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Coupe Davis : Après la victoire en Allemagne, 4 choses que l'on sait des Bleus…

Laurent Vergne

Mis à jour 09/03/2015 à 09:37 GMT+1

La France a évité la cagade à Francfort, et elle l'a fait avec la manière. Le week-end allemand a apporté ou confirmé quelques certitudes et ouvert d'autres questions dans l'optique de la suite de cette Coupe Davis 2015.

Sans faute pour l'équipe de France de Coupe Davis en Allemagne

Crédit: Panoramic

1. La page lilloise a bien été tournée

Sur le papier, l'équipe de France était supérieure à l'Allemagne. Aussi bien au niveau des oppositions en simple que sur le double. Sa victoire est donc logique. Mais du papier au terrain, on pouvait craindre un moment pénible pour les Bleus après la défaite en finale contre la Suisse il y a à peine plus de trois mois. De l'avis de tous, c'est justement parce que l'analyse post-finale a été efficace que le piège allemand a pu être évité. "On a plutôt bien géré la défaite de Lille, estime Gilles Simon. On a essayé d'être le plus lucide possible sur ce qui s'est passé. On sait où on a été bon, et où on a été moins bon. On ne s'est pas flagellé. On a juste sereinement tiré le bilan de cette finale, qui a été ratée pour nous."
C'est la preuve que ce groupe vit bien, même en cas de coup dur. Paradoxalement, les absences de Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet ont peut-être été "bénéfiques" pour ce premier tour en Allemagne. En tout cas dans l'optique de la digestion lilloise. Car le Manceau et le Biterrois ont été les plus directement marqués par l'échec contre la Suisse. JWT a perdu son simple contre Wawrinka avant de déclarer forfait pour la suite. Il a quitté le Nord meurtri. Gasquet, lui, a perdu le double puis le simple contre Federer qui a offert la victoire aux Helvètes. Deux raclées.
Simon et Monfils, eux, ont peut-être gardé, à titre individuel, moins de stigmates. Le premier n'avait pas joué. Le second avait fait son job en apportant le seul point tricolore du week-end. Non pas qu'ils n'aient pas été touchés. Mais c'était peut-être plus simple pour eux de passer à autre chose. Quant à Nicolas Mahut, il a apporté sa fraîcheur de novice du haut de ses 33 ans. Ce n'était donc peut-être pas le groupe le plus fort possible, mais c'était le plus adéquat à l'instant T.
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Bis repetita pour les Bleus en 2015 après leur accession en finale l'an dernier ?

Crédit: Panoramic

2. Ce Monfils-là, c'est un plus énorme

Et dire qu'il ne devait pas être là… Si Gaël Monfils avait suivi jusqu'au bout son idée de ne pas venir à Francfort, ajoutant un troisième forfait de poids à ceux de Tsonga et Gasquet, pas sûr que ce week-end en Allemagne aurait viré à la promenade de santé. La Monf', en Coupe Davis, est presque indispensable. Cette Monf'-là, en tout cas. Ses deux dernières sorties se sont soldées par une victoire en trois sets contre Federer à Lille et une autre, toujours en trois manches, contre Philipp Kohschreiber, vendredi.
Kohschreiber, ce n'est certes pas Federer ou Djokovic, mais c'était le numéro un allemand et quand on voit comment Simon a ramé pour se défaire du débutant Jan-Lennard Struff, on se dit qu'un Monfils en mode Coupe Davis, c'est tout de même un atout de premier ordre. Dans des contextes aussi différents que ceux de Lille et Francfort, il a su le confirmer.
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Gaêl Monfils et Arnaud Clément à Francfort, lors du 1er tour de la Coupe Davis 2015.

