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Tiriac persiste et signe

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ParEurosport

Mis à jour 13/05/2012 à 21:42 GMT+2

Ion Tiriac persiste et signe. Malgré les critiques, nombreuses, le Roumain défend la terre battue bleue de Madrid. Et balaie les menaces de Rafael Nadal et Novak Djokovic, qui ont annoncé qu'ils ne reviendraient pas l'an prochain si la couleur des courts ne changeait pas.

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Crédit: Eurosport

Lors d'une conférence de presse en forme de procès, Ion Tiriac n'a pas eu besoin d'avocat. La moustache tonitruante, le Roumain, accompagné de Manuel Santana, n'a pas franchement fait amende honorable. Il le dit et le redit, le bleu, pour la terre battue, est "la meilleure couleur". "Nous avons fait tous les tests de couleur avec la balle et tous les résultats indiquent que la balle se voit 15% mieux sur la terre bleue. Tous nos tests chimiques sont bons." Manifestement, ce débat sur l'apparence des courts de Madrid l'irrite au plus haut point. "Qu'ils l'essaient d'abord", avait tonné Tiriac avant le tournoi, persuadé que les critiques se calmeraient une fois le tournoi en, marche. Elles ont redoublé d'intensité? Tiriac s'en moque.
Pour lui, ce débat est un faux débat. "Il y a deux choses, explique-t-il, la couleur et le court. Nous avons essayé de faire le meilleur court possible, en tenant compte du fait que nous avions très peu de temps pour le faire". Il concède des problèmes, il conçoit des critiques, mais sur la nature des courts, pas sur leur couleur. "On essaie depuis trois ans d'améliorer leur qualité. On fait appel à des spécialistes, mais les faux-rebonds persistent mais cette année on avait quelque chose de nouveau. Oui, le court était trop glissant. Mais pour tout le monde."
"Très peu de gens peuvent m'apprendre quelque chose à propos de ce jeu"
Au ressenti des joueurs, Tiriac oppose son vécu. "Je ne suis pas mégalo, mais je pense que très peu de gens peuvent m'apprendre quelque chose à propos de ce jeu", assène-t-il, minimisant l'ampleur de la polémique. Oui, Nadal et Djokovic sont montés au créneau mais, d'après le propriétaire du tournoi castillan, ils sont globalement isolés. "La surface est critiquée par un petit nombre de joueurs", estime-t-il. Et ces critiques, qui plus est, sont largement exagérées de son point de vue. "Il y avait des problèmes mais je ne pense pas que le court était si monstrueux qu'on ne pouvait pas jouer dessus et je ne pense pas qu'on puisse le comparer à une patinoire." Au passage, Santana a tenu pour sa part "remercier publiquement Federer, qui a dit hier (samedi) qu'un joueur pro devait pouvoir jouer en altitude, sur herbe, sur terre."
C'est aussi l'avis de Tiriac, pas loin de penser que les joueurs, fussent-ils des stars, devraient s'adapter plutôt que de râler. "Personne ne peut remettre en question l'impact que le nom de Rafael Nadal a sur le sport en général, personne ne peut remettre en question ses résultats et sa personnalité, c'est l'un des rares champions à avoir les pieds sur terre", admet le Roumain, avant de poursuivre: "Mais les joueurs doivent faire comme Ronaldo du Real Madrid qui glisse quand il pleut et qui se relève et court encore plus vite car il ne peut rien faire pour stopper la pluie. Lesjoueurs doivent gagner le plus possible, tout ce que le marché permet mais ils doivent le rendre au jeu."
"Les joueurs passent, le jeu reste"
Nadal et Djokovic ont menacé de ne pas revenir en 2013 si la terre était toujours bleue? A la bonne heure, leur répond Tiriac, pas franchement impressionné. "Les joueurs passent, le jeu reste, note-t-il. Ils doivent faire preuve de professionnalisme. Il y a une règle qui dit qu'ils doivent jouer les neuf Masters 1000. Mais il n'y a pas une règle dans les bouquins de l'ATP ou WTA qui indique la couleur que la terre battue doit avoir ou qui interdit d'autres couleurs que le rouge." Il se pose en novateur et en réformateur face aux joueurs, trop frileux.
Et Tiriac de rappeler que rien n'est jamais figé dans le marbre.  "La tradition, ce n'est pas conserver 100% la même chose, on l'a vu avec les améliorations au fil des ans, comme le hawk-eye (...) Quand les balles sont devenues jaunes, ça a été comme une révolution. Chaque changement dans le jeu est toujours difficile à faire accepter." Il est certain d'avoir raison avant tout le monde. "D'ici cinq ans, tous les tournois nous suivront à part Wimbledon et Roland Garros à cause de la tradition", assure-t-il. Le bras de fer n'est donc sans doute pas terminé entre les organisateurs et les déçus de la terre battue bleue. Tiriac a aussi rappelé que la décision de renouveler l'expérience ne lui incombait pas, mais qu'elle serait prise par l'ATP et la WTA. "Ce sont les administrateurs du jeu qui vont décider", a-t-il conclu. Mais qu'on ne compte pas sur lui pour faire machine arrière...
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