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Trop lente, la surface à Bercy? "On ne va pas exagérer, on ne joue pas sur du Velcro", répond Forget

Laurent Vergne

Publié 08/11/2015 à 19:07 GMT+1

MASTERS 1000 PARIS BERCY - C'est une idée qui n'a cessé de revenir tout au long de la semaine à l'AccordHôtels Arena : la surface choisie cette année par les organisateurs aurait été trop lente. Le patron du tournoi, Guy Forget, préfère parler de son côté de compromis.

Guy Forget à Bercy.

Crédit: AFP

C'était le grand oral de passage cette année pour Bercy, avec sa salle toute neuve totalement relookée et, au-delà de l'antre principale, des installations repensées et reformatées. Globalement, et même presque unanimement, les joueurs ont salué la réussite du lifting du POPB devenu AccorHôtels Arena. Un seul élément a fait polémique, encore que ce soit sans doute là un mot trop grand et trop fort. Débat, disons. La surface de jeu, jugée par certains trop lente, voire beaucoup trop lente.
Dimanche, lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin de tournoi dans laquelle il dresse le bilan de la semaine, Guy Forget, directeur du Masters 1000 de Paris Bercy, n'a pas échappé à cette question. Et il a réfuté l'argument. Ou plutôt l'a-t-il minimisé. Exemples à l'appui : "Isner qui bat Federer en trois sets, si le court était ultra lent, je pense que Roger se serait qualifié peut-être plus facilement, or on a vu que quand il servait bien, il est très dur de retourner."
Si vraiment il y a eu une différence par rapport à l'année dernière, c'est de l'ordre de 5 %
Selon Forget, si la vitesse de jeu a évolué par rapport à l'année dernière, ce n'est que de façon extrêmement marginale. "Quand tu parles avec les joueurs, ils ont un tel degré de sensibilité que certains vont dire qu’elle était strictement identique. Mais si vraiment il y a eu une différence par rapport à l'année dernière, c'est de l'ordre de 5 %", assure-t-il. Les joueurs, pourtant, l'ont très majoritairement ressenti, sans forcément s'en plaindre tous d'ailleurs. "Oui, elle est plus lente que les années précédentes", résume ainsi Richard Gasquet. Impression sans doute renforcée aussi pour ceux qui ont joué la semaine précédente à Bâle, où la surface était nettement plus rapide.
Pourtant, là encore, Forget s'en amuse : "Quand tu parles avec Javier Sanchez, propriétaire de GreenSet, qui prépare les courts ici, à Bâle, à Valence et à l'ATP Tour Finals à Londres dans une semaine, il certifie que les résines ont la même origine, même si la teinte change, la vitesse est la même. Quand tu joues à Bâle, c'est à 400 ou 500 mètres d’altitude, les balles ne sont pas toujours strictement les mêmes, tu peux avoir des écarts." Mais, insiste-t-il encore une fois, ils restent marginaux, et d'un tournoi à l'autre, et d'une année sur l'autre.
La difficulté, pour les organisateurs du tournoi parisien, tient en réalité à sa place dans le calendrier, en plein milieu de la saison indoor. La principale préoccupation de Guy Forget et de son équipe, c'est de ne pas dérouter. Surtout par rapport au Masters londonien. Roger Federer l'a parfaitement compris. "Bâle, c'était toujours un peu la même vitesse et Londres aussi, note le Suisse. A Paris, entre deux, ils ont changé. Je pense qu'ils sont dans une situation pas facile non plus, parce qu’avec Londres derrière et les tournois indoor qui se déroulent avant, il faudrait trouver une certaine vitesse qui arrange un peu tout le monde."
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Novak Djokovic à Bercy pour le Masters

Crédit: AFP

Trouver le juste milieu

Guy Forget confirme et assume l'option d'une surface dite intermédiaire. Et en tennis, intermédiaire signifie souvent un peu plus lent qu'un peu plus rapide. "Nous étions conscients que nous allions proposer une surface intermédiaire, explique-t-il. Cette année, on a fait ce pari. On n'est pas déçu du rendu du tournoi parce que, je vous le répète, on a assisté à des matchs de très haut niveau. On veut proposer à notre public un spectacle de qualité, trouver le juste milieu. Après, même si ce n'est pas très rapide, on ne va pas exagérer, on ne joue pas sur du Velcro." Richard Gasquet acquiesce. "C'est un dur intermédiaire. Quand tu y vas, cela va assez vite, ça reste une surface en indoor, ce n'est pas de la terre battue."
Le débat dépasse en réalité de loin le cas du seul tournoi de Bercy. La tendance vers une certaine uniformisation des surfaces n'est pas nouvelle. Et là encore, le cap, c'est "plus lent". Pas "plus vite". C'est précisément ce que regrette Roger Federer. "Je suis d'avis qu’il devrait y avoir un peu de variation dans les Masters 1000, dans les Grands Chelems et que cela ne devrait pas être la même chose partout", estime le Bâlois. Paris ne fait donc que s'aligner, dans son souci de ne pas perturber. Quitte à contribuer à la dénaturation du jeu indoor.
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