Demi-finale : La victoire de Gasquet, c'est aussi celle de Noah

Les Bleus ne sont pas encore en finale de la Coupe Davis cette saison. Mais au-delà de la rencontre tendue qui les attend tout le week-end, ils se sont enlevé une épine du pied en envoyant Gaël Monfils loin de Zadar. Une absence qui n'a pas fini d'alimenter les rumeurs et les interrogations. Sérieusement blessé ? Coup de bambou ? Coup de spleen ? Nous ne le saurons sans doute jamais, mais le problème n'est pas là. Il n'est plus là pour être exact, le capitaine l'ayant évacué en 48 heures. Une absence qui a surtout permis à Gasquet de ressortir du bois alors que personne ne voyait en lui un joueur capable de tenir son rang ce week-end.

Du Noah tout craché. Il est connu et réputé pour savoir gérer un groupe. Le capitaine des Bleus a montré que le forfait de dernière minute du meilleur Français de la saison pouvait être résolu sans tomber dans les excès du passé. Souvenez-vous du psychodrame Tsonga en finale 2014 qui avait joué blessé pour ne pas laisser ses coéquipiers dans la panade à Villeneuve-d'Ascq... sans imaginer les tensions que cela allait engendrer. Arnaud Clément et le staff des Bleus s'étaient embourbés dans un mensonge maladroit pour expliquer la non titularisation du Manceau en double, au lendemain de sa défaite face à Wawrinka... avant de lâcher le morceau, la tête basse et la mine grise.

A Zadar, Noah a joué franc jeu : Monfils ne joue pas car ce n'était pas possible de l'aligner. C'est terrible pour les Bleus, mais c'est comme ça. Point barre. Autant l'assumer d'entrée de jeu plutôt que de louvoyer. Le capitaine des Bleus savait que le réservoir des joueurs français était suffisant pour palier le problème. Il est allé rechercher un Gasquet en méforme plutôt qu'un Simon en manque de résultats. Il a eu le bonheur (et la chance) de voir que le N.3 tricolore était bien le meilleur remède... pour le moment. "Je l'ai félicité pour sa sélection en l'encourageant, en lui disant qu'on était derrière lui, qu'il n'était pas là par défaut." La déclaration de Noah peut paraître saugrenue, elle a eu le mérite d'avoir fait son effet.

"Yannick, c'est un grand capitaine, a reconnu un Gasquet soulagé après sa victoire sur Borna Coric (6-1, 7-6, 6-2). Il pousse tout le monde à 1000%. Il a un charisme naturel. C'est quelqu'un d'imposant, tout en restant calme sur la chaise." A voir la motivation du Biterrois, il faut croire que le capitaine des Bleus a eu les mots justes pour transcender le Français. La méthode Noah dans toute sa splendeur. "J'avais de la pression avant ce match. Je manquais de repères, mais au final, je suis assez soulagé." Au point d'annoncer la couleur pour la suite : "Je suis capable de gagner contre Cilic dimanche. Ce sera dur, je sais comment il faut faire pour le battre." La France n'est pas encore en finale, mais elle a au moins retrouvé des couleurs.