Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Masters 1000 Indian Wells 2015 - Pourquoi Rafael Nadal va revenir à son meilleur niveau...

Patrick Mouratoglou

Mis à jour 12/03/2015 à 11:54 GMT+1

Pour Patrick Mouratoglou, pas de doute, Rafael Nadal reviendra à son plus haut niveau d'ici Roland-Garros. En attendant de rejouer sur terre battue, il ira à Indian Wells et Miami pour jauger ses progrès réalisés depuis l'Open d'Australie. Décryptage.

Rafael Nadal à Buenos Aires - ATP 2015

Crédit: Panoramic

Comme souvent désormais, Rafa revient à la compétition après avoir souffert d’une longue période d’arrêt, consécutive à des blessures. Après un Open d’Australie décevant pour lui en termes de niveau de jeu et de résultat, nombre d’observateurs se demandent s’il retrouvera son meilleur niveau.
En ce qui me concerne, je n’éprouve aucune inquiétude quant à sa capacité à rejouer son meilleur tennis. Depuis maintenant de nombreuses années que le Majorquin évolue sur le circuit, nous commençons à avoir un certain nombre de certitudes le concernant. Nous possédons également de nombreux éléments sur son mode de fonctionnement.
Rafa est un compétiteur né. Il est capable de pallier la faiblesse de son niveau de jeu, lorsque c’est nécessaire, grâce à des capacités mentales hors normes. Lors de ce dernier Open d’Australie, il a, une fois de plus, été phénoménal en remportant de nombreuses rencontres en dépit d’un niveau de tennis qui était loin d’être son meilleur. Mais nous savons également que, chez lui, rien ne remplace les victoires pour retrouver la plénitude de ses moyens tennistiques.

Nadal est un anxieux, qui sait se rassurer par le travail, mais qui a besoin de confirmations pour se sentir en totale confiance

A Melbourne, je craignais qu’il fût trop juste dans ce domaine, et cela a été le cas. L’Espagnol a besoin de nombreux succès avant de se sentir vraiment à l’aise. Monter en puissance match après match est son credo. Je suis toujours impressionné qu’un champion de cette ampleur ait tant besoin de jouer et gagner pour retrouver ses repères. C’est probablement la conséquence de sa personnalité.
Nadal est un anxieux, qui sait se rassurer par le travail, mais qui a besoin de confirmations pour se sentir en totale confiance. En revanche, lorsqu’il atteint cet état tant recherché, il devient quasiment injouable.
Revenir du diable vauvert ? Cela ne lui fait aucunement peur. En 2013, il a réalisé l’un des plus impressionnants retours de l’histoire du tennis en remportant dix titres dont deux tournois du Grand Chelem, et récupéré la place de numéro un mondial après huit mois privés de compétition. Il n’y a aucune raison de penser qu’il ne va pas nous refaire le coup cette année.
Ses "mauvais" résultats du début de saison, ou plutôt ses contre-performances, s’expliquent simplement par son manque de compétition. Il aime se reconstruire sur terre battue et en débutant sur des tournois moins relevés. C’est finalement ce qu’il a pu faire après l’Australian Open en atteignant les demi-finales de Rio de Janeiro et surtout en s’imposant à Buenos Aires. Sa reconstruction prend forme petit à petit, mais elle est en bonne voie.

Sa tendance principale : ne jouer que des morceaux de saison

Si, selon moi, il abordera une fois encore Roland-Garros dans la peau de l’archi-favori, mes seules inquiétudes le concernant tournent autour de sa santé sur le moyen terme. Nous savons que sa capacité de travail et son intensité dans l’effort constituent, à la fois, certaines de ses immenses qualités, mais aussi son talon d’Achille, car elles l’ont conduit à sur-exploiter son corps depuis de nombreuses années. Il continue à en payer le prix et de plus en plus souvent.
Certaines tendances se dessinent. La première est son inefficacité de plus en plus marquée sur gazon, observée ces trois dernières années. Les contraintes de la surface avec notamment l’obligation de descendre plus bas sur les jambes, lui posent un véritable problème, car cela entraîne une pression trop importante sur ses genoux. Gêné dans ses déplacements, et soumis à une douleur constante, il peine à y pratiquer le même type de tennis que celui qui lui a permis de remporter Wimbledon à deux reprises (2008 et 2010) en cinq finales.
Autre tendance : il ne réalise plus que des morceaux de saison. Il choisit de plus en plus de se concentrer sur les parties de saisons qui lui sont essentielles, à savoir de l’Open d’Australie jusqu’à Roland Garros, puis la tournée américaine suivie de l’US Open. Ces trois tournois du Grand Chelem sont ses priorités aujourd’hui, et il sait que pour s’y préparer idéalement, il doit remporter des titres dans les semaines qui les précèdent.
Les Masters 1000 d'Indian Wells et de Miami seront des tournois importants pour lui, car s’il s’est rassuré en remportant de nombreux matchs dernièrement sur terre battue, il doit tester son efficacité sur la résine américaine et face aux meilleurs joueurs du monde. La suite de sa saison en dépend.
picture

Rafael Nadal - Open d'Australie 2015

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité