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Coupe Davis - Trop généreux et pas assez tueur face à Murray, Tsonga peut nourrir des regrets

Alexandre Coiquil

Mis à jour 18/07/2015 à 11:45 GMT+2

COUPE DAVIS - Battu séchèment par Andy Murray en trois sets, vendredi, au Queen's en quart de finale de Coupe Davis, Jo-Wilfried Tsonga peut avoir des regrets. Le Français, trop généreux, n'a jamais pu concrétiser ses temps forts de la rencontre. A l'inverse, l'Ecossais, pas dans son meilleur jour, a piqué au bon moment.

Jo-Wilfried Tsonga - France - Coupe Davis 2015

Crédit: AFP

Jo-Wilfried Tsonga peut nourrir des regrets de sa défaite subie face à Andy Murray, vendredi (7-5, 7-6, 6-2). Pendant deux sets, le numéro deux français s'est pourtant montré au niveau de son rival, récent demi-finaliste à Wimbledon et favori logique de cette rencontre. Ce sont plus les nombreuses occasions manquées qui ont rendu la copie du Manceau perfectible. Au niveau des statistiques, les bonnes intentions tactiques de Tsonga sont restées de simples coups d'essai.
Le Manceau a pourtant forcé les choses en étant constamment dans le court et en allant vers le filet autant que possible. Il n'est pas passé complètement à côté de son match. Il lui a seulement manqué de la continuité. Et surtout plus de présence dans les moments importants. Le facteur "points décisifs" a évidemment souri à Andy Murray, impeccable sur les balles de break qu'il a concédées (3 sauvées sur 4).
Embarqué dans un jour moyen, parfois énervé, l'Ecossais a réussi à faire juste un peu mieux que son opposant. "Il y a des petits regrets et un peu de frustration. Mais Murray a été solide. On connaît son niveau, son pedigree. Le mérite lui revient, il a été solide dans les moments chauds et globalement meilleur dans tous les compartiments du jeu", a affirmé le capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis à France Télévisions.
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Jo-Wilfried Tsonga - France - Coupe Davis 2015

Crédit: AFP

Les trois moments-clés de la rencontre

  • Le jeu de service à 4-5 au 1er set : Tsonga a bataillé pendant plus de huit minutes pour arracher son engagement. Contraint de sauver une balle de set, le Français a vu la rencontre lui échapper à ce moment-là. Avec quatre fautes directes, une panne de premières balles, le N.11 mondial a laissé Andy Murray s'engouffrer dans la brèche. Le Britannique est allé chercher le break sur le service suivant, à (6-5) surtout grâce aux cadeaux de son opposant.
  • Le jeu de service à 3-2 au 2e set : Le début du deuxième set a été le seul moment de la rencontre où Jo-Wilfried Tsonga est passé devant son rival. Cela n'a duré que quatre jeux pour être exact. Mais cela renforce le sentiment que Tsonga avait les armes pour faire le match. A 3-2, Tsonga a vu Murray, pourtant hors de lui, et proche de sortir du match, revenir dans le coup à la raquette. L'Ecossais a récupéré son break de retard en dominant son adversaire, pas en profitant des cadeaux. C'est son moment-clé de la rencontre.
  • Le point à 3/2 Tsonga dans le tie-break du 2e set: Le jeu décisif a été la copie conforme du scénario du deuxième set. Un mini-break obtenu très tôt par Tsonga, puis un Murray qui a allumé les voyants à (3/2). Le N.3 mondial est allé gagner ce point en prenant Tsonga à la gorge sur son service. Ensuite, la bataille a été belle mais Murray, plus précis en retour de service, est parvenu à faire craquer son rival à (11/10).

Les trois statistiques qui ont fait basculer la rencontre

  • 50 fautes directes : Jo-Wilfried Tsonga a trop donné de points sur le gazon du Queen's. Au niveau des fautes directes, son total de 50 a été trop important pour un match perdu en trois sets. En face, Murray n'a commis que 22 fautes, soit deux fois moins que le tricolore. L'Ecossais a tout fait pour que Tsonga prenne des risques, surtout en coup droit décroisé.
  • 49% de points gagnés derrière la seconde balle: Tsonga a passé un nombre de premières balles correct (61%), mais il s'est souvent exposé à la qualité de relance du Britannique sur ses secondes balles. Toujours agressif dans ce registre, Murray a pris sa chance. Cela s'est vu dans les deux derniers jeux du premier set et dans le troisième, où Tsonga n'a passé que 55% de premières.
  • 4 breaks concédés: Andy Murray a pleinement fait jouer ses caractéristiques de relanceur-contreur face à Tsonga. Avec 50% de balles de breaks converties (4/8), il a fait le travail le plus difficile face au Français: lui prendre son engagement.

Ils ont dit

Jo-Wilfried Tsonga: "J'ai manqué d'opportunisme sur les points clés du match. Revenir à un set partout aurait changé la physionomie du match. Malgré tout, j'ai perdu en trois sets. La seule chose que j'aurais dû faire de mieux, c'est d'être plus présent sur ces points. (...) J'ai eu des occasions dans le deuxième set. Au début du troisième, j'ai un petit coup de moins bien et cela ne pardonne pas. Andy joue plus relâché et je cours alors après le score. J'ai été un peu gêné au service à cause du vent, mais du vent, il y en avait pour tout le monde (...)"
Arnaud Clément (capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis): "Je suis content de la façon dont Jo a joué, a tenu à souligner Arnaud Clément. Il a eu une attitude parfaite. Aujourd'hui, il a manqué quelque chose. Mais nous sommes en train de parler d'opportunisme, d'un ou deux détails. Bien sûr, je suis déçu, parce que je suis persuadé que Jo a la possibilité de battre Andy Murray, même s'il part toujours favori contre n'importe lequel de nos joueurs. Mais Jo se donne les moyens. Il bosse. Et il s'est donné une réelle chance aujourd'hui même si la marche était encore un peu haute."
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