Julien Benneteau après son élimination en demie : "Cela restera à jamais gravé"

Pour son dernier Bercy, Julien Benneteau s'attendait à une autre sortie. Après avoir joué un superbe tennis pendant toute la semaine, c'est au stade des demi-finales qu'il a finalement rendu les armes. Un crève-coeur pour lui qui se voyait, même sans l'avouer, aller au moins jusqu'en finale. Voire plus étant donné les joueurs encore en lice. Mais Jack Sock et son manque de fraîcheur ont eu raison de lui. "Je pensais qu'il y en aurait un petit peu plus d'énergie, a-t-il reconnu. Il m'a fait mal d'entrée dans certains rallyes où il prenait le contrôle avec son coup droit. Il a été meilleur dans tous les compartiments du jeu. Il aurait fallu que je serve mieux et que j'ai un peu plus de jambes pour défendre."

Une statistique montre les limites du Français dans cette demi-finale : son manque de répondant sur service adverse lors de la seconde manche. Il a encaissé quatre jeux blancs avant de plonger sur deux breaks concédés. "La dizaine d'années d'écart fait peut-être la différence au bout de la semaine, tente d'expliquer le Bressan. C'est compliqué de maintenir cette intensité. Mentalement, il n'y a pas de fatigue. J'ai les jambes un peu lourdes. Sa qualité de balle m'a gêné. Son coup droit est d'une lourdeur incroyable sur cette surface."

Ce match, inespéré en début de semaine, vient quand même conclure une superbe performance de Benneteau, vainqueur de trois joueurs du Top 15 mondial à la suite et auteur de son plus beau Masters 1000. "Là où je suis le plus fier, c'est d'avoir joué quatre matches de haut niveau, a souligné le futur 52e mondial. Le faire ici à Paris, cela rajoute quelque chose. J'ai vécu des moments forts, pour lesquels je me suis accroché ces deux dernières années. C'était pour moi et en même temps partagé avec le public français, ma famille et mes amis. Ce n'est que du bonus. Cela restera à jamais gravé."

Son superbe parcours parisien lui permet ainsi d'espérer une fin de carrière intéressante en 2018, loin des galères des petits tournois, si son corps le laisse bien sûr tranquille pour sa tournée d'adieu. Avec les points gagnés à Bercy, il s'assure de jouer dans le grand tableau de l'Open d'Australie et de Roland-Garros, voire de Wimbledon si tout se passe bien. Si on lui avait dit cela avant de s'engager à Paris, il aurait signé tout de suite.

Reste une question en suspens : après une telle démonstration, sera-t-il de l'aventure Coupe Davis où la France jouera sa troisième finale en 7 ans ? "J'attends la décision de Yannick Noah, de savoir combien il va emmener de joueurs lors du stage de préparation. Cela dépendra des options choisies par Yannick... Je ne sais pas si, dans son esprit, je suis redevenu un candidat pour être dans les quatre." Lui même ne pensait pas dire cela il y a encore quelques semaines. Alors oui, pour son dernier Bercy, Julien Benneteau s'attendait à une autre sortie. Mais autrement moins souriante.