Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

République tchèque - France (1-3) : les 3 enseignements après la qualif' des Bleus en demi-finale

Sébastien Petit

Mis à jour 17/07/2016 à 21:45 GMT+2

COUPE DAVIS 2016 - Avec une équipe renouvelée à 50%, la France a trouvé les clés pour s'imposer en République tchèque et valider son billet pour les demi-finales. Un pari mesuré et gagnant pour Yannick Noah qui a tout de même souffert à Trinec, où des certitudes ont émergé. De la paire Herbert/Mahut indispensable à Lucas Pouille en sauveur des Bleus, voici les enseignements après leur victoire.

Groupe France Noah Tsonga Simon - Coupe Davis 2016

Crédit: AFP

Les Bleus ont retrouvé une équipe de double

C'est la première nouvelle à souligner : les Bleus ont sans doute trouvé l'équipe de double qui leur manquait. Ces deux dernières années, l'idée était de rassembler deux joueurs de simple pour se garder une possibilité de plus le dimanche en cas de difficultés des titulaires. Sauf que cela n'a jamais véritablement porté ses fruits. La génération dorée des Tsonga-Gasquet-Monfils-Simon n'a jamais réussi à aller au bout ensemble, même si le duo Tsonga-Gasquet a longtemps représenté une équipe crédible en double... malheureusement, les deux leaders tricolores ne jouent pas suffisamment ensemble pour travailler vraiment cette spécialité. Et dès que l'un manquait à l'appel, l'équipe était mise en porte-à-faux, même si Julien Benneteau a souvent joué les bouées de sauvetage après la fin de son partenariat avec Llodra.
Il a fallu l'avènement de la paire Mahut/Herbert pour que cela saute aux yeux. Mais il a aussi fallu du temps. Après une pige en Challenger en 2013, les deux hommes se sont vraiment trouvés fin 2014 en remportant le titre à Mouilleron-le-Captif. En 2015, une finale à Melbourne les a révélés avant que deux titres au Queen's et surtout à l'US Open ne les couronnent pour de bon. 2016, c'est l'explosion : six titres, dont trois Masters 1000 de suite, une victoire à Wimbledon et les places de numéros un et deux mondiaux de la spécialité. Leur présence en République tchèque était "une évidence" pour Yannick Noah. Nous verrons s'il tiendra le même discours en septembre si Gasquet et Monfils sont aptes à jouer en demi-finales. Mais avec un duo pareil, le capitaine a de l'or entre les mains. Et la solution à un casse-tête auquel Arnaud Clément n'a pas trouvé de réponse lors de son capitanat.
picture

Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert lors de la Coupe Davis 2016.

Crédit: AFP

Pouille, une nouvelle alternative plus que crédible

Ancrer Mahut et Herbert en double signifie ne conserver ainsi que deux places aux joueurs de simple en puissance. C'est-à-dire sacrifier un Tsonga, un Gasquet, un Monfils ou un Simon alors que les quatre peuvent faire l'affaire. Mais être capitaine, c'est faire des choix et pas mal de diplomatie. Il se trouve que souvent les quatre premiers joueurs français du classement ATP ne sont pas en forme en même moment, que certaines surfaces conviennent mieux à certains qu'à d'autres. Et que d'autres joueurs poussent pour aussi chambouler l'ordre établi. Lucas Pouille est l'un de ceux-là. Yannick Noah n'a pas réchigné à faire appel à lui pour palier l'absence de Richard Gasquet, blessé au dos, et de Gaël Monfils en totale méforme. Bien lui en a pris : le Nordiste a clairement répondu présent en empochant un point primordial en République tchèque face à Jiri Vesely vendredi.
Si cela ne fait pas de lui un joueur indiscutable pour le futur (pour le moment), Pouille sait qu'il a marqué des points. Il a poussé Gilles Simon sur le banc des remplaçants et a montré qu'il était une alternative plus que crédible aux yeux de Noah. Sa confiance emmagasinée à Wimbledon, où il a atteint les quarts de finale, l'a porté comme espéré pour construire une victoire probante en quart et éviter aux Bleus une nouvelle désillusion en quart de finale de Coupe Davis... comme l'an passé. Voilà Noah avec un nouveau joueur de simple dans son vivier. Lui-même affirmait que l'équipe de France n'était pas seulement quatre hommes pendant toute la campagne, mais une dizaine. Après l'épreuve de Trinec, c'est on ne peut plus vrai.
picture

Lucas Pouille en Coupe Davis en 2016

Crédit: AFP

Noah ne veut plus mettre la pression sur Tsonga

Un joueur a moins bien vécu ce week-end prolongé en République tchèque : c'est Jo-Wilfried Tsonga. Le Manceau a perdu le match inaugural face à Lukas Rosol, certes dans un contexte très particulier marqué par l'attentat de Nice. Mais a montré une fébrilité qu'on lui connaissait peu. Lui-même le reconnaît : la pression sur ses épaules est énorme. Si ses équipiers ne veulent pas lui faire ressentir, il se sent investi d'une mission : lui, le Français au meilleur bilan actuellement en Coupe Davis (24 victoires en 32 matches), ne doit pas faillir. Il n'a pas le droit à la défaite. C'est lui qui le dit. Au point parfois de céder sous la pression qu'il n'a pas connue dans ses premières années.
Il traîne ce fardeau depuis les six dernières rencontres de Coupe Davis en connaissant la défaite à cinq reprises, avec plus ou moins d'incidences négatives sur l'équipe. A Trinec, Yannick Noah a essayé de lui enlever cette pression, à sa manière : "Il est important dans notre groupe, mais ce n'est pas notre leader, ni un leader dans le vestiaire. C'est notre numéro un, ce n'est pas pareil." Une façon de jouer sur les mots pour le faire décomplexer après une défaite ou une victoire obtenue à l'arraché face à un joueur de seconde zone. Comme toujours, JWT n'a jamais ménagé sa monture dans cette compétition. Il l'a encore montré ce week-end en allant chercher la qualification face à Jiri Vesely. Comme il a montré une autre vérité : sans lui, les Bleus ne pourront pas gagner la Coupe Davis.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité