Cilic, le tube de l'automne ?

Et si Marin Cilic était l'homme de la fin de saison ? Alors que le monde du tennis a les yeux rivés sur la lutte Djokovic-Murray pour la place de numéro un mondial, le Croate se retrouve sur tous les fronts cet automne. Depuis jeudi, le voilà officiellement qualifié pour le Masters de Londres. Vendredi, il sera aux premières loges pour arbitrer le duel serbo-écossais dans la course au trône, puisqu'il va affronter le Djoker en quarts de finale à Bercy. Et il y a bien entendu cette finale de Coupe Davis, où il portera son pays sur ses épaules contre l'Argentine.

S'il ne s'est jamais vraiment éloigné du gratin (depuis son titre à l'US Open en septembre 2014, il n'est jamais descendu plus bas que la 14e place), Cilic a retrouvé depuis cet été un rythme de croisière assez impressionnant. Revenu dans le Top 10 la semaine dernière, une première depuis le mois de mai, il devrait même toucher d'ici la fin de saison le meilleur classement de sa carrière en intégrant les huit premières places mondiales. "Le Masters, c'était vraiment un objectif et je suis très heureux d'avoir validé ma place. J'y tenais beaucoup et je crois que je le mérite au vu de ce que j'ai montré depuis pas mal de semaines maintenant", a-t-il commenté jeudi.

L'embellie a débuté à Wimbledon. Sur le gazon londonien, le Croate est peut-être passé près d'un énorme coup. Il ne lui a manqué qu'un seul point pour battre Roger Federer et accéder au dernier carré, où tout aurait pu devenir possible. Il a quitté Londres frustré, mais en ayant posé les bases de ce qui allait suivre. "J'ai juste manqué de chance pour ne pas aller plus loin à Wimbledon. Mais à partir de là, j'ai presque tout le temps bien joué au tennis. Globalement, ça a été très satisfaisant depuis cet été", estime le vainqueur de l'US Open 2014.

Avec en point d'orgue deux titres, le Masters 1000 de Cincinnati et Bâle, la semaine dernière, un ATP 500. De Wimbledon à Bercy, Cilic a notamment signé des victoires contre Nishikori (deux fois), Murray, Goffin, Berdych, Gasquet ou Pouille. Soit neuf succès contre des membres du Top 20, dont quatre face à des joueurs du Top 10. "Je suis vraiment content d'avoir trouvé cette régularité dans mon tennis, insiste Cilic. Maintenant, ça fait un bon moment que j'arrive à rester à ce niveau. C'est un pas en avant important pour ma carrière."

Vendredi, il aura donc une nouvelle occasion de s'étalonner face au numéro un mondial en personne. C'est peu dire que son ratio est défavorable contre le Serbe : 14 matches, 14 défaites, les quatre dernières sans prendre la moindre manche. Pourtant, au vu de la dynamique des deux hommes, on pourra presque s'étonner s'il n'y a pas photo dans ce quart de finale parisien. "On peut dire que Novak aime bien jouer contre moi, et que je n'aime pas jouer contre lui", a souri Cilic jeudi. Mais il compte sur le contexte pour signer une grande première : "Les deux semaines qui viennent impliquent qu'il a pas mal de pression tandis que pour moi, je peux jouer tranquillement. Ce sera intéressant."