Noah : "Il nous reste 100% d'efforts et 80% sont pour Richard Gasquet"

Troisième match de Coupe Davis cette saison et troisième scénario différent pour Yannick Noah. Un perfect au premier tour face au Canada (5-0), de petites sueurs froides en quart face à la République tchèque, qui a remporté le premier simple avant les trois rencontres suivantes (3-1). Et maintenant, situation de crise : la France est menée 2-1 par la Croatie après le double. Les sourires sont devenus grimaces à Zadar. Les tensions, palpables.

"Nous ne sommes pas morts !," insiste un Noah prêt à tout pour redonner un peu d'optimisme au tableau sérieusement noirci. "La patrie est en danger, mais on va se bagarrer jusqu'au bout! On a eu pas mal d'adversité, mais on a été bon moralement. Il faut arriver sur le terrain avec l'idée que c'est possible.

Avant de savoir si Lucas Pouille fera le poids dans le match final, le problème est désormais concentré sur Marin Cilic. C'est lui qui a égalisé vendredi soir en battant Pouille. Et c'est encore lui, avec le costaud Ivan Dodig à ses côtés, qui a fait virer la Croatie en tête après le deuxième jour.

Ce sera à Richard Gasquet de prendre le taureau par les cornes pour faire ce qui n'a pas encore été fait à Zadar : le battre. "On joue contre un mec qui pour le moment joue mieux que nous, a résumé le capitaine tricolore. Mais Cilic a passé sept heures sur le terrain en deux jours. Cela peut nous donner un peu d'espoir."

Vendredi soir, Gasquet semblait déjà prêt psychologiquement à jouer cette partie face au onzième mondial. Le Biterrois a même glissé qu'il pouvait le battre dimanche. Sur le circuit, il l'a fait deux fois sur trois, mais leur dernière confrontation à Indian Wells cette saison a tourné en faveur de Cilic. Son affirmation n'est toutefois pas tombée dans l'oreille d'un sourd.

"Que Richard le batte ? J'en rêve !", en a souri Noah. "Il a techniquement la possibilité de le sortir de sa zone de confort. J'espère qu'il va pouvoir délivrer son meilleur tennis, c'est possible. Richard a fait un très bon premier match. Il a fait une bonne semaine d'entraînement, c'est un joueur qui du jour au lendemain peut sortir un très bon match."

Devenu leader de l'équipe après le départ de Monfils, Gasquet va devoir supporter la pression sur ses épaules dans une ambiance particulière, parfois à la limite du fair-play de la part du public croate très agité en tribunes. "On va se bagarrer et vendre chèrement notre peau. Il nous reste 100% d'efforts et 80% sont pour Richard". C'est peu de le dire...

En Coupe Davis, dans un scénario similaire avec la France menée de la sorte le samedi soir, Gasquet a été mis trois fois en situation : face à la Russie en quarts de finale 2006 et 2005 et face à la Suisse en finale 2014. Dimitri Tursunov, Nikolay Davydenko et Roger Federer ont tous eu le dernier mot.