En accrochant Nadal, Simon s'est donné de vraies raisons d'espérer

"J'ai eu un passage difficile dans le deuxième set, c'est un des rares matches sur terre battue où j'ai souffert physiquement et mentalement". Rafael Nadal concédait volontiers en conférence de presse tout le mal qu’il a eu à battre Gilles Simon, mercredi à Rome lors du deuxième tour du Masters 1000 (7-6, 6-7, 6-2). Ce genre de déclarations ne peut laisser insensible Gilles Simon.

Même s’il affirme ne pas avoir "grand-chose à regretter", la physionomie du match et le niveau de jeu du numéro un mondial lui offraient la possibilité d'une victoire : "Tu réalises assez tôt que ça ne va pas être facile pour lui. Mais pour finir ce genre de match, il faut peut-être un peu plus de confiance, affirme l’actuel trentième mondial. Au troisième set, j’ai une balle de 3-2 après un long rallye. Je regarde sa tête et je constate qu’il n’est pas fatigué du tout. Il ne s’est pas amusé, il ne rechigne pas à la tâche. C’est pour cela que c’est Rafa et qu’il est si fort."

En 2008, Gilles Simon avait eu ce surplus de confiance pour mettre à terre ce "si fort" Nadal. A l’époque où le tournoi de Madrid se jouait à l’automne sur dur, le Français, alors classé à la 16e place mondiale, avait causé des problèmes à l’Espagnol et l’avait emporté (6-3, 5-7, 5-7). Sa seule victoire face au numéro un mondial jusqu’à présent en six matches.

Après une partie longue de 3h18, Gilles Simon est sorti avec les honneurs du court central du Masters de Rome, non sans entrevoir l’espoir d’une nouvelle victoire contre Nadal, après avoir emmené son adversaire au troisième set. "Ça fait du bien de rejouer à ce niveau, parce que ça faisait un moment, se félicitait Simon après le match. On sait à quel point c’est dur de le battre. A la fin, ça picotait un peu dans les jambes."

De son côté, Rafael Nadal n’a toujours pas véritablement rassuré après sa finale remportée dimanche à Madrid, suite à l’abandon sur blessure de Kei Nishikori. Cela dit, à moins de deux semaines de Roland-Garros, là où il a gagné huit fois entre 2005 et 2013, le Majorquin ne se dit pas inquiet. Au contraire, il met en cause les conditions de jeu difficiles auxquelles il a dû faire face : "Il faisait froid et la balle ne rebondissait pas beaucoup."

Même dans les moments difficiles, l’Espagnol parvient à se défaire de ces situations. Il pourrait éventuellement se satisfaire de cette victoire acquise dans l’adversité. Que ce soit un bon tournant ou une nouvelle alerte pour le Majorquin, Nadal a encore besoin de certitudes à quelques jours de son retour à la Porte d’Auteuil. Pourquoi pas face à Mikhail Youzhny en huitièmes de finale ? Simon peut, lui, quitter Rome avec des certitudes.