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Un double stable et de l'aide pour Tsonga : voilà ce dont la France aura besoin en 2016

Sébastien Petit

Mis à jour 20/07/2015 à 07:46 GMT+2

COUPE DAVIS - La France a encore échoué dans son projet de conquête d'un dixième Saladier d'argent. Un échec qui s'explique par deux raisons majeures : Tsonga était trop seul et l'équipe de double n'a pas été stabilisée.

Nicolas Mahut avec Jo-Wilfried Tsonga à l'entraînement - France - Coupe Davis 2015

Crédit: Panoramic

Après Djokovic en 2010, Nadal en 2011 et le duo Federer/Wawrinka en 2014, un nouveau membre du Big Four a donné bien des regrets au clan tricolore : Andy Murray. L'Ecossais a été incontestablement l'homme du week-end de Coupe Davis, renvoyant les Bleus à leurs chères études. Le dixième Saladier d'argent semble bien loin pour cette équipe de France qui en rêve tout haut depuis plusieurs années, mais qui n'arrive pas à remettre la main dessus. Et cela fait quatorze ans que ça dure. Après cette nouvelle désillusion, cette année où le titre semblait encore à leur portée, les Tricolores ont encore trébuché en quart de finale pour la troisième fois en quatre ans. Et ce, toujours pour les mêmes raisons.
  • Tsonga est encore trop seul
Mais où était Richard Gasquet ? Jouer une rencontre de Coupe Davis sur gazon face aux Britanniques sans avoir le joueur qui s'est hissé dans le dernier carré de Wimbledon peut paraître incongru. C'est pourtant ce que les Bleus ont fait. Ils se sont privés d'un joueur-cadre comme Gasquet, trop fatigué pour répondre au défi physique de cette compétition, et l'ont payé cash. Alors peut-être n'aurait-il pas fait mieux que Gilles Simon, qui n'aura pas démérité durant ce week-end, mais le Biterrois est une pièce essentielle de l'équipe de France qui a été minimisée. Son expérience en la matière et son apport en simple comme en double, ont terriblement manqué aux Bleus.
Encore une fois, toute l'équipe s'est reposée sur les épaules de Jo-Wilfried Tsonga. On sait depuis quelque temps que c'est lui le leader de l'équipe, prêt à partir au front en simple comme en double. Mais seul, il ne peut pas faire de miracle. Cela s'était vu en Argentine, où la bande d'Arnaud Clément avait perdu également en quart de finale. A Buenos Aires, il avait remporté ses deux simples pour une défaite 2-3. Face à la Suisse en finale l'an passé, sa blessure au bras droit avait rendu les choses beaucoup plus difficiles que prévu.
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Jo-Wilfried Tsonga - France - Coupe Davis 2015

Crédit: AFP

En Grande-Bretagne, sa défaite en simple face à Andy Murray vendredi (qui n'a rien de déshonorante) a fait plonger les Bleus dans ce quart de finale. S'il n'est pas un joueur de la trempe d'un membre du Big Four, il est l'un des rares Français capables de tout pour tirer l'équipe vers le haut. Et sans un minimum de répondant à ses côtés, la défaite est inévitable quand il ne gagne pas : les revers en Espagne en 2011 et face aux Etats-Unis en 2012 pour la dernière de Guy Forget à la tête de l'équipe ne pourront pas le contredire.
Souvent mal à l’aise en Coupe Davis, Gilles Simon s'est pourtant révélé cette saison dans cette compétition. Enfin. Après une victoire sur Jan-Lennard Struff au 1er tour et sur James Ward dans ce quart de finale vendredi, le Niçois a presque fait oublier que Gasquet était dans les tribunes et Gaël Monfils devant sa télé. Ces trois joueurs ont tout pour être aussi des leaders à tour de rôle, du moins des lieutenants à fort portentiel à côté du Manceau, mais n'ont jamais vraiment donné le sentiment de le prendre à coeur autant que Tsonga. Devant micros et caméras, c'est l'union sacrée qui est revendiquée, mais est-ce vraiment le cas loin des medias ?
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Gilles Simon - France - Coupe Davis 2015

Crédit: AFP

  • Sans une équipe stable de double, pas de victoire possible en Coupe Davis
C'est une nouvelle fois la leçon qu'Arnaud Clément devra recopier cent fois pour la rentrée 2016. La France n'a pas d'équipe de double stable. Depuis son intronisation en 2013, Arnaud Clément a utilisé cinq paires différentes en huit rencontres de Coupe Davis. Benneteau et Llodra ont été le duo le plus utilisé (3 titularisations), devant Tsonga et Gasquet (2 fois). Une instabilité qui s'explique notamment par les forfaits des uns et des autres au cours des trois saisons de capitanat. Si le bilan est positif (5 victoires pour 3 défaites), force est de constater que chaque défaite du double entraîne irrémédiablement une défaite de l'équipe tricolore.
Michaël Llodra est désormais à la retraite, à Londres, Julien Benneteau était en convalescence et Richard Gasquet en retrait de l'équipe. C'est alors que Nicolas Mahut est venu se greffer à l'équipe. Si son manque d'expérience en la matière n'a pas été préjudiciable lors du premier tour en Allemagne, il a été criant de vérité face aux frères Murray. Malgré sa proximité avec Tsonga sur le circuit et son amour du jeu sur gazon, son association avec le Manceau sur ce week-end a été un échec. Et cette défaite a été fatale aux Bleus, Andy Murray étant solide tout au long du week-end.
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Tsonga Mahut versus Jamie et Andy Murray - Coupe Davis 2015

Crédit: AFP

Bien sûr, rien ne dit que le cinquième match aurait été remporté par les Français (Gasquet face à Ward si l'on en croit les dires de Clément), mais les chances de victoire au dimanche matin seraient passées de 10% à 50%. Quitte à faire jouer Mahut et se passer des services de Gasquet, pourquoi ne pas avoir aussi lancé plus tôt l'Angevin avec Pierre-Hugues Herbert, cantonné dans un rôle de joker sur ce tour? Ils jouent ensemble régulièrement cette saison, se sont hissés en finale de l'Open d'Australie en janvier et se sont même imposés sur le gazon du Queen's juste avant Wimbledon. Arnaud Clément n'a pas été jusque là, ni en Allemagne ni en Grande-Bretagne. Un autre regret.
Après la défaite en finale face à la Suisse, Arnaud Clément avait été critiqué sur la gestion de la crise Tsonga, mais également sur le manque d'entraînement de ses joueurs en double. Pour les observateurs présents lors du stage de préparation, les séances de répétition dans cet exercice n'avaient pas été très poussées. Et la défaite de Benneteau et Gasquet face à Federer et Wawrinka n'avait été que la suite logique des choses. Depuis, aucune paire tricolore n'a réussi à s'installer durablement en Coupe Davis. Il serait sans doute temps que Clément l'impose désormais s'il veut remporter un jour un dixième Saladier d'argent avant de rendre les clés de l'équipe. Sans cela, il ne pourra pas y avoir de victoire finale.
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Gasquet, Mahut, Tsonga, Simon à côté de Clément - Coupe Davis 2015

Crédit: AFP

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