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Nadal, sportif fataliste

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 30/01/2011 à 08:43 GMT+1

Pour la deuxième année de suite, l'Open d'Australie n'a pas souri à Rafael Nadal. Sauf que cette fois, une déchirure musculaire l'a privé d'un Grand Chelem sur deux saisons. Un exploit évanoui sur lequel il ne veut pas s'apesantir, voulant laisser la part belle à son bourreau du jour, David Ferrer.

2011 Australian Open Rafael Nadal injured against David Ferrer

Crédit: AFP

Réussir un Grand Chelem, sur une année ou deux, ne se réalise pas les doigts dans le nez, même quand un joueur est pétri de talents. Pete Sampras et Roger Federer, qui ont tenté leur chance avant Rafael Nadal, en savent quelque chose. Après avoir remporté Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open l'an dernier, l'Espagnol avait la possibilité de s'adjuger le quatrième tournoi majeur du circuit à la suite, ce que seul Rod Laver a accompli depuis le début de l'ère Open, en 1969. Mais David Ferrer et une blessure musculaire en ont décidé autrement.
Le comble est que Nadal avait lui-même privé à deux reprises Roger Federer d'un tel exploit, en battant le Suisse à Roland-Garros en 2006 et 2007. Cette année, il est dans le rôle du battu, à l'Open d'Australie où il s'est déjà imposé en 2009, et c'est son ami valencian qui a mis fin à ce rêve un peu fou, auquel lui-même avait bien du mal à croire en arrivant à Melbourne. L'humilité, c'est ce qui le caractérise le plus. Après sa défaite qui ne fait l'objet d'aucune contestation (6-4, 6-2, 6-3), tant Ferrer a joué un tennis efficace, Nadal n'a pas voulu jouer la carte de la blessure comme l'an passé, jour pour jour, lorsqu'il avait été contraint à l'abandon face à Andy Murray, déjà en quarts de finale.
"Par respect pour le gagnant"
Dès le début de sa conférence de presse, le N.1 mondial a admis ne pas s'être senti "au mieux" durant son match, mais a refusé de donner des précisions sur ce mal qui a contraint le champion espagnol à baisser pavillon en trois sets et à trois victoires d'un titre qui serait resté dans les annales. D'abord par ignorance : certaines rumeurs disent que, après le genou, ce seraient les ischio-jambiers qui ont joué un mauvais tour au Majorquin. Ensuite, et surtout, "par respect pour le gagnant". "C'est un jour difficile pour moi. J'ai encore perdu en quarts de finale. Mais j'ai fait de mon mieux. Je ne pouvais pas en faire plus."
"Je ne peux rien dire sur cette blessure, a insisté Nadal. Je préfère ne pas en parler. Quand je perds, on dit toujours que j'ai eu un problème et je ne veux pas donner cette image. J'ai fait tout ce que j'ai pu, a-t-il assuré, précisant avoir été touché au tout début de la rencontre. Après, le match était presque fini." Ses grimaces répétées vers Toni Nadal, l'agitation dans le box de son clan et les allées et venues incessantes du médecin de l'Open d'Australie après un premier set très intense n'ont été que des signes avant-coureurs de sa défaite. David Ferrer, s'apercevant bien qu'il y avait un problème, jetait des regards pleins d'interrogation de l'autre côté du filet, guettant un éventuel abandon de son adversaire à chaque changement de côté. C'était sans compter sur la combativité du N.1 mondial qui a tenu à aller au bout du match. Pour ne pas dire la sportivité.
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Rafael Nadal

Crédit: Scanpix

"Dans une carrière, vous avez des hauts et des bas. Je n'ai quasiment eu que des bons, des très bons moments. Cela fait partie du sport. L'année dernière, j'ai été chanceux, j'ai été en bonne santé presque toute l'année. J'ai joué incroyablement bien. Cette saison, je pense que j'ai fait le nécessaire pour très bien commencer. Il faut que je l'accepte, que je continue à travailler et que je fasse de mon mieux pour le prochain tournoi." L'an passé, on le disait presque fini pour le tennis, avant que Nadal ne sorte invaincu de la saison sur terre battue et enquille trois titres du Grand Chelem. L'Espagnol, amoindri par un virus à Dubaï début janvier, sait que son corps n'est pas prêt de le laisser tranquille toute une saison. Admettant la fatalité, il n'a plus qu'à prendre son mal en patience. Encore une fois. Avant de revenir plus fort encore ?
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