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La touche du coach

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 22/01/2011 à 23:06 GMT+1

L'impact du travail de Paul Annacone sur le jeu de Roger Federer est visible depuis la fin de saison dernière. La relation entraîneur-entraînée, en tennis, est particulièrement complexe, surtout pour des joueurs ayant aussi peu de défauts que Federer. Mais tout se travaille...

2011 Australian Open Paul Annacone Roger Federer

Crédit: AFP

Si la qualité d’un entraîneur se mesure à l’aune du standing des joueurs qu’il conseille, alors Paul Annacone est un immense technicien. Après avoir conseillé Pete Sampras entre 1995 et 2002, Paul Annacone a été enrôlé depuis quelques mois par Roger Federer qui lui a demandé de travailler en relation avec Séverin Lüthi, toujours membre de l’entourage de l’actuel n°2 mondial.
Dans l’intervalle, Paul Annacone s’était occupé de Tim Henman, mais n’avait pas réussi à lui permettre de devenir le premier Britannique à remporter un titre du Grand Chelem depuis Fred Perry en 1936. De l’aveu général, le résultat de l’association avait été très mitigé. Ne parlons pas de la mission dont avait héritée l’Américain par la suite pour tenter de relever le niveau général du tennis masculin britannique dans le sillage d’Andy Murray, seul joueur d’outre-Manche à faire partie des 200 premiers mondiaux. Elle fut un échec complet, mais il y a des moments où un entraîneur ne peut pas non plus faire des miracles, fût-il au sommet de sa discipline.
Place à l'offensive
A quoi reconnaît-on un grand entraîneur ? L’entraîneur fait-il le joueur ou le joueur fait-il l’entraîneur ? Eternelle histoire de l’œuf et de la poule. Force est déjà de reconnaître que les grands joueurs font rarement de grands entraîneurs comme l’atteste, par exemple, la statistique qui veut qu’un seul ancien n°1 mondial ait remporté la coupe Davis en tant que capitaine : l’Australien John Newcombe en 1999. "L’entraîneur est là pour mettre en musique le potentiel du joueur, sourit Marian Vajda, entraîneur de Novak Djokovic après avoir été celui de Dominik Hrbaty. Chacun doit trouver sa place dans cette relation et c’est très subtil. Tout dépend à partir de quel âge, vous le prenez en main. S’il est jeune, vous avez aussi une fonction d’éducateur et cette éducation peut aussi faire le champion. S’il est plus expérimenté, vous devez vous glisser dans une histoire en cours et ce n’est jamais facile." Allusion peut-être à l’échec de Todd Martin, ancien finaliste de l’Open d’Australie et de l’US Open, qui avait rejoint Novak Djokovic et Marian Vajda il y a un an avant de vite constater son échec.
L’histoire dans laquelle se glisse Paul Annacone est, elle, extraordinaire. Avec 16 titres du Grand Chelem à palmarès, Roger Federer n’a évidemment plus rien à apprendre sur son tennis qu’il connaît jusqu’au bout des ongles. Depuis que sa carrière s’est envolée avec sa première victoire à Wimbledon en 2003, très rares ont été les techniciens qui ont pu y jeter un œil à sa demande. Les Australiens Tony Roche et Darren Cahill ont été de ceux-là, mais cela n’a pas duré très longtemps. En embauchant Paul Annacone l’été dernier, Roger Federer a envoyé un message très clair. Place à l’offensive pour essayer d’endiguer la puissance vague Nadal. Car Annacone, n°12 mondial en 1985 et quart de finaliste à Wimbledon en 1984, fut au temps de sa carrière de joueur un serveur-volleyeur à tout crin aimanté par le filet qui aimait carrément faire l’impasse sur Roland-Garros pour se concentrer sur l’essentiel pour lui : la saison sur gazon.
Panoplie technique redéployée
Comme c’est la règle dans le camp des collaborateurs de Roger Federer, Paul Annacone, homme naturellement discret qui parle toujours mezzo voce, est lié à un devoir de confidentialité et s’ouvre très peu à la presse. Dans une rare interview accordée à toute la presse suisse voilà quelques mois, le Californien avait expliqué en ces termes sa mission auprès de Federer : "Mon discours est simple, c’est le mêmeque je tiendrais à Nadal. Si vous avez le privilège de détenir huit armes différentes dans votre arsenal, ce serait une erreur de n’en utiliser que deux. Vu la richesse de ses coups, mon travail consiste à l’aider à opérer des choix, pas à les lui apprendre."
Comme l’a noté Thierry Tulasne, l’entraîneur de Gilles Simon, Roger Federer a effectivement redéployé sa panoplie technique. Il a redonné une dimension offensive à son jeu en avançant résolument dans son terrain, dès le premier ou le deuxième coup de raquette. Ce nouveau credo a notamment été mis en pratique avec succès lors de la dernière finale du Masters de Londres contre Rafael Nadal. "L’entraînement, c’est parfois ennuyeux, a remarqué Federer. J’avais tout simplement besoin d’un œil neuf."
Le plaisir de cette nouvelle collaboration était visible, vendredi 21 janvier, quelques minutes avant l’entrée de Federer sur le central pour affronter Xavier Malisse. Comme deux enfants, Federer et Annacone se mirent soudain à jouer à la baballe en riant devant la porte des vestiaires. Non loin de là bavardait Toni Nadal, entraîneur autodidacte qui a fabriqué un n°1 mondial. Magie d’un métier finalement ouvert à tous…
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