Crédit: Panoramic

3. Une vraie équipe de double, ça compte (double)

L'an passé, Arnaud Clément avait le plus souvent choisi de s'appuyer sur ses joueurs de simple pour composer son double. Le simple d'abord, et je bricole mon double ensuite. C'était compréhensible. Parce que la France dispose d'un quatuor probablement unique au monde. Tsonga-Simon-Gasquet-Monfils sont à peu près d'un niveau équivalent, ce qui offre à chaque fois à Clément une palette de choix inégalable en fonction des circonstances. Mais c'est aussi une limite.
A sélectionner ses quatre Mousquetaires, il se prive derrière de la possibilité de prendre deux purs spécialistes du double. Il faut aussi reconnaitre qu'en Tsonga et Gasquet, la France possède deux joueurs de double très corrects, à défaut d'en être des ultra-spécialistes. Jo avait décroché l'argent à Londres avec Llodra et Gasquet le bronze avec Benneteau. La paire sartho-gardoise a d'ailleurs bien fonctionné en 2014.
Mais on voit aussi les vertus de disposer d'un vrai double, confectionné sur mesure. Avec Julien Benneteau en homme de base, qu'il peut associer à Nicolas Mahut ou Edouard Roger-Vasselin de façon presque indifférente, Arnaud Clément pourrait aligner comme il l'a fait en Allemagne une des meilleurs paires du monde. C'est une option non négligeable. Pourquoi ne pas rééditer l'opération à l'avenir, en prenant par exemple, en plus de Benneteau et Mahut, les deux joueurs les plus en forme du moment en simple ?
Tsonga et Monfils, Monfils et Gasquet, Gasquet et Monfils, Simon et Monfils, etc. Cela éviterait à un de nos joueurs de simple d'enchaîner avec le double et d'être rincé le dimanche. Bien sûr, chaque médaille a son revers. En cas de pépin comme celui de Tsonga à Lille, la solution de repli en simple est moins solide. Encore que. Un Benneteau qui figure dans les 30 premiers mondiaux ferait quand même une roue de secours très présentable si les circonstances l'exigeaient. Beaucoup de pays aimeraient avoir en cinquième choix pour les simples un 27e mondial...
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Nicolas Mahut et Julien Benneteau en double face à l'Allemagne

Crédit: Panoramic

4. Le chemin de la finale sera (très) long

En se hissant pour la sixième année de suite dans le Top 8, la France a fait un premier pas. Mais si cette génération veut enfin décrocher le titre qui lui manque en Coupe Davis, elle a encore beaucoup de boulot devant elle. Le plus dur reste même à faire. En quarts de finale, la Grande-Bretagne l'attend. Andy Murray est le seul membre du Big Four à ne pas avoir remporté l'épreuve et, sur ce qu'il a montré ce week-end, sur le court comme en dehors, il a visiblement envie de bouffer ce Saladier d'argent.
A Glasgow, face aux Etats-Unis, l'ambiance a parfois frôlé le délire collectif, signe qu'au-delà de Murray, c'est tout un pays qui a envie de vibrer pour la vénérable épreuve. Le tennis britannique attendait un titre à Wimbledon depuis Fred Perry en 1936 ? Murray a réglé le problème il y a deux ans. Or la Grande-Bretagne attend aussi une Coupe Davis depuis... 1936. Andy remettrait bien ça.
L'autre information, c'est que Murray n'est pas seul. James Ward a beau pointer au-delà de la 100e place à l'ATP, il sait se transcender en Coupe Davis. Il l'a encore montré face à John Isner. Et le double Inglot-Murray (Jamie, monsieur frère) est compétitif. Il a bien failli déboulonner les frères Bryan. Il faudra donc une grosse équipe de France pour rallier le dernier carré. Reste à savoir où se tiendra la rencontre. A Wimbledon, dans la foulée du tournoi du Grand Chelem ? Le tournoi du Grand Chelem a déjà affirmé qu'il ne comptait pas accueillir l'épreuve cinq jours après la finale du 12 juillet. Murray a glissé une envie : jouer de nouveau à Glasgow.
Ce sera, en tout cas, sur gazon, sauf énorme surprise, ainsi que l'a laissé entendre le numéro 5 mondial. "Je ne sais pas s'il y a des courts en gazon ici mais s'ils peuvent en faire un, je suis pour, car j'aimerais beaucoup rejouer ici", a-t-il confié. Même en cas de victoire, les Bleus pourraient ne pas être au bout de leurs peines. Si l'Australie de Tomic, Kyrgios et Kokkinakis passe l'obstacle Kazakhstan, il faudrait alors se rendre aux Antipodes juste après l'US Open ! Une bonne galère en perspective. Mais à chaque week-end suffit sa peine et sa joie. Pour l'instant, les Français ont encore le droit de rêver. C'est l'essentiel.
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Andy Murray a été porté par le public de Glasgow face aux Etats-Unis

Crédit: Panoramic

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