Masters Paris-Bercy : Novak Djokovic : "Je n'ai jamais mis Federer hors du coup"

Pas simple de reprendre le travail lorsque sa vie personnelle a été chamboulée. Novak Djokovic en fait l'expérience cette semaine au BNP Paribas Masters, une petite semaine après être devenu père d'un garçon, né de son union avec Jelena Ristic. Ici, pas de congés paternités qui tiennent, le Serbe a un travail à finir en cette fin d'année si particulière pour lui : en restant numéro un mondial en fin de saison pour la troisième fois de sa carrière.

Avec 500 points d'avance à la Race, le Serbe conservera son trône s'il réalise tout simplement de meilleurs résultats que Roger Federer entre Paris et Londres, le Suisse étant le seul joueur à pouvoir lui contester son statut. "Mes motivations n'ont pas changé, a affirmé Djokovic tête haute ce lundi en conférence de presse. Honnêtement, je me sens déjà numéro un après être devenu père. Cela n'est pas une distraction pour ma carrière et j'espère que cela aura un impact positif. Je suis venu pour gagner le tournoi, je reste concentré sur mon tennis et vu que tout va bien dans ma vie, c'est facile de ne me soucier que de ça pour le moment."

L'entraînement, les hôtels, les voyages, sa routine de joueur de l'ATP finalement, le Serbe la reprend petit à petit. Mais sans doute avec un tout petit peu moins d'entrain qu'auparavant. "Ma famille ne sera pas ici à Paris, ni à Londres car mon bébé est trop jeune pour voyager, a-t-il précisé. Ce n'est pas facile, mais nous essayons de gérer la situation du mieux possible. D'autres joueurs sont confrontés à ce genre de situations. J'essayerai de parler avec eux pour avoir quelques conseils et retours d'expérience qu'ils voudront partager avec moi... Roger par exemple."

A la tête d'une famille de quatre enfants, Federer, lui, est rodé depuis longtemps côté gestion familiale. La naissance de ses jumeaux en mai 2014 ne l'a en tout cas pas empêché de refaire une saison pleine (merci Mirka) et de confirmer que 2013 était une année à oublier. "Même si l'an dernier il a vécu sa pire saison en dix ans et a eu quelques défaites surprenantes, il est revenu très fort, surtout après avoir gagné Shanghai et Bâle." Et de souligner : "Je n'ai jamais mis Federer hors du coup. Il a démontré qu'il était toujours compétitif cette saison que ce soit en Grand Chelem ou maintenant pour la place de numéro un mondial. Qu'il soit là ne m'étonne pas."

Comme en 2012, les deux hommes seront donc au coude-à-coude jusqu'au bout de la saison pour le trône de l'ATP. A ceci près que cette fois-ci, c'est Federer le chasseur et Djokovic le chassé. Un rôle que le Serbe accepte parfaitement. Tout comme les difficultés qui s'annoncent : il n'a pas encore un match en indoor cette année. "Mon programme a été forcément un peu différent en cette fin d'année. Je vais commencer en indoor par un match face à Philipp Kohlschreiber, un gars pas facile à jouer ici car les conditions sont plus lentes que lors de notre dernière rencontre à l'US Open."

Au-delà de ce premier adversaire qui ne l'a battu qu'une fois en six rencontres (à Roland-Garros 2009), Djokovic n'a pas été gâté par le tirage au sort. Sa partie de tableau s'annonce assez ardue, bien plus que Federer : avec Isner ou Monfils au troisième tour, Dimitrov ou Murray en quart, Ferrer, Tsonga ou Nishikori en demie, le Serbe aura du grain à moudre pour défendre son titre à Paris. "Je sais que je n'aurai pas le droit à l'erreur que ce soit ici ou Londres, mais je sais aussi que tout repose entre mes mains. Mon but est de rester numéro un mondial à la fin de la saison. C'est mon plus gros objectif. Et croyez-moi, je ferai tout pour y arriver." Cette année, Bercy pourra encore compter sur lui.