Andy Murray numéro un mondial ? Pour lui, c'est l'heure de vérité

Le jour de gloire est sur le point d'arriver pour Andy Murray. Le Britannique est donc à une victoire de la première place mondiale que Novak Djokovic détient sans discontinuer depuis juillet 2014. Un événement majeur pour lui comme pour le tennis britannique, qui n’a encore jamais vécu ça depuis la création du classement ATP en 1973.

Rien ne dit que le Serbe, battu par Marin Cilic vendredi en quart de finale à Bercy, sera derrière le Britannique en toute fin de saison, mais, désormais, c’est clairement le protégé d’Ivan Lendl qui a la main sur son destin.

Si on lui avait dit qu’il serait en position de devenir numéro un mondial fin 2016, il ne l’aurait certainement pas cru, tant le Serbe a une marge, pardon un gouffre d’avance sur la concurrence. Le 6 juin, au lendemain de la victoire historique de Djokovic à Roland-Garros, Murray avait 8035 points de retard sur le patron du circuit. Pourtant au sommet de son art, Djoko a décliné peu à peu pour les raisons que l’on sait, laissant peu à peu le Britannique revenir sur ses talons en piquant un sprint de folie.

"Ce serait super, évidemment, si j'arrivais à devenir numéro un mondial cette semaine, affirme l’Ecossais dans un flegme sans égal. Mais ce n'était pas l'objectif au début de la semaine. Ce n'était même pas mon objectif il y a deux ou trois semaines. Arriver à la position n°1 ne dépend pas d'un seul match. On le fait avec du travail toute l'année." Murray a remporté 7 titres cette année, mais c’est incontestablement sa victoire à Wimbledon qui l’a remis en selle, après deux finales de Grand Chelem perdues à Melbourne et Paris… face à Djokovic.

Pour Murray, le temps joue maintenant en sa faveur. "Si cela ne se produit pas samedi, cela pourra se produire dans quelques mois. Je ne pensais pas y arriver aussi vite. Si c'est cette semaine, tant mieux. Mais je ne vais pas m'ajouter de la pression cette semaine, parce que je voudrais surtout m'assurer d'avoir l'occasion de le faire à l'avenir mais pas forcément samedi."

Cette pression, Andy la gère plutôt bien depuis quelques mois. Notamment à Bercy face à Fernando Verdasco, véritable poison au 2e tour (6-3, 6-7, 7-5), ou face à Tomas Berdych, qui a vendangé sept balles de break dans la première manche de leur quart de finale vendredi. A l’entendre, la pression ne fait que glisser sur lui : "Il y a plus de tension qu'au début de la semaine. Je n'ai jamais vécu d’être dans cette position. Je suis assez tendu avant les matches, mais une fois sur le court, tout va bien. Cela m'aide beaucoup de ne pas être gêné par la tension."

C’est pourtant sur celle-ci que Milos Raonic compte bien surfer samedi pour tenter un coup de force en demi-finale. Le Canadien n’a plus battu le Britannique depuis plus de deux ans (Indian Wells 2014). Il reste sur sept défaites de suite face à lui, dont cinq cette saison, les dernières en finales du Queen’s et de Wimbledon et en demi-finale du Masters 1000 de Cincinnati.

"Pour sûr, c’est lui qui aura plus de pression que moi samedi, résume sereinement Raonic. Lui aura en vue la première place mondiale, cela pourra jouer en ma faveur si la tension le rattrape. Moi, je compte bien montrer que je suis capable de battre les meilleurs joueurs dans les tournois majeurs." Mine de rien, ce match sera aussi très important pour le Canadien : en cas de victoire sur Murray, Raonic passera numéro trois mondial pour la première fois de sa carrière.