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Contre Novak Djokovic, Jérémy Chardy va avoir besoin d'un autre genre de miracle

Laurent Vergne

Mis à jour 15/08/2015 à 14:37 GMT+2

ATP - M1000 MONTREAL - Vainqueur d'un match complètement dingue face à John Isner, au cours duquel il a sauvé sept balles de match, Jérémy Chardy va s'atteler samedi à une tâche plus immense encore en demi-finale, contre le numéro un mondial Novak Djokovic.

Jérémy Chardy

Crédit: AFP

Celle-là, Jérémy Chardy s'en souviendra. Le Palois a peut-être signé la victoire la plus marquante de sa carrière vendredi en battant John Isner en trois sets, trois heures et trois tie-breaks. A hauteur de celle face à Juan Martin Del Potro à l'Open d'Australie en 2013, quand il avait atteint les quarts de finale. Montréal, ce n'est certes pas un Grand Chelem, mais le voilà pour la première fois en demi-finale d'un Masters 1000 et dire qu'il y a mis la manière relève de l'euphémisme. Sur le fond, sur la forme, ce match contre Isner restera.
D'abord parce qu'il vient de battre un des joueurs les plus en forme du circuit. Vainqueur à Atlanta, finaliste à Washington, Isner a signé un début de campagne nord-américaine en fanfare. Le voilà revenu aux portes du Top 10. Ensuite parce que Chardy a affiché une force de caractère invraisemblable pour sauver pas moins de 7 balles de match. 5 dans le jeu décisif du deuxième set, à 5-6, 6-7, 7-8, 9-10 et 11-12. Puis deux de plus à 6-5 en faveur de John Isner dans la manche finale. "C'est avec le caractère que j'ai gagné, a souligné le Béarnais. C'était un match incroyable, complètement fous, plein d'émotions, ce qui fait que la victoire est encore plus belle."
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Jérémy Chardy

Crédit: AFP

Le tennis, ça se passe dans les Grands Chelems et les Masters
Sur le court, Jérémy Chardy a su trouver le recul nécessaire pour ne pas se laisser prendre par ces émotions. Notamment sur les points les plus cruciaux. "C'est facile d'être nerveux et de rater quand vous avez des balles de match ou des balles de break contre vous, note-t-il. J'ai juste essayé de penser à servir le mieux possible et à jouer le coup juste." Sur ces sept balles de match, il y est parvenu à la perfection. "Il a eu sept balles de match, sept ! Je n'ai jamais gagné un match en sauvant autant de balles de match", sourit Chardy, presque incrédule.
La journée a été d'autant plus folle pour le Français qu'il avait passé une partie de la nuit au chevet de son entraîneur, Magnus Tideman, hospitalisé pour des problèmes cardiaques. Tideman avait malgré tout tenu à assister au match de son poulain et s'était rendu au stade montréalais en compagnie du médecin l'ayant traité. Après avoir échoué à trois reprises en quarts de finale d'un Masters 1000 dans sa carrière, Chardy franchit enfin le cap. "C'est un moment très important dans ma carrière de bien jouer dans un tournoi majeur. Le tennis, ça se passe dans les Grands Chelems et les Masters. Si on a de bons résultats dans ces tournois-là, et c'est pour cela qu'on s'entraîne, c'est la plus belle récompense."

27e au pire lundi

49e mondial en arrivant à Montréal, Jérémy Chardy sera au pire 27e lundi. Son meilleur classement depuis deux ans. Evidemment, il peut aller tutoyer de nouveaux sommets samedi. Le plus haut de tous, même, puisque c'est Novak Djokovic qui se dresse sur son chemin. Le numéro un mondial en personne, l'homme qui a gagné 68 matches et n'en a perdu que 4 depuis l'US Open 2014, soit 11 mois. A priori, la montagne parait beaucoup trop haute pour le Français, qui s'est d'ailleurs incliné neuf fois sur neuf contre le Serbe. Après avoir fait des miracles contre Isner avec ces balles de matches à répétition sauvées, c'est un autre genre de miracle que Chardy va devoir accomplir.
Ce sera d'ailleurs le duel des miraculés puisque Novak Djokovic, lui aussi, a vu le précipice de très près. Face à Ernests Gulbis, le patron du circuit a dû sauver deux balles de match avant de l'emporter en trois sets. S'il ne montre pas un autre visage, le Djoker, très mécontent de son jeu, pourrait laisser un petit espoir à Chardy. Mais la mission est tout de même bien complexe. S'il parvenait à dominer Djokovic, le Palois changerait encore de dimension. A 28 ans, il veut surtout profiter du moment. "J'ai travaillé fort à l'entraînement avec mon équipe au cours des derniers mois, c'est la meilleure des récompenses d'être là. C'est le meilleur des feelings."
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