Andy Murray, l'homme qui voudrait être ailleurs

Andy Murray est surveillé de très près en ce moment par toute la Grande-Bretagne. Rendez-vous compte, l’Ecossais est en passe de réaliser quelque chose d’exceptionnel : remporter la Coupe Davis, trois ans après avoir décroché l’or olympique à Londres et deux après son sacre à Wimbledon. Des résultats auxquels les Britanniques n’osaient plus songer même dans leurs rêves les plus fous. Lui qui avait besoin d’objectifs forts pour se remotiver à jouer au tennis à un niveau d’excellence a trouvé là l’occasion parfaite de relancer sa seconde partie de carrière, celle du joueur accompli qu’il est devenu.

Malgré cet objectif, aussi inespéré que réalisable, Murray doit encore faire le job sur le circuit. En tant que joueur en haut de la pyramide mondiale, il se doit de jouer les derniers gros tournois de la saison, sous peine d’être sévèrement sanctionné financièrement. Et comme Andy est un professionnel, le Britannique a décidé de prendre tout ça au sérieux jusqu’au bout. Paris-Bercy n’a donc pas été pris à la légère, tout comme le Masters qui s’annonce, d’autant plus que le tournoi se joue à Londres et qu’il a déjà été prié de ne pas se retirer, comme il avait tenté de le faire. Même si une finale de Coupe Davis, la première pour les Britishs depuis 1970, se joue quelques jours plus tard.

Andy Murray, en tout cas, ne s’en cache pas : il aimerait largement passer son temps sur terre battue pour préparer la finale face à la Belgique à Gent. ‘’Malheureusement’’, l’Ecossais révise ses gammes sur dur en espérant ne pas sortir en vrac mais n’a pas caché qu’il s’entraînera sur ocre entre Bercy et le Masters. ‘’Il est certain que dans l'immédiat, je ne voudrais pas jouer plusieurs matchs comme celui-là, a-t-il soufflé après une victoire à l’arraché face à Richard Gasquet. Mais pour moi, ce n'était pas non plus négatif d'avoir un long match.’’

Rien de tel qu’un bon match serré face à un public supportant le joueur adverse pour parfaire sa compétitivité… surtout quand il y a une place de numéro deux mondiale à aller chercher. Avec un joli chèque à la clé s’il parvient à la conserver à l’issue du Masters. Mais ça ne reste qu’une cerise sur un gâteau qui s’annonce savoureux pour lui avec cette Coupe Davis que les Britanniques n’ont plus remporté depuis les années 30 avec, à sa tête, un certain Fred Perry, celui à qui il a succédé en tant que nouveau vainqueur britannique de Wimbledon. Si la portée d’une victoire dans cette compétition par équipe ne serait pas aussi énorme que celle de 2013 au All England Club, elle donnerait encore plus de relief à la carrière d’Andy Murray.

‘’J'ai également trouvé que l'ambiance avec la Coupe Davis qui pointe à l'horizon était tout à fait positive à vivre pour moi. Physiquement et émotionnellement, c'était bien, en prévision de la Coupe Davis. Ça ne serait pas tout à fait pareil lors de la rencontre, mais c'était un bon entraînement. J'étais content d'avoir un match comme celui-là aujourd'hui, c'était une bonne victoire.’’ Tout comme celle enregistrée au 2e tour du BNP Paribas Masters l’a sans doute été, étant donné qu’elle a été enregistrée face à David Goffin, son futur adversaire le plus sérieux en finale de Coupe Davis, et cinglante à souhait (6-1, 6-0).

Malgré un dos un peu raide, Murray a donc sauvé sa peau avec autorité face à Gasquet pour passer les quarts de finale du tournoi parisien pour la première fois de sa carrière : en effet, il n’avait jamais atteint les demi-finales du Masters 1000 parisien malgré cinq précédentes tentatives, toutes avortées. En outre, il aura l’occasion de rallier la finale face à David Ferrer, un joueur qui va sans doute lui imposer un nouveau marathon samedi. Presque un comble pour un joueur en quête de repos…