C'était un Monfils de gala et Federer l'a payé

On n'avait pas vu Gaël Monfils à ce niveau depuis… sa victoire contre Roger Federer en finale de la Coupe Davis en novembre dernier. Quand il joue de cette façon, le Français peut constituer une menace pour n'importe qui. Et c'est encore Roger Federer qui a pu le vérifier jeudi à Monte-Carlo. Le Suisse a cédé en deux sets (6-4, 7-6) pour connaitre sa sortie la plus précoce sur le Rocher depuis six ans. Monfils, lui, disputera son tout premier quart à Monte-Carlo. Il y retrouvera Grigor Dimitrov, tombeur d'un autre Suisse, Stan Wawrinka, le tenant du titre.

Cette victoire, Monfils ne l'a vraiment pas volée. A l'exception du début de rencontre où, trop poussif, il a laissé Federer prendre les devants pour signer le premier break et mener 3-1, il a toujours évolué un petit ton au-dessus du Suisse, une nouvelle fois gêné par la présence défensive du Français et sa faculté à le bousculer quand il prend l'initiative. Et quand il passe en mode agressif, quand il décide d'aller de l'avant comme ce fut le cas jeudi, le Parisien a vraiment les armes pour enquiquiner Federer, qu'il a désormais battu quatre fois sur leurs sept dernières confrontations, depuis 2010.

Comme il peut le faire par séquences, Monfils a joué sur un nuage pendant une vingtaine de minutes en fin de premier set, au cours duquel il a complètement étouffé son adversaire. Résultat, il a gobé cinq des six derniers jeux de la manche initiale pour prendre les commandes. Dans le second set, les joueurs ont presque systématiquement été en difficulté sur leur mise en jeu. Monfils s'est procuré pas moins de cinq balles de break et Federer deux.

Mais aucun des deux joueurs n'a voulu céder et c'est finalement au jeu décisif que tout s'est réglé. Là, Federer, après avoir eu les choses en main en menant 4-3 service à suivre, a donné trop de points. Une des clés de sa défaite, puisqu'il a fini le match avec 38 fautes directes pour seulement 17 coups gagnants. Comme un symbole, c'est sur une dernière faute directe que le Suisse a cédé sur la balle de match. Mais s'il a été aidé par les errements du numéro deux mondial, Gaël Monfils est vraiment allé chercher son match. Après un début de campagne 2015 frappé du sceau de l'inconstance, il vient peut-être de lancer pour de bon sa saison. Même si, comme souvent avec lui, le plus dur sera d'enchaîner...