Murray a bien pris le pouvoir, et ça devrait durer

C'est donc officiel depuis dimanche, Andy Murray va achever l'année 2016 à la première place mondiale. L'Ecossais est le 17e joueur depuis la création du classement ATP en 1973 à connaitre cet honneur. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, le nouveau patron a des chances très sérieuses de s'installer pendant quelque temps tout en haut de la hiérarchie. A vrai dire, il serait même très surprenant qu'il ne soit pas encore (plus ?) aux commandes d'ici le prochain Roland-Garros.

Dans une semaine, Murray devra rendre les 275 points acquis il y a un an à l'issue de la finale de la Coupe Davis. Amputé de cette manne, c'est donc avec une marge relativement restreinte de 630 points sur son grand rival serbe qu'il va boucler 2016. C'est peu. Sous le barème actuel, c'est même le plus faible écart jamais enregistré. Mais attention au trompe-l'œil. Très vite, l'écart entre les deux hommes forts du classement risque fort de s'accroitre, permettant au matelas écossais de gonfler sérieusement dans les mois à venir.

Car si on jette un œil aux points engrangés uniquement sur la seconde moitié de saison, soit après Roland-Garros, il n'y a plus photo entre Andy Murray et Novak Djokovic. Le Britannique a cumulé 7960 points sur cette période, soit 4130 de plus que Nole. S'il veut reprendre le pouvoir à court terme, Djokovic se trouve donc dans l'obligation de signer un début d'année 2017 absolument parfait, tout en espérant dans le même temps un tassement du nouveau numéro. Soit un scénario inverse de celui dont a bénéficié "Muzz" au cours de cette seconde moitié de saison 2016.

La première, elle, avait été totalement à l'avantage du Djoker. D'ailleurs, les deux apparaissent presque parfaitement symétriques : les 7960 points de Murray post-Roland-Garros ont répondu aux… 7950 points pris par le Serbe jusqu'à son titre mémorable Porte d'Auteuil. Conséquence, Djokovic va devoir remettre en jeu l'essentiel de ses points d'ici le "French open". Vainqueur de l'Open d'Australie et de Roland-Garros, mais aussi de trois Masters 1000 (Indian Wells, Miami, Madrid) ainsi que du tournoi de Doha, il va devoir s'accrocher pour ne pas voir Murray s'envoler de façon significative.

L'Ecossais, lui, est tranquille. Passé l'Open d'Australie, où il avait atteint la finale en janvier 2016, il n'aura que 450 points à défendre sur les mois de février, mars et avril. C'est clairement là qu'il devra capitaliser pour asseoir son emprise sur le classement. Car une fois le mois de juin venu, il aura mangé son pain blanc. Et c'est alors lui qui devra faire face à la remise en question comptable de son effarante seconde moitié de saison 2016.