Djokovic-Nadal : Le Djoker, comme d'habitude...

Roland-Garros approche. Ça s'est senti vendredi au Foro Italico. Dans l'intensité, dans la qualité de tennis exprimée, Novak Djokovic et Rafael Nadal étaient déjà en mode Grand Chelem dans ce quart de finale explosif dont on peut dire qu'il a largement répondu aux attentes. Le combat a été magnifique et l'écart entre les deux hommes a semblé plus ténu qu'il ne l'a jamais été en deux ans, mais l'issue du duel, lui, reste inévitablement le même : victoire de Djokovic. En deux sets.

Vainqueur à Monte-Carlo et Barcelone, Rafael Nadal a retrouvé en ce printemps 2016 une bonne partie de ses sensations perdues, mais le vrai test, pour lui, c'était Djokovic. Parce qu'il ne l'a plus battu depuis la finale de Roland-Garros en 2014. Parce qu'il ne lui a même pas pris un set depuis. Une fois encore vaincu (7-5, 7-6), le Majorquin pourra légitimement nourrir quelques regrets. Il a compté un break d'avance dans les deux sets et a même obtenu 5 balles de set dans la seconde manche, sur son propre service. Mais ça n'a pas suffi.

Bousculé par Stéphane Robert, laminé 6-0 dans le premier set par Thomaz Bellucci, le Djoker est apparu tendu cette semaine à Rome. Face à Nadal, il a, comme on pouvait s'y attendre, haussé le ton, et il le fallait. Dans la première demi-heure du match, il a subi, ne parvenant pas à rivaliser avec l'énergie et la qualité déployées par le gaucher espagnol. Ce n'est qu'une fois mené 4-2 que Djokovic a commencé à faire du Djokovic. Et dans une fin de set d'anthologie, à l'image de cette prodigieuse balle de set, il a eu le dernier mot.

Le deuxième set a, à bien des égards, ressemblé au premier. En plus frustrant encore pour Nadal. Fort de son break d'entrée, il s'est mis en position de gagner le set à 5-4 mais au terme d'un jeu étouffant, Djokovic lui a fait mal, écartant donc cinq balles de set avant de débreaker à sa première opportunité. Un vrai crève-coeur pour Rafa, dont la chance n'allait pas repasser. Dans le jeu décisif, Djokovic a constamment mené les débats pour s'imposer 7 points à 4, au terme de 2h24 d'un combat qui clairement donne envie de revivre ça à Paris. Oui, ce Djokovic-Nadal avait un goût de reviens-y.

Pour la 7e fois consécutive, Nole a donc pris le meilleur sur ce rival qu'il tient sous sa coupe. Mais il sait aussi que ce Nadal-là est autrement plus menaçant que celui de 2015. Il en avait eu un avant-goût à Indian Wells. Cela s'est confirmé à Rome. Malgré tout, le voilà encore vainqueur en deux sets, ce qui en dit long. La loi du plus fort, jusqu'à preuve du contraire, c'est encore la sienne. Mais en tout cas, quel régal !