Et si, pour la première fois, c'était Djokovic le favori de Roland-Garros ?

La tournée Indian Wells – Miami s’est, une fois de plus, terminée en apothéose pour Novak Djokovic qui s’est offert le doublé pour la troisième fois de sa carrière. Ce qui est particulièrement intéressant dans ce début de saison, c’est que l’actuel N.1 mondial engrange tous les grands titres, y compris l’Open d'Australie en janvier.

Il a souffert, pourtant, le Serbe dans ce tournoi floridien. Il est passé très proche de la sortie face à l’Ukrainien Dolgopolov lorsqu’il a été mené un set zéro, trois jeux à zéro et balle de quatre zéro contre lui. Il a, dans les matches suivants, montré de vrais signes d’usure mentale. Il a semblé las, manquant d’énergie et d’allant. Et pourtant… au mental, à l’expérience, il a une fois de plus, su s’imposer sans pourtant pratiquer son meilleur tennis.

Même en finale face à Murray, il a beaucoup subi. L’Ecossais est entré dans le match avec de vraies intentions. Il était, semble-t-il, prêt à perdre, mais avec les honneurs. C’est lui qui a dicté le jeu la plupart du temps, mais un certain nombre de maladresses à des moments-clés ont permis au Serbe de s’imposer une fois de plus.

Ce qui fait l’immense force de Nole, c’est sa capacité à être performant dans quasiment tous les domaines, et de refuser le moindre point faible. Physiquement, c’est probablement le joueur le mieux préparé du circuit. Souple, rapide, endurant, affûté au point de ne jamais rendre un kilo inutile.

Dans les longs combats physiques comme il en a souvent disputés contre Rafa, il a souvent semblé plus frais en fin de match, tout comme face à Murray en finale ici à Miami ou encore en Australie où, dans les deux cas, Andy a littéralement explosé en fin de rencontre.

En attaque, grâce à son tennis-pourcentage, il est redoutable. Ses enchaînements derrière son service avec son décalage coup droit font toujours très mal et il possède cette capacité à prendre la balle tôt et à dicter le jeu.

En défense et en contre, lorsqu’il ne parvient pas à imposer son tennis d’attaque où lorsqu’il considère cette option comme la plus efficace, sa couverture de terrain est immense. Murray en a fait les frais lorsque pendant une grande partie du match, Novak a joué plein centre, attendant l’occasion de contre son adversaire.

Mentalement enfin, il refuse la défaite, et les contre-performances sont très rares chez un joueur d’une immense régularité dans ses résultats.

Avec la qualité de son début de saison, il pourrait, pour la première fois se présenter à Roland-Garros comme favori. Cette remarque est d’autant plus valable que Rafa peine, depuis sa reprise en janvier, à retrouver son niveau de jeu. Si je pense que le Majorquin saura hausser son niveau de jeu dès la saison sur terre battue européenne entamée, il n’en demeure pas moins que Novak aura les clés pour le dominer dans leurs duels, comme il l’a très régulièrement fait et ce, y compris sur la surface de prédilection de l’Espagnol.

Dans tous les cas, favori ou pas, si Nole continue sur sa lancée, ce qui est fort probable, il se présentera porte d’Auteuil avec une confiance qui en fera un très probable prétendant à la victoire finale, dans le seul tournoi du Grand Chelem qui lui résiste encore.