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Herbert et Mahut : la révolution du double est en marche

Sébastien Petit

Mis à jour 17/07/2016 à 09:50 GMT+2

COUPE DAVIS 2016 - La bande de Yannick Noah s'est enfin trouvé le duo qui lui manquait pour aller au bout de la compétition. Grâce au sang-froid et à leur expérience, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont permis aux Bleus de se placer idéalement avant les rencontres de dimanche. A Tsonga et Pouille de leur donner raison.

Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut avec la France en Coupe Davis 2016.

Crédit: AFP

La Coupe Davis est une compétition à part. S'ils en doutaient encore, Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut s'en sont bel et bien aperçu. Etre numéros un mondiaux et sortir lauréats d'un tournoi du Grand Chelem donnent de la confiance mais pas spécialement les clés pour s'imposer dans cette compétition par équipe. Si, pour Yannick Noah, aligner les récents vainqueurs de Wimbledon était une évidence aux yeux du capitaine, marquer ce point si essentiel était loin d'être gagné d'avance.
Perdre le double a systématiquement fait plonger les Bleus en Coupe Davis. S'incliner ce samedi n'aurait pas encore condamné les Français, mais cela aurait incontestablement été mal vécu. D'abord par les joueurs eux-mêmes, spécialistes du double. Ensuite par le capitaine qui a lancé la paire française dans des conditions difficiles. Cela s'est reflété sur le tableau d'affichage : cinq sets avec des hauts et des bas, mais finalement une victoire au bout qui montre que le capitaine a eu raison de leur faire confiance. Lui qui ne jurait que par les joueurs de simple pour former un duo de choc en double, dans la pure tradition de ces dernières années, s'est aperçu qu'il avait de l'or entre les mains.
"Cela arrive très souvent, on gagne facilement le premier set et tout d'un coup l'adversaire gagne un jeu et la vibration du match tourne, a analysé Noah à chaud. Mais j'ai le sentiment que durant toute la partie, on dominait. Au moment de terminer, les gars ont joué comme des champions. Nico et Pierre-Hugues ont été super.Je n'ai pas dit grand chose aux gars pendant ce match, ils se connaissent très bien, ils ont gagné des tournois. Il faut retrouver ce qui est important: 'regarde la balle' ou 'bouge tes jambes'. C'est tout ce qui j'ai dit."

Mahut : "Au cinquième set, la consigne a été d'oublier le score"

"Au cinquième set, la consigne a été d'oublier le score, affirme de son côté Nicolas Mahut. Et de vraiment se concentrer sur nous, pour bien terminer le match." L'Angevin jouait son troisième match de double dans cette compétition avec un troisième partenaire différent (Benneteau, Tsonga et Herbert). Mais celle-ci, obtenue au lendemain d'apprendre qu'il participerait bien aux J.O. de Rio avec son compère, il en gardera un souvenir ému. Alors que la partie se durcissait, c'est lui qui a tenu les rênes lorsque le bras de Pierre-Hugues a commencé à se tendre. "Cela faisait une semaine que l'on se préparait pour ce match. On n'a rien laissé au hasard, on a toujours été ensemble. On se connaît par coeur et ça nous aide."
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Nicolas Mahut en Coupe Davis

Crédit: AFP

Sa dernière sortie aux côtés de Tsonga face à la Grande-Bretagne, il y a tout juste un an, s'était soldée sur un échec face aux frères Murray. Une défaite qui était restée en travers de la gorge de tout le clan français. L'élimination, actée dès le lendemain, avait fait échouer les espoirs de victoire finale tant attendue et précipité le renvoi du capitaine de l'époque, Arnaud Clément, dans les conditions que l'on sait. Jouer ce quart de finale avec les Bleus a permis à Mahut et Tsonga de mettre les choses au point, et de communiquer dans les vestiaires bien mieux qu'il y a un an sur le court du Queen's.
"Sur l'ensemble du match, j'ai le sentiment que l'on a été supérieurs. On a gagné en cinq sets, donc, c'était très difficile, mais malgré tout, j'ai senti qu'on était un tout petit peu au-dessus sur l'ensemble du match. Mais avec les émotions, avec la difficulté de la Coupe Davis, ça va vite, cinq secondes de déconcentration et l'adversaire revient." Il ne le dira pas, mais Yannick Noah sait qu'avec une autre formation, les Bleus n'auraient sans doute pas gagné cette partie. Cela fait 90 ans que les Tricolores ne se sont pas imposés en République tchèque, la faute en grande partie à des défaites en double. Ce samedi, la France a trouvé le duo qui lui a permis de revenir de loin. Et qui lui permettra sans doute d'aller très loin.
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