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Au chevet de Tsonga

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ParEurosport

Mis à jour 17/01/2011 à 22:17 GMT+1

Depuis le début de sa carrière, Jo-Wilfried Tsonga ne se bat pas seulement contre les autres. Il doit aussi (surtout?) lutter contre son corps. Le Manceau est un athlète fragile. Pour éviter la catastrophe, il doit, avec son staff, faire jouer la prévention. Un principe de précaution version Tsonga.

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Crédit: Eurosport

Comment entraîne-t-on un joueur dont le corps, si fragile, n’est pas mesure de tenir la distance d’une saison entière et risque de vous réserver une très mauvaise surprise à tout instant ? C’est le dilemme, désormais ancien et permanent, d’Eric Winogradsky, entraîneur de Jo-Wilfried Tsonga de longue date. Winogradsky a appris à faire contre mauvaise fortune bon cœur au gré des sautes d’humeur du corps de son champion. Même si, comme il dit, "Jo n’est tout de même en cristal, il ne faut pas exagérer", il s’agit toujours de rester en alerte et de s’adapter en permanence en ne sachant trop si l’on travaille sur du court, du moyen ou du long terme. "On avance dans le brouillard avec, parfois, de belles éclaircies ", sourit Eric Winogradsky.
Le très court terme, c’est bien sûr cet Open d’Australie que Jo-Wilfried Tsonga débute, mardi 18 janvier, contre l’Allemand Philipp Petzschner, avec au moins quelques certitudes. Celles nées d’un début de saison très correct par la grâce d’une demi-finale à Doha et d’une honorable défaite contre Roger Federer, et celles tirées de sa réussite récurrente à Melbourne où il a été finaliste en 2008, quart de finaliste en 2009 et demi-finaliste en 2010. Mais ce ne sont évidemment que de maigres indices au moment d’aborder cette première rencontre dans le Grand Chelem avec si peu de matches dans les jambes -13 en six mois- depuis sa grave blessure au genou survenue à Wimbledon, en juin.
Winogradsky: "Jo s'est trompé de sport"
Néanmoins, pour lui, c’est déjà une petite victoire d’être là après de vrais moments de frayeur traversés aussi par Eric Winogradsky qui n’a pas oublié les mots du médecin lors de la reprise de l’entraînement en septembre. "Il nous a indiqué que le genou pouvait lâcher définitivement, se souvient Winogradsky. Et c’est ce qui est arrivé au tournoi de Montpellier, heureusement de manière moins dramatique. Mais la menace est toujours là et il faut bien composer avec elle lorsque l’on établit un programme d’entraînement. C’est un vrai casse-tête, parfois frustrant, tantôt attristant mais aussi excitant dans la mesure où cela oblige l’entraîneur à faire preuve d’imagination et à se remettre en cause en permanence."
Depuis son retour sur les courts, le 10 décembre, l’ordre de marche a été plus ou moins respecté. "Nous savons qu’il y a des jours où il est possible de lui demander un tel type d’effort sachant que ce ne sera pas forcément envisageable le lendemain, explique Eric Winogradsky. En fait, Jo s’est "trompé"  de sport. Il aurait été plus adapté pour une carrière dans l’athlétisme où les saisons sont plus courtes et plus ciblées. Une saison entière de tennis, qui vous met sur la brèche de janvier à novembre, n’est pas digérable par son corps. Lors du premier semestre de cette saison 2011, nous savons déjà qu’il faudra faire des sacrifices de tournois pour lui ménager des plages de repos et ne pas prendre des risques inconsidérés."
De la fragilité à l'anxiété
Au cœur de la cellule mise en place par Jo-Wilfried Tsonga, Cyril Brechbühl, le préparateur physique, et Michel Franco, le kiné, sont également face à cette obligation d’anticiper les éventuels soucis à venir. Michel Franco, qui voyagea pendant un temps aux côtés d’Amélie Mauresmo, a l’habitude de ces problématiques épineuses. Homme peu disert, souvent plongé dans un livre entre deux matches, il vient d’entre embauché par Jo-Wilfried Tsonga et est en phase de découverte d’un corps qui va lui demander beaucoup de travail. "Jusqu’à l’année dernière, Jo travaillait avec deux kinés et un ostéo, ce dernier étant trop occupé en raison des activités de son cabinet à Paris, souligne Winogradsky. Nous avons choisi d’être plus efficaces en prenant Michel avec nous tout au long de l’année afin d’être encore plus pointus au niveau de la prévention et de la récupération."
Paul Dorochenko, préparateur et kiné, qui avait remis d’aplomb Sergi Bruguera et Guy Forget après des blessures au pied et au genou, estime que Jo-Wilfried Tsonga a fait un bon choix, mais conclut que compte tenu de sa fragilité, "sa préparation physique restera toujours orientée autour de la prévention." "Par exemple, il ne pourra plus jamais faire de vitesse maximale lors de ses entraînements, ajoute-t-il. Il ne faut pas non plus minorer l’impact mental de cette fragilité qui rend les joueurs très anxieux. Je me souviens de Bruguera en alerte à la moindre douleur. Il était devenu complètement hypocondriaque. Ce sera le rôle de Michel Franco de le rassurer en permanence à ce niveau-là."
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