Monte-Carlo 2014 : Les Français veulent sortir de leur torpeur hivernale

Les premiers mois de l'année 2014 ne resteront pas comme un grand crû pour le tennis français. Entre blessures, méformes et doutes existentiels, les Tricolores n'ont pas été très en vue jusque-là. Gaël Monfils a été le seul à gagner un tournoi (Montpellier). Et on ne dénombre que quatre finales en trois mois : Monfils à Doha, Richard Gasquet à Montpellier, Jo-Wilfried Tsonga à Marseille et Edouard Roger-Vasselin à Chennai. Le mois de mars a été particulièrement pénible pour les Français. Seul Julien Benneteau a tiré son épingle du jeu lors de la tournée américaine, avec un quart de finale à Indian Wells et un troisième tour à Miami.

L'heure n'est pourtant pas aux états d'âme. Car avec Monte-Carlo s'ouvre un long tunnel de trois Masters 1000 sur terre battue, avec Madrid puis Rome, avant la grande échéance que constitue Roland-Garros. Le tournoi monégasque est généralement un indicateur fiable des forces en présence, sur une surface que les Français ont souvent eu du mal à apprivoiser. Le dernier vainqueur d'un Masters 1000 sur terre battue est Cédric Pioline en 2000, à Monte-Carlo justement. "C'est un tournoi où on n'est pas tout à fait prêt, mais c'est vrai pour tous les joueurs, observe Jo-Wilfried Tsonga. On sait qu'on ne va pas forcément jouer notre meilleur tennis ici, mais ça reste un tournoi important. Et c'est clair que bien jouer ici, ça mène souvent à faire un bon Roland-Garros."

Encore une fois, tout n'est pas rose pour les Tricolores. Gasquet a déclaré forfait samedi, toujours gêné par les douleurs lombaires qui l'avaient contraint à renoncer au quart de finale de Coupe Davis contre l'Allemagne le week-end précédent. Le numéro un français va couper pendant au moins deux semaines et se soigner avec des infiltrations. Si sa participation à Roland-Garros n'est nullement remise en cause, il ne faudrait pas que ses ennuis se prolongent beaucoup plus longtemps. Monfils, lui, s'est fait quelques frayeurs la semaine passée, en se blessant à une cheville à Casablanca au Maroc. Et le sort l'a placé sur la route du numéro deux mondial et tenant du titre Novak Djokovic, qu'il pourrait retrouver en huitièmes de finale. Le Serbe attend aussi dès le deuxième tour Benoît Paire, qui espère en avoir fini pour de bon avec les problèmes de genou qui le poursuivent depuis la fin de saison passée.

Dans ce paysage assez peu réjouissant, Tsonga, demi-finaliste à Monte-Carlo et Roland-Garros l'an dernier, paraît finalement une fois de plus le seul à pouvoir tenir un véritable rôle de leader tricolore. Le numéro deux français aurait dû avoir un premier tour compliqué face au Letton Ernests Gulbis. Mais le forfait de Gasquet lui a permis d'être reversé dans une autre partie du tableau et d'être exempté du premier tour. Malgré son début de saison en demi-teinte, Tsonga a largement la possibilité d'aller en quart, où il pourrait croiser Roger Federer qui fait son retour sur le Rocher après avoir raté les deux dernières éditions. Il reste en tout cas extrêmement ambitieux. "Le but c'est de faire mieux que l'an dernier, avance-t-il. Évidemment, je ne vais pas viser moins bien. Ce serait très pessimiste de ma part. (...) Il ne me manque pas grand-chose. J'ai bien travaillé. Et je me dis que le travail paye toujours à un moment donné. La confiance vient avec les victoires et les victoires viennent avec le travail."

Pour l'instant, tout a bien commencé pour les Français sur le Rocher. Jérémy Chardy et Nicolas Mahut, qui n'avaient jamais gagné en Principauté, se sont qualifiés pour le deuxième tour en battant respectivement Igor Sijsling (1-6, 6-2, 7-6) et Dominic Thiem (4-6, 6-3, 6-2). A noter une première surprise : Alexandr Dolgopolov, vainqueur d'Ernests Gulbis, 23e mondial et vainqueur à Marseille cette saison (6-2, 6-4).