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Finale Masters 1000 Madrid : Kei Nishikori, l’homme qui a fait paniquer Rafael Nadal

Amandine Reymond

Mis à jour 12/05/2014 à 08:57 GMT+2

Auteur d’une heure de jeu monstrueuse contre Nadal en finale à Madrid, Kei Nishikori sera l’un des hommes à battre à Roland-Garros.

Kei Nishikori est passé tout près de l'exploit contre Rafael Nadal à Madrid

Crédit: AFP

Cette saison, il y a ceux qui ont battu Nadal sur terre battue en profitant de ses inhabituels doutes printaniers. Ferrer, Almagro. Et il y a celui qui lui aura imposé son joug, pendant une heure, dans des proportions très rarement vues sur le circuit depuis dix ans que le Taureau de Manacor y infuse sa science de la surface. Kei Nishikori, aura mené 6-2, 4-2 sous les yeux d’un public madrilène médusé, dimanche en finale du premier Masters 1000 de sa carrière.
Le plus intéressant dans l’histoire, c’est qu’il a tennistiquement mérité de bénéficier d’une telle avance, contre un numéro un mondial qui avait plutôt raison d’être fier de ses sensations retrouvées sur ocre mais qui en a oublié bien vite ses repères. "J'ai fait deux bons premiers jeux et après j'ai eu un gros blocage psychologique, il a fallu que je me batte pour réussir à dépasser ça", a reconnu Nadal.
Le douzième joueur mondial, récent successeur de Nadal à Barcelone (son deuxième titre de l’année après Memphis), a pratiqué un tennis qui a fait dire à Toni Nadal, après coup : "C'est une victoire injuste, nous avons eu beaucoup de chance." La chance de l’oncle Toni, c’est que Nishikori avait mal partout. Le dos croyait-on. Mais plutôt la hanche, ou la jambe gauche, plus probablement tout cela à la fois. "Jusqu'à 6-2, 4-2, j’ai sûrement joué le meilleur tennis de ma vie au début, surtout contre Rafa, a dit le Japonais, attristé en conférence de presse d’après-match. A 4-2 sur le service de Rafa dans le deuxième set, je me disais que si j'arrivais à garder mon service, j'avais des chances de gagner. Mais je ne pouvais déjà plus bouger."
Je ne m'étais jamais senti aussi bien sur terre
Difficile dans ces conditions de reproduire le schéma qui avait si bien marché jusqu’ici : prendre la balle le plus tôt possible, refuser de reculer, trouver des angles capables de dérégler Nadal en attaque comme en défense, tenir patiemment le rythme, et jouer les points importants avec cran, comme si tout cela était normal. Le tableau était tellement impressionnant qu’il fut demandé à Nadal en conférence de presse si le poulain de Michael Chang avait l’étoffe d’un numéro un mondial. Nadal fit une réponse prudente, visiblement sceptique sur la carrosserie de Nishikori : "Je ne sais pas, c'est très compliqué d'être numéro un. Il ne faut pas aller trop vite. Il promettait beaucoup, mais il a eu des blessures (NDLR : déjà un autre abandon cette saison, à Delray Beach, et un forfait à Miami). Et là il progresse bien. Ce qui est certain c'est qu'il peut être parmi les huit. Pour être numéro un, il devra prouver qu'il est capable d'être régulier toute la saison."
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Kei Nishikori au Masters 1000 de Madrid

Crédit: AFP

Pour l’instant, ça ne se passe pas mal. Nishikori a connu un demi-accroc en janvier à Brisbane contre Lleyton Hewitt en demi-finale. Depuis ? Soit il a gagné le tournoi, soit il a été stoppé par Haas, un joueur qui évolue dans ses eaux à l’ATP (à Indian Wells), ou par Nadal lui-même. A Melbourne, en huitièmes de finale, Nishikori avait tout fait comme le numéro un mondial jusqu’aux fins de set, abandonnées à la nervosité (7-6, 7-5, 7-6). Le grand rival du Nishikori 2014, c’est le corps. "Samedi, ça allait mal après la (longue) demi-finale contre Ferrer. Après, j'ai eu du mal à récupérer, j'ai eu du mal à me lever dimanche matin. Mais battre David samedi et jouer comme ça en finale, cela me donnait une chance de gagner. Ce sont des choses positives même si je n'ai pas pu aller au bout."
"Je ne m'étais jamais senti aussi bien sur terre, a enchaîné le Japonais, dont le jeu s’est "modernisé" en l’espace de quelques mois. J'ai d'excellentes sensations. Je joue beaucoup mieux depuis l'année dernière et cette saison je suis beaucoup plus offensif et agressif. Même contre Nadal, je jouais agressif. J’essayais de ne pas jouer son jeu mais j'ai bien vu aussi qu'il faisait beaucoup plus d'erreurs que d’habitude. Mais c'est vrai que je jouais bien…" Si le tirage au sort de Roland-Garros devait avoir lieu aujourd’hui, Nishikori ferait partie des cinq joueurs à éviter absolument avant les quarts de finale. Il n’est pas certain du tout qu’un tournoi de Rome, (très) probablement sans lui dans le tableau, changera la donne d’ici dix jours.
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