Djokovic par K.O.

Il y a deux façons de lire la victoire de Novak Djokovic face à David Ferrer. D'un côté, le Serbe s'est imposé en trois sets, confirmant son statut de favori ici à Melbourne. Mais pendant près de deux sets, il a envoyé quelques signaux inquiétants. On l'a vu se tenir la cuisse à plusieurs reprises et grimacer de douleur. Au point que chacun a pu se demander si Ferrer, un an après son quart de finale victorieux face à un Nadal blessé, n'était pas en train de devenir le chat noir des numéros un mondiaux à Melbourne. Finalement, Djoko s'en est donc tiré aussi bien qu'il le pouvait. Lors de son interview d'après-match, il a soigneusement botté en touche lorsque Jim Courier lui a demandé quelle était la nature de son problème.

Comme prévu, Ferrer a imposé un énorme bras de fer du fond du court. Il n'y a pas eu de round d'observation entre les deux hommes, qui ont cogné comme des sourds dès les premiers jeux. Ce bras de fer, le Serbe l'a parfois subi, mais il a fini par le gagner. Assez logiquement. Dans le premier set, il a laissé filer des balles de break dans les deux premiers jeux de service de l'Espagnol, avant de s'emparer enfin de sa mise en jeu pour s'imposer 6-4. Le match était commencé depuis quasiment une heure. Puis en début de deuxième manche, alors qu'il avait à nouveau réussi le break, Djoko a commencé à tirer la langue. Plus inquiétant, cette cuisse qui, visiblement, lui causait de gros soucis.

David Ferrer a-t-il senti qu'il y avait un coup à jouer? Toujours est-il que le numéro 5 mondial s'est montré plus agressif encore pour recoller au score. Djokovic allait certes à nouveau breaker à 5-5, mais dans la foulée, il concédait lui aussi son service. Le jeu décisif a alors mieux que jamais porté son nom. Après 2h15 de combat, si Djokovic avait perdu ce set, la suite aurait pu s'avérer très compliquée pour lui. Mais alors qu'il était mené 4-2 dans ce tie-brak, le tenant du titre a donné un gros coup d'accélérateur pour s'imposer 7-5.

Cette fois, c'était fini. Ferrer, assommé, ne se relèverait pas, concédant 19 points sur 21 pour se retrouver. Et comme par magie, Djokovic est apparu de son côté à nouveau plus fluide et, en apparence en tout cas, beaucoup moins handicapé physiquement. La troisième manche ne fut donc qu'une simple formalité. Melbourne va sans doute gloser sur la cuisse de Djokovic dans les deux jours qui viennent. Sera-t-il handicapé ou non contre Murray? En attendant de le savoir, comme à l'US Open en septembre dernier, nous aurons droit à un dernier carré de rêve. Djokovic-Murray d'un côté, Nadal-Federer de l'autre, que demander de plus? Il y a plus que jamais eux et les autres.