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Novak Djokovic, l'homme qui maitrisait tout

Laurent Vergne

Mis à jour 09/11/2015 à 14:34 GMT+1

MASTERS 1000 PARIS BERCY - Auteur d'une des saisons les plus remarquables de l'histoire du tennis, Novak Djokovic atteint à 28 ans une forme de plénitude. En tant qu'homme et comme joueur. 2015 restera pour lui l'année du contrôle total, jusqu'au moindre détail. Rien n'échappe au Djoker.

Novak Djokovic au Masters 1000 de Paris 2015

Crédit: AFP

En 2011, Novak Djokovic marchait sur l'eau. Cette année, il fait juste du Djokovic. C'est la grande différence entre les deux saisons royales du Serbe. Celle d'il y a quatre ans, dont on a longtemps pensé qu'elle constituerait un sommet inégalable dans sa carrière, était exceptionnelle, mais 2015 marque un nouveau point haut pour le champion de Belgrade.
Il y a les résultats, bien sûr, encore supérieurs. Mais si cette campagne parait plus aboutie encore, c'est parce qu'elle est frappée du sceau de la maitrise. Rarement, jamais peut-être, a-t-on vu un champion à ce point en total contrôle. Son invraisemblable constance dans la performance découle de cette absolue maitrise des éléments quand, en 2011, elle semblait davantage le fruit d'une formidable euphorie.
En d'autres termes, le Djokovic 2015 est un produit plus abouti, plus mature. Donc plus fort. "Je crois qu'au niveau mental et physique, j'ai atteint mon sommet et aussi au niveau de mon expérience", a-t-il résumé dimanche après avoir démantelé Andy Murray en finale à Bercy (6-2, 6-4). La conséquence d'un processus de plusieurs années qui trouve aujourd'hui son total épanouissement. Le triomphe du professionnalisme jusqu'au bout des ongles.

Mouratoglou : "Il est d'une rigueur absolue et ça se voit sur le terrain, dans sa manière de jouer"

"C'est sans doute le plus grand professionnel que j'ai jamais vu, nous a d'ailleurs confié Patrick Mouratoglou. Il est impressionnant de ce point de vue là. Il contrôle tout, sur le court et au quotidien. La nutrition, l'entrainement, etc. Son tennis est simplement à l'image de ce qu'il fait tous les jours.Il est d'une rigueur absolue et ça se voit sur le terrain, dans sa manière de jouer."
L'intéressé ne dit pas autre chose. Il ne laisse rien au hasard. "J'essaie de tout travailler, de réfléchir à tout", souffle-t-il. Mais il estime recueillir les fruits de plusieurs années de travail dans ce domaine. "Dès le début, poursuit Nole, j'ai toujours été entouré de personnes très professionnelles qui connaissaient bien ce sport mais qui en savaient aussi beaucoup sur le style de vie nécessaire pour un athlète de si haut niveau pour atteindre le sommet", explique le numéro un mondial.
Novak Djokovic au Masters 1000 de Paris 2015
Et à l'écouter, les bases ont tout de suite été solides. Merci papa, merci maman, en l'occurrence : "j'avais déjà hérité de ces connaissances de mes parents qui avaient des expériences dans le sport et qui aussi ont contribué à me forger tel que je suis aujourd'hui. J'ai pu bénéficier de leurs conseils sur la manière de réfléchir à l'ensemble des choses pas seulement sur le tennis, sur la manière de récupérer, sur l'alimentation et aussi au niveau mental et psychologique." Sur ces robustes fondations, Djokovic a ensuite posé brique après brique, au fil de sa carrière, des échecs et des réussites. Jusqu'à bâtir la forteresse du haut de laquelle il contemple le circuit.
J'essaie de ne rien prendre pour acquis
Si ce travail porte ses fruits de façon si éclatante cette saison, c'est sans doute aussi parce que, dans sa vie d'homme, Novak Djokovic a atteint un parfait point d'équilibre. "Cette année, tout s'est mis en place, constate-t-il. Je suis marié et également père. Je pense que j'ai trouvé un bon équilibre, une sérénité dans ma vie personnelle qui se reflète dans ma vie professionnelle." Or chez lui, tout est lié, il l'a souvent répété ces derniers mois. "Je pense que cette façon d'aborder les choses de manière holistique, dans l'ensemble, fonctionne bien pour moi. Bien sûr, chacun est différent mais je m'épanouis comme ça."
Le reste, c'est une constante exigence avec lui-même. Boris Becker le soulignait encore avant le début du tournoi de Bercy, Djokovic n'est jamais rassasié. Il a constamment besoin de progresser, d'évoluer. Jusqu'à traquer le moindre petit détail susceptible de gripper la machine. Une obsession chez lui. "J'essaie de ne rien prendre pour acquis, note le Serbe. C'est comme cela que j'arrive à maintenir avec le temps ces succès et que je continue à progresser. J'essaie de progresser, de m'améliorer dans ma vie et dans mon jeu. J'espère devenir meilleur dans ce processus. Je pense que je suis en train d'y arriver." On peut dire ça, effectivement...
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