ça. Désormais, il n'y a plus de "la dernière victoire britannique en Grand Chelem date des années 30", de "dernière finale de Coupe Davis depuis 37 ans", et ainsi de suite. Aujourd'hui, toutes les références du tennis britannique sont frappées du sceau du cador de Dunblane.

Le moment fort de l'année

Il faut une sacrée âme de champion pour supporter ainsi un tel poids. Champion olympique, vainqueur en Grand Chelem et lauréat de la Coupe Davis, Andy Murray n'est pas loin d'avoir assouvi tous ses rêves d'enfant. Ce beau week-end belge vient aussi couronner son niveau de jeu des deux dernières saisons. Revenu au premier plan, l'Ecossais a "seulement" pâti en 2014 et 2015 de son incapacité à battre Roger Federer et Novak Djokovic. Son bilan cumulé face à eux au cours des 24 derniers mois est catastrophique : une victoire, 15 défaites. Dont 5 échecs en Grand Chelem.
S'il veut retrouver le chemin du titre dans les quatre tournois majeurs du circuit, il devra dénicher un moyen de prendre à nouveau le dessus sur le Suisse et, plus encore, le Serbe. En attendant, on a envie de lui dire bravo. Et merci. Parce que, si Djokovic, de façon incontestable, restera comme le "super champion" de cette année 2015 (et dans quelles proportions !), la victoire britannique en Coupe Davis apparaît peut-être, elle, comme le moment le plus fort.
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Andy Murray avec la Coupe Davis

Crédit: AFP

